Internet s’implante à Madagascar en 1995, mais son expansion s’accélère en 2010 avec l’arrivée des câbles sous-marins. Depuis, l’accès s’élargit avec un taux de pénétration atteignant 79,47 %. La transition numérique s’intensifie, portée par cette connectivité accrue. Cependant, l’infrastructure fixe reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants, malgré une demande toujours plus forte.
Adoption croissante de l’internet mobile
L’ARTEC recense plus de 9,6 millions d’abonnées aux services internet mobile à Madagascar en 2023, contre 4,9 millions l’année précédente. Ces chiffres traduisent une adoption rapide, bien que l’observatoire ne précise pas si ce total concerne les utilisateurs individuels ou simplement les cartes SIM actives. Le choix d’analyser l’internet mobile plutôt que fixe repose sur une méthodologie plus fiable. L’internet fixe permettant la connexion de plusieurs personnes via un seul abonnement, faussant ainsi les estimations.
Croissance du trafic et réduction des prix
Sur la même période, la consommation de data mobile grimpe de 49,07 %, le trafic passant de 127 684 To à 190 339 To. Cette hausse s’explique en partie par la baisse des coûts, avec un prix moyen de 5,56 MGA/Mo en 2022, soit l’équivalent de 0,0012 USD. Malgré ces progrès, le taux d’adoption de l’internet reste inférieur à la moyenne africaine, située à 40 %. Toutefois, la vitesse de connexion à Madagascar dépasse celle des pays comme le Kenya ou l’Égypte, selon des baromètres locaux.
Comparatif entre l’abonnement à l’internet mobile et fixe
L’adoption massive de l’internet mobile reflète une démocratisation rapide sur la Grande Île. En revanche, les abonnements aux connexions fixes progressent lentement. En 2014, l’ARTEC dénombrait 24 835 abonnements fixes, contre 38 141 en 2023. Bien que ces chiffres augmentent, l’internet mobile croît beaucoup plus rapidement, avec un quadruplement des abonnements en 2021. Le fossé entre les deux types de connexion persiste, démontrant une nette préférence pour l’internet mobile, plus accessible et plus facilement déployable sur le territoire malgache.
Opérateurs étroitement liés à la téléphonie mobile
Madagascar compte actuellement cinq fournisseurs de connexion internet, dont trois également actifs dans le réseau téléphonique. En 2023, les services Data Mobile génèrent 172 milliards MGA de revenus, dépassant l’équivalent de 37 millions USD. Une hausse de 37,4 % par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les abonnements à l’internet fixe et la vente d’équipements affichent une progression de 17 %, atteignant 39 milliards MGA de chiffre d’affaires.
Prix et forfait internet : De plus en plus accessibles
L’internet mobile prédomine grâce à sa flexibilité et à son coût plus abordable. En revanche, l’internet fixe croît plus lentement. Cela est attribuable aux tarifs encore élevés, conséquence du monopole de certains fournisseurs d’accès. Ces coûts incluent les équipements nécessaires à l’installation d’une box fixe, ainsi que les contrats à durée déterminée. Malgré ces obstacles, le développement de l’internet fixe reste essentiel pour assurer une connectivité stable et performante, cruciale pour le développement économique du pays.
Starlink : Nouveau fournisseur de la connexion illimitée
L‘arrivée de Starlink à Madagascar bouleverse le paysage des télécommunications. Ce projet d’Elon Musk propose une connexion haut débit par satellite, notamment dans les zones mal desservies. Contrairement aux offres locales, Starlink ne requiert pas de contrat d’engagement à long terme. Sa technologie, résistante aux intempéries, garantit une connexion illimitée à faible latence, répondant aux besoins de nombreuses régions.
Accès inégal à Internet
L’accès à l’internet à Madagascar demeure marqué par d’importantes inégalités sociales et territoriales. La pauvreté touche 80,7 % de la population en 2023 avec un seuil de revenu quotidien à 12,5 USD. Cette réalité limite l’accès des ménages les plus modestes à des équipements comme les ordinateurs. Cependant, le taux de pénétration de la téléphonie mobile a fortement augmenté de 79,47 % entre 2022 et 2023, témoignant d’une croissance rapide dans ce secteur.
Disparité territoriale très marquée
La répartition de la couverture internet demeure inégale à travers le territoire malgache. Le réseau 5G, arrivé en 2023 à Madagascar, compte 28 sites installés dans 6 communes nouvellement desservies. Néanmoins, la 4G, avec 3568 sites, demeure la technologie la plus déployée. Selon les données de l’ARTEC, 68 % du territoire bénéficie d’une couverture 4G.
Certaines régions du Centre et du Nord, comme Analamanga, Diana, Itasy et Boeny, dépassent les 90 % de couverture. Cela démontre une infrastructure plus dense, en partie due à leur forte population et activité économique. À l’inverse, certaines régions, comme Androy, connaissent une couverture nettement plus faible. Ces zones affichent des taux inférieurs à 35 %, illustrant les défis d’infrastructure et de connectivité dans les régions plus éloignées et moins peuplées.
Vers une inclusion numérique plus large
La disparité entre le Nord et le Sud met en lumière l’urgence d’une politique de développement numérique plus équilibrée. Pour combler ces écarts, plus de 235 nouvelles installations de sites 4G sont prévues pour 2024, principalement dans les zones défavorisées. Ce déploiement est crucial pour améliorer l’inclusion numérique et stimuler le développement socio-économique de l’ensemble du pays.