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Quatrième révolution industrielle : l’Afrique doit refaire son retard

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Quatrième révolution industrielle : l’Afrique doit refaire son retard

L’Afrique doit investir dans le développement humain pour rattraper son retard sur la quatrième révolution industrielle. Un engagement politique en faveur du développement des ressources humaines de l’Afrique est indispensable. Investir dans l’éducation est le seul moyen pour l’Afrique de rattraper la 4IR.

Comprendre l’industrie 4.0 : Quatrième révélation industrielle

La quatrième révolution industrielle (4RI) est considérée comme la prochaine étape de la numérisation du secteur manufacturier. Pazion Cherinet, PDG et fondateur d’OrbitHealth explique que « des tendances encourageantes, telles que l’augmentation des données et de la connectivité, l’analyse, l’intelligence artificielle et les améliorations de la robotique, conduisent Co et Orbit Innovation Hub à la quatrième révolution industrielle ».

L’Industrie 4.0 fait référence à l’ère technologique actuelle de connectivité, d’analyse avancée et d’automatisation dans la fabrication. Cette vague de transformation dans le secteur manufacturier a débuté au milieu de l’année 2010 et présente un grand potentiel pour les opérations et l’avenir de la production. Si la vapeur a propulsé la première révolution industrielle, l’électricité a alimenté la deuxième, l’automatisation et les machines ont conçu la troisième, les ordinateurs intelligents façonnent désormais la quatrième révolution industrielle.

L’Afrique a une chance de rattraper son retard.  Comme l’expliquent les experts, l’Afrique doit investir dans sa population, donner la priorité à l’éducation et veiller à ce que les générations actuelles et futures soient éduquées au même niveau que le reste du monde, c’est-à-dire éduquées dans les systèmes numériques.

Former et investir dans une main-d’œuvre qualifiée

Avec une majorité de main-d’œuvre non qualifiée, l’Afrique est une fois de plus laissée pour compte. Dans le même temps, le reste du monde entre dans la quatrième révolution industrielle (4IR). « Les pays africains doivent soutenir la formation professionnelle et mettre en place les politiques adéquates pour tirer parti des bénéfices de la quatrième révolution industrielle », conseille Raymond Gilpin.

L’économiste estime qu’en investissant dans sa ressource la plus importante, l’Afrique peut rattraper stratégiquement la Quatrième Révolution Industrielle. Cela nécessite une élaboration de politiques dédiées visant à former une génération de main-d’œuvre qualifiée capable de participer et d’innover aux révolutions numériques dans tous les secteurs. En investissant dans la transformation de ses compétences humaines, l’Afrique peut récolter les fruits de la 4IR dans les décennies à venir.

Mieux comprendre la 4IR pour en tirer profit en Afrique

La quatrième révolution industrielle ne concerne pas exclusivement l’industrialisation en Afrique. Il s’agit de savoir comment un changement dans l’adoption de la technologie pourrait revitaliser et influencer une croissance exponentielle. Mavis Owusu-Gyamfi, vice-présidente exécutive du Centre africain pour la transformation économique (ACET), déclare : « La quatrième révolution industrielle nécessite de repenser l’adoption de nouvelles technologies, ce qui est une opportunité et non une menace. »

« Nous aimons parler de progrès, mais ce que nous avons fait, c’est passer d’une agriculture peu productive à des services peu productifs. Cela ne générera pas les emplois dont nous avons désespérément besoin », prévient le vice-président exécutif de l’ACET. Ce spécialiste de l’économie avertit que les décideurs africains ont besoin d’une compréhension plus approfondie du 4IR pour en exploiter les avantages.

Compétences requises pour intensifier la quatrième révolution industrielle

Les recherches sur 30 pays, représentant 86,5 % du PIB du continent, révèlent que les défis de transformation auxquels l’Afrique est confrontée incluent une faible productivité du travail, principalement due à de faibles niveaux de compétences.

Mavis Owusu-Gyamfi souligne qu’il existe une grave inadéquation entre les compétences et les systèmes éducatifs en Afrique. L’Afrique doit produire une main-d’œuvre qui répond aux besoins des entreprises. À l’avenir, cette disparité ne fera que s’aggraver au fur et à mesure que le continent connaîtra une explosion démographique qui devra être formée pour atteindre les niveaux de compétence du 4IR. Malgré l’augmentation actuelle de ses exportations, l’Afrique doit diversifier ses produits d’exportation pour rivaliser avec la compétitivité mondiale des autres pays du tiers monde.

Ce n’est qu’en investissant dans le développement des compétences que l’Afrique pourra espérer une industrialisation accélérée et une chance de remédier à sa main-d’œuvre profondément peu qualifiée. « En outre, l’Afrique doit investir dans des emplois formels qui peuvent être développés et améliorer la qualité du service pour être compétitive à l’échelle mondiale », commente Natalie Jabangwe, directrice du numérique chez Sanlam, une société de services financiers de renommée mondiale.

Former les générations actuelles aux technologies modernes

L’Afrique doit accorder davantage d’importance aux compétences de sa population et cela n’arrive qu’après un certain temps. Les programmes scolaires doivent être modifiés et l’éducation universelle assurée pour accroître le niveau d’alphabétisation. Il ne suffit plus d’avoir une population littéraire car la main-d’œuvre doit être formée pour adopter les technologies numériques.

Si les générations actuelles en Afrique veulent obtenir un emploi dans les entreprises du futur, elles doivent maîtriser la technologie.

Comprendre la valeur manufacturière de l’Afrique

L’Afrique arrive à augmenter sa productivité grâce à ses économies en croissance par rapport au reste du monde. Toutefois, la productivité de l’Afrique n’a pas augmenté dans le secteur manufacturier, mais plutôt dans l’exportation de matières premières.

« La valeur manufacturière de l’Afrique a diminué au cours des 40 dernières années », note Rita Babihuga-Nsanze, économiste en chef et directrice de la recherche et de la stratégie à l’Africa Finance Corporation (AFC). Selon elle, au début des années 1980, la part du secteur manufacturier dans le PIB africain était d’environ 18 %, mais cette valeur est tombée à 10 % du PIB à partir de 2011, et la tendance baisse. Nous assistons à une courbe décroissante et non à une trajectoire croissante pour le secteur manufacturier.

Cela a été attribué au manque de capitaux, d’infrastructures, de l’énergie ainsi qu’à de mauvaises politiques industrielles.

Multiplier les zones économiques spéciales en Afrique

Dans son explication, l’économiste déclare que l’AFC avait encouragé la création de zones économiques spéciales (ZES) qui servent de modèles de développement aux pays africains pour accélérer leur industrialisation. Cependant, elle prévient que les décideurs africains doivent utiliser les ZES comme modèles pour leurs plans nationaux de productivité plus vastes. Au contraire, les pays fonctionnent comme d’habitude et laissent les modèles de ZES comme des camps de production isolés.

Si l’Afrique veut rattraper le reste du monde et, en particulier, répondre aux exigences et bénéficier du 4IR, alors les modèles de ZES doivent être déployés en tant que stratégies nationales.

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