Le Ghana franchit une nouvelle étape dans sa transformation numérique avec le lancement officiel de la 5G, inauguré le 1ᵉʳ novembre 2024. Cette initiative, longtemps anticipée, s’inscrit dans une volonté de modernisation des infrastructures et d’optimisation des secteurs clés.

Tournant stratégique pour l’économie numérique ghanéenne

Le déploiement de la 5G au Ghana transforme son économie en renforçant son intégration aux normes mondiales de connectivité. Cette avancée stimule une croissance inclusive et accélère l’adoption de technologies de pointe, présentant le pays en modèle pour d’autres en quête de transformation rapide. L’objectif consiste à garantir un accès équitable aux services numériques dans tout le pays, tout en facilitant un marché concurrentiel et transparent.

Cette nouvelle infrastructure vise également à réduire les coûts des services pour les utilisateurs finaux. Capable de vitesses jusqu’à cent fois supérieures à celles de la 4G, la technologie 5G promet des transformations significatives dans des secteurs comme la santé, l’agriculture et l’éducation. Des avancées qui auront un impact significatif comme :

• des consultations médicales à distance
• une agriculture de précision
• un accès élargi à une éducation de qualité.

Infrastructure commune

Le déploiement est confié à Next Gen Infraco (NGIC), un consortium de télécommunications formé grâce à une collaboration entre plusieurs entités locales et internationales. Ce modèle repose sur le partage d’infrastructures, permettant aux opérateurs de télécommunication d’utiliser le réseau de NGIC pour une couverture étendue et optimisée. Ce projet est soutenu par des entreprises technologiques de premier plan telles que :

• Nokia, qui fournit des solutions avancées pour renforcer l’infrastructure 5G de NGIC
• Radisys, contribuant avec des technologies RAN ouvertes et interopérables pour une flexibilité accrue du réseau
• Tech Mahindra, apportant ses expertises en intelligence artificielle ou IA, en automatisation et en IoT pour optimiser les performances du réseau

Le modèle de la 5G ghanéenne se distingue par son approche inclusive avec une attention particulière aux applications dans la télémédecine, la logistique et l’éducation. Cette méthode permet aux divers acteurs de l’écosystème de collaborer efficacement tout en réduisant les coûts de déploiement. L’accès à cette connectivité haut débit débute dans les grandes villes comme Accra, Kumasi et Takoradi. Le Ghana entend poser les bases d’un développement numérique harmonieux et inclusif, avec une extension future dans les zones plus reculées.

Résilience de l’Internet au Ghana : État et Perspectives

Le Ghana enregistre 22,75 millions d’abonnements à l’Internet mobile, mais seulement 104 000 aux services de données fixes, selon les données récentes de la National Communications Authority (NCA). Parmi les utilisateurs, 9,25 millions accèdent à la 4G, représentant un tiers de la population totale de 31,82 millions. Ces chiffres illustrent une prédominance des connexions mobiles, reflétant à la fois l’importance croissante de la 4G et le faible recours aux services de données fixes.

Cette tendance souligne l’enjeu du développement des infrastructures numériques pour répondre aux besoins croissants de connectivité dans le pays. Ursula Owusu-Ekuful, ministre des Communications et de la Numérisation, souligne que malgré huit ans d’investissements dans la 4G, seuls 30 % de la population accèdent au haut débit. Avec 85 % des habitants encore non desservis, le chemin vers une couverture étendue reste long et ambitieux.

L’Internet au Ghana présente une résilience modérée, soutenue par des infrastructures en développement, mais confrontées à plusieurs défis. Le pays bénéficie d’une infrastructure connectée par six câbles sous-marins à fibre optique. Cependant, des progrès s’avèrent nécessaires, notamment en matière de centres de données et d’IXP, essentiels pour améliorer la connectivité et réduire la dépendance aux infrastructures étrangères.

Impact de la 5G sur les secteurs clés de l’économie

Télémédecine : améliorer l’accès aux soins de qualité

Les vitesses accrues de connexion 5G permettent d’envisager des téléconsultations en temps réel, particulièrement bénéfiques pour les régions rurales éloignées des centres médicaux. Cette technologie améliore la prise en charge des patients en facilitant le suivi médical à distance et en réduisant les délais de diagnostic. Sur le long terme, cette avancée favorise une meilleure qualité de soins et une décentralisation des services de santé.

Agriculture : vers une production optimisée

Dans le secteur agricole, la 5G facilite le déploiement d’outils de précision. Les agriculteurs peuvent, par exemple, bénéficier d’analyses en temps réel pour une gestion optimale des ressources. Ces innovations se traduisent par une réduction des coûts, une augmentation des rendements et un usage plus rationnel de l’eau et des engrais. En intégrant des dispositifs connectés dans les exploitations, le Ghana aspire à moderniser son secteur agricole pour en faire un moteur de croissance économique.

Éducation et inclusion numérique : un levier pour le développement

L’éducation constitue un autre pilier de cette transformation. La 5G permet un accès à des ressources éducatives numériques, élargissant ainsi les opportunités d’apprentissage pour les jeunes générations. Les plateformes éducatives en ligne, les cours interactifs et l’e-learning profitent directement des capacités offertes par cette nouvelle technologie, soutenant une inclusion numérique essentielle pour le développement humain.