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Passerelle vers la croissance à Madagascar : Découverte du port de Toamasina

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Passerelle vers la croissance à Madagascar : Découverte du port de Toamasina

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Le Port de Toamasina, situé sur la côte Est de Madagascar, occupe une position prépondérante en tant que principal port du pays, classé comme « Port d’Intérêt National ». Il est équipé d’installations portuaires adéquates pour les opérations de chargement et de déchargement de navires long-courriers.

Conformément à la Loi n° 2003-025 et au Décret n° 2004-702, le port bénéficie d’une gestion autonome assurée par la Société de Gestion Autonome du Port de Toamasina (SPAT), avec une participation de l’État dans sa structure de capital.

Étant donné que le Port de Toamasina représente 76,6 % du trafic maritime national, cette étude de cas explore son importance et sa pertinence économique en tant que porte d’entrée pour la croissance de Madagascar. Elle vise également à fournir une perspective éclairée sur les défis et les opportunités pour le développement économique du pays.

Bref historique du Port de Toamasina

En tant qu’unique port en eaux profondes et porte d’accès privilégiée, le Port de Toamasina date du XVIIIe siècle. Il s’agit de l’époque où les navigateurs européens découvraient la côte Est de Madagascar. Chronologiquement, ce modeste quai portuaire datant est aujourd’hui une place forte de transit dans l’Océan Indien.

En 1925, le port de Toamasina ne comprenait que les installations suivantes :

  • Un simple quai de batelage dans le bâtiment de la douane
  • Une maison en charpente de 20m de long et 5m de large situé en face de la Douane pour l’embarquement et le débarquement des passagers
  • Quelques magasins à l’arrière arrière du quai
  • Un WHARF métallique, de 300 m de long, monté en 1927
  • Puis 1943, les chemins de fer sont installés pour une exploitation du port, lui donnant un caractère commercial et industriel
  • En 1971, le port acquiert le statut de Port Autonome et avec pour dénomination officielle (Port Autonome de Toamasina) PAT
  • En 1976, la plateforme commerciale devient une « Société d’État »
  • Des changements de statuts au gré des différents gouvernements successifs en passant par l’appui des organismes financiers internationaux, le port de Toamasina est géré depuis 2018 par la Société du Port Autonome de Toamasina (SPAT).

Toamasina : Un port stratégique pour la nation insulaire

En 2017, des travaux de modernisation avec l’appui de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) permettent de faire évoluer les infrastructures. Ces rénovations et mises aux normes internationales ont permis entre autres :

  • L’extension du quai du terminal à conteneurs C4 de 474 mètres
  • La rénovation des anciens quais (C1, C2, C3)
  • L’allongement de la digue de 345 mètres pour la protection des installations portuaires
  • Des opérations de dragage pour accroître la profondeur du port

Prévus pour durer 7 ans – de 2018 à 2025 – la capacité du port sera triplé à l’issue des travaux pour atteindre une gestion optimale des flux de conteneurs d’ici 2026.

De plus, le fait que Toamasina se situe dans une région riche en ressources naturelles en fait une zone d’investissement attrayante. Grâce à sa proximité avec les marchés africains majeurs et internationaux, la ville est une escale importante pour les navires en transit.

Améliorer la résilience des infrastructures du Port

La position géographique est vulnérable aux cyclones tropicaux, susceptibles d’impacter le port et les infrastructures avoisinantes. Toamasina est située dans une baie protégée par une série de récifs coralliens, conçus pour faciliter l’ancrage et le mouvement des navires.

Madagascar en tant qu’économie insulaire, repose largement sur les exportations de produits de base tels que le café, la vanille, les crevettes, les textiles et les minéraux. Ainsi, le Port de Toamasina demeure le principal point de sortie de ces marchandises vers les marchés internationaux. En optant pour des infrastructures modernes pouvant supporter les dommages et aléas climatiques, les activités seront toujours opérationnelles toute l’année.

Port essentiel pour le commerce international

Le port de Toamasina couvre environ 80 % du commerce extérieur de Madagascar. Sa grande capacité d’échanges commerciaux en fait une passerelle vitale pour l’économie du pays. En tant que port intermodal, l’infrastructure peut accueillir divers types de cargaisons tout en respectant les normes de sécurité du Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS).

Le port joue un rôle prépondérant dans la gestion des exportations de produits de base tels que la vanille, les clous de girofle, le café, le cacao, les crevettes et les minéraux. En outre, il permet de superviser le flux de biens manufacturés et les importations de carburant.

Aperçu financier et opérationnel

En 2022, le port a enregistré un trafic total de 11,5 millions de tonnes de marchandises, marquant une augmentation de 6,8 % par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres publiés cette année par la Direction Générale du Trésor, les états financiers de la SPAT indiquent que ses passifs ont atteint 1 482 milliards MGA à la fin de l’année fiscale 2022. Ce montant représente une augmentation significative par rapport aux 1 099 milliards MGA enregistrés à la fin de 2021.

Au 31 décembre 2022, les capitaux propres de la SPAT s’élevaient à 440,634 milliards MGA. Cette somme comprend des bénéfices non distribués de 289,124 milliards MGA et des primes et réserves totalisant 118,354 milliards MGA.

De plus, le Port de Toamasina a récemment amélioré ses performances dans le secteur portuaire. Selon l’Indice de Performance des Ports à Conteneurs (CCPI) 2022, publié conjointement par la Banque Mondiale et S&P Global Market Intelligence, le Port de Toamasina occupe désormais le 227ᵉ rang sur 348 dans le classement mondial des ports à conteneurs.

Défis structurels à solutionner

Malgré son rôle économique crucial, le Port de Toamasina doit relever plusieurs défis qui limitent son potentiel de croissance. Les principaux défis incluent ces différents points détaillés.

Infrastructures à optimiser

Le Port de Toamasina connaît actuellement une augmentation significative du volume de marchandises, attribuable à la croissance économique de Madagascar et à son rôle de hub commercial régional. Selon les statistiques de l’Autorité Portuaire de Toamasina pour 2022, le trafic de conteneurs a augmenté de 12 % au cours de l’année précédente.

Cette augmentation de l’activité commerciale a entraîné une surcharge des installations portuaires existantes, provoquant une congestion importante, notamment sur les quais et dans les entrepôts. Par conséquent, l’efficacité des opérations portuaires est compromise, entraînant des retards supplémentaires et une augmentation des coûts pour les entreprises opérant dans le port.

Une étude de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2023 a révélé que le Port de Toamasina dispose d’une flotte vieillissante d’équipements de manutention, nécessitant une modernisation pour accroître l’efficacité. Le manque d’investissement dans des grues modernes, des chariots élévateurs et d’autres équipements de manutention limite la capacité du port à traiter les marchandises, entravant ainsi sa réactivité à la demande commerciale croissante.

Ne pas perdre le terrain de la compétitivité

En raison de ces problèmes de surcharge, de congestion et de manque de modernisation, le Port de Toamasina perd en compétitivité par rapport aux ports voisins. Des ports mieux équipés et plus efficaces dans les pays voisins, tels que l’Afrique du Sud et l’île Maurice, attirent de plus en plus d’investissements et d’activités commerciales.

Selon le Rapport sur la Compétitivité Mondiale 2019 publié par le Forum Économique Mondial, Madagascar a chuté de 11 places dans le classement mondial de la compétitivité, devenant le 8ᵉ pays le moins compétitif sur 140 pays. Cela reflète les défis auxquels est confronté le Port de Toamasina.

Connectivité terrestre limitée

Le réseau routier reliant le port aux zones d’approvisionnement et de production est souvent en mauvais état, engendrant des coûts logistiques élevés pour les entreprises. De plus, seulement trois axes routiers nationaux (RN) connectent Toamasina à d’autres régions :

  • Toamasina-Antananarivo via la RN2 pour laquelle le projet de réhabilitation TATOM est en cours. Il s’agit d’un projet intégré à la révision du Plan d’Urbanisme Directeur (PUDi).
  • Toamasina-Maroantsetra via la RN5.
  • Toamasina-Vavatenina via la RN5 et la RN22.

Par conséquent, la plupart des frets de marchandises doivent transiter par la capitale avant d’être acheminés vers le port. L’utilisation de voies maritimes reliant d’autres ports de Madagascar (Mahajanga, Tolagnaro, Antsiranana, Toliara, etc.) au Port de Toamasina demeure la seule alternative viable.

Contraintes administratives

Il est crucial d’améliorer ou de tenir les objectifs en termes de procédures douanières au Port de Toamasina. En effet, toute procédure douanière hors délai peut impacter les activités des importateurs et exportateurs. La douane de Madagascar, à travers l’Observatoire du Délai de Dédouanement (ODD) s’est fixée comme objectif :

  • De dédouaner les marchandises importées par voie maritime dans un délai de 48h.
  • De minimiser les délais d’exportation qui dépendent des déclarations sous régime d’exportation définitive.

En outre, les entreprises doivent passer par plusieurs étapes et interagir avec divers organismes gouvernementaux pour obtenir les autorisations nécessaires, entraînant un éventuel surplus de formalités administratives.

Rénovation du Port de Toamasina grâce à une approche complète

La transformation du Port de Toamasina en une porte d’entrée plus efficace pour les exportations et les importations peut renforcer la participation de Madagascar aux chaînes de valeur mondiales. Cela permettrait également de positionner l’île comme un acteur clé du commerce international dans la région de l’Océan Indien.

Il est impératif de reconnaître que le port facilite et sécurise les opérations de commerce international grâce à son système électronique à guichet unique. Ce dispositif implique les parties prenantes portuaires pertinentes et les administrateurs publics. Le port génère déjà des revenus, des emplois directs et indirects tout en favorisant l’industrialisation et le développement économique territorial.

Devenir un hub majeur grâce aux activités portuaires

Le pays peut accroître son efficacité logistique et sa compétitivité sur le marché mondial en améliorant les infrastructures portuaires, en rationalisant les procédures douanières et en renforçant la connectivité terrestre. Une meilleure gestion du port contribuera également à réduire les coûts de transport, stimulant ainsi les investissements étrangers.

Par ailleurs, un port bien géré permettra de diversifier l’économie du pays, favorisant le développement de secteurs au-delà des matières premières et réduisant sa vulnérabilité aux fluctuations des prix des matières premières.

Pour atteindre cet objectif, il faudra coordonner les efforts entre le gouvernement, les institutions internationales et le secteur privé. L’objectif étant de mettre en place les réformes nécessaires et de promouvoir un environnement propice aux affaires.

Source : https://observatoire-territoire.mg/plan-urbanisme/pudi-antananarivo/

http://www.douanes.gov.mg/observatoire-du-delai-de-dedouanement-odd/

https://www.jica.go.jp/french/

https://hal.univ-reunion.fr/hal-03412296/document

https://www.rapport-gratuit.com/organigramme-de-la-societe-du-port-a-gestion-autonome-de-toamasina/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Port_autonome_de_Toamasina

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