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Industrie de souvenirs en faveur de la préservation culturelle

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Industrie de souvenirs en faveur de la préservation culturelle

Depuis deux millénaires, les articles souvenirs sont indissociables du tourisme. Ces artefacts possèdent une valeur réelle, préservant ainsi le patrimoine africain. Mais, ils sont menacés par l’ère du numérique.

Évolution de l’industrie des souvenirs en Afrique

Rapporter un article de souvenir permet d’ancrer une partie du voyage chez soi, de raviver des expériences mémorables dans une destination atypique. Cette pratique courante profite à de nombreuses communautés, commerçants et artisans.

Historiques de la commercialisation des souvenirs

Cette tendance remonte à plusieurs siècles. Depuis l’Antiquité, Égyptiens, Grecs et Romains collectionnaient des artefacts en guise de souvenirs. Il s’agit généralement d’artisanat traditionnel ou d’autres découvertes intéressantes de leurs expéditions sur des terres étrangères. La toute première industrie des souvenirs a émergé durant l’ère médiévale. À cette époque, les voyageurs prélevaient un petit morceau des attractions touristiques pour emporter avec eux une part de leur voyage.

L’industrie des souvenirs se développe rapidement et migre vers la commodité. Cette industrialisation stimule la fabrication de masse des articles tels que les bijoux colorés masaïs, les masques et les sculptures en bois d’ébène. Cependant, la production massive introduit des articles bon marché qui remettent en question leur authenticité. Les souvenirs africains perdent progressivement leur valeur historique, laissant place à des artefacts, tels de simples témoins de voyage.

Contribution économique des souvenirs

Outre leur importance culturelle, les souvenirs représentent une source de revenus significative dans les secteurs touristiques mondiaux. En effet, environ un tiers du budget de voyage des touristes est alloué à des achats au détail sur le marché local.

Le secteur de l’artisanat en Afrique joue un rôle significatif, contribuant à hauteur de 5 % au PIB chaque année. Ce domaine représente 70 % des emplois et implique 90 % de la main-d’œuvre des entreprises. En favorisant la diversification de l’économie locale, le marché du souvenir offre une source alternative de revenus par rapport à des secteurs traditionnels tels que l’agriculture ou l’industrie extractive, comme on le constate en Angola.

Réelle valeur des articles de souvenirs

Rapporter un article souvenir ayant une valeur culturelle, contribue à la conservation du patrimoine et de la culture. Les revenus générés par la vente de souvenirs devraient bénéficier directement aux communautés locales. Cependant, on estime que les deux tiers des souvenirs traditionnels ne sont pas d’origine autochtone. Le souci de l’authenticité et de la valeur de fabrication remet en question la part des bénéfices des communautés locales dans l’industrie des souvenirs.

Incontournable artisanat traditionnel africain

Les ruelles des destinations touristiques sont souvent bordées de boutiques et de stands de souvenirs. Toutes sortes d’étals proposent une panoplie d’articles à des prix très variés. À titre non exhaustif, voici les articles de souvenirs phares en Afrique.

Bijoux du sud et les sculptures d’animaux en bois

Parmi les préférences courantes figurent les mini-sculptures en bois représentant des animaux sauvages tels que des lions, des crocodiles et des girafes. Les masques en bois ou en pierre de savon, comme les Makondés au Kenya, sont également des souvenirs prisés en Afrique.

Ces œuvres d’art honorent l’ethnie des artisans et sont généralement fabriquées en ébène, un bois précieux. Les bijoux masaïs aux perles vivement colorées sont aussi fortement appréciés en raison de leur aspect atypique. Ces articles sont conçus avec du cuivre, des perles, du turquoise, de la stéatite ou du corail.

Commerce de matériaux précieux

Au Kenya, une variété de textiles de haute qualité dont certains peuvent être ornés, sont disponibles. Les plus connus sont le Kikoy, tissé à la main avec des franges tressées en coton de qualité, et le Java. En Afrique du Sud, la maroquinerie propose des articles fabriqués à partir de peau d’autruche, tandis que la vente de pierres précieuses est courante.

Le marché offre des prix plus avantageux qu’en Europe. Il est également possible d’acquérir des gemmes et des pierres brutes  chez des courtiers détenant une licence officielle. À noter que l’achat de souvenirs manufacturés est particulièrement bénéfique pour la communauté locale, générant ainsi des chaînes de valeurs ajoutées.

Articles de souvenirs commerciaux

Le commerce de souvenirs africain recèle également des articles souvenirs plus accessibles et abordables. Les sacs Kiondos, par exemple, résultent du savoir-faire des ethnies Kikuyus au Kenya. Ces articles sont fabriqués en sisal tissé à la main et agrémentés de garnitures en cuir, parfois ornés de coquillages ou de perles. Au Rwanda, on peut trouver des tuniques et des chemises sur mesure en kitenge. Ce pays est par ailleurs réputé pour la poterie et la céramique, notamment disponible à la coopérative artisanale de Kacyiru à Kigali. Pour une vase, il faut débourser seulement entre 1,5 et 7 EUR.

Les souvenirs culinaires sont aussi largement commercialisés, comme la liqueur Amarula et les thés Rooibos d’Afrique du Sud. Les breuvages réputés comme les cafés éthiopiens authentiques et le célèbre thé rwandais. Ce dernier est disponible à un prix avantageux de 0,30 EUR pour 100 g sur le marché local.

Enjeux et défis de l’avenir de l’industrie du souvenir

En dépit de son évolution, de son ancienneté, l’avenir de l’industrie de souvenir en Afrique est incertain. Plusieurs défis remettent en question la viabilité des articles souvenir en Afrique.

Production de masse et l’authenticité culturelle

L’industrialisation du tourisme stimule la commercialisation des articles souvenirs, menaçant fortement l’authenticité culturelle. En effet, en cherchant à maximiser les profits, les entreprises et commerçants font de l’appropriation culturelle.

Certains souvenirs peuvent être des reproductions d’œuvres artistiques ou culturelles. Ils produisent massivement des souvenirs génériques sans lien avec la culture réelle, ni de bénéfices pour les communautés autochtones. Cela souligne l’importance de la protection des droits de propriété intellectuelle pour prévenir la contrefaçon et protéger les artisans locaux.

Durabilité et la préservation de l’écosystème

La production en masse de souvenirs remet en question sa durabilité. D’une part, l’utilisation de matériaux polluants nuit à l’environnement, incitant les voyageurs à choisir des options plus respectueuses. D’autre part, la surexploitation des ressources naturelles nécessaires à la fabrication des souvenirs entraîne des dommages environnementaux signalés par les gouvernements locaux. Ces derniers sanctionnent sévèrement les touristes en possession de souvenirs préjudiciables, comme des coraux ou des échantillons botaniques.

Récession de l’intérêt des jeunes générations

Ces défis englobent également la préservation des traditions locales face à la digitalisation. Autrefois essentiels, les souvenirs perdent leur importance avec l’avènement des réseaux sociaux, menaçant également les souvenirs artisanaux. La numérisation des souvenirs, notamment les photos partagées en ligne, devient précieuse autant pour les jeunes voyageurs que pour les souvenirs physiques.

De plus, la croissance de l’e-commerce présente des défis aux boutiques de souvenirs. Cela oblige les entreprises à s’adapter en développant une présence en ligne tout en préservant une expérience unique en magasin. Ainsi, l’industrie des souvenirs doit évoluer en harmonie avec les tendances actuelles. Ce marché doit mettre l’accent sur la durabilité, l’authenticité et l’innovation pour garantir son succès futur.

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