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Fraude aux télécommunications en Afrique : Un phénomène de plus en plus inquiétant

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Fraude aux télécommunications en Afrique : Un phénomène de plus en plus inquiétant

La fraude dans le secteur des télécommunications est un problème qui se développe en Afrique. La fraude aux télécommunications englobe une définition large qui couvre l’utilisation abusive délibérée des réseaux de télécommunications pour obtenir illégalement de l’argent d’un opérateur de télécommunications ou de ses clients. Le réseau de télécommunications lui-même est la surface d’attaque sur laquelle ces activités frauduleuses se déroulent.

Réduire la menace sécuritaire malgré le développement des nouvelles technologies

Les principaux acteurs du secteur des télécommunications en Afrique sont bien conscients de la menace sécuritaire qui existe, comme c’est également le cas dans d’autres secteurs. Selon l’aperçu du marché des télécommunications en Afrique, la population jeune a permis à son secteur des télécommunications de changer rapidement, avec une valeur marchande d’environ 63,17 milliards USD en 2024. Les experts prévoient en outre que le secteur va croître et atteindre plus de 82,34 milliards USD d’ici 2029.

Cette croissance prévue dépend toutefois de divers facteurs liés aux avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique (ML) et le Big Data. Au fur et à mesure que la technologie progresse et que de nouvelles technologies axées sur la transformation numérique apparaissent, le facteur de risque devient également alarmant. Lorsque tous les acteurs de l’espace numérique adhèrent à ces nouvelles technologies, la surface d’attaque continue d’augmenter et les particuliers ainsi que les entreprises et les organisations de toutes tailles deviennent plus vulnérables.

Fraudes aux télécommunications en Afrique

Selon Gavin Stewart, vice-président des ventes chez le fournisseur de logiciels de télécommunications Oculeus « La fraude dans les télécommunications augmente partout, mais l’Afrique a ses propres conditions particulières qui la rendent plus exposée à la menace croissante de la fraude ».

Les tarifs de terminaison vers les pays africains sont parmi les plus élevés au monde et l’écart de coût entre les appels internationaux et nationaux est souvent assez important. Les fraudeurs ont souvent recours à une manipulation pour que le trafic international se fasse passer pour des appels locaux/nationaux et obtiennent ainsi les tarifs les moins chers.

L’Afrique est également le théâtre de nombreuses fraudes mineures qui visent à vider discrètement le crédit d’un abonné, en particulier dans un contexte de forte dépendance du continent au modèle d’abonnement prépayé. Un exemple classique est la fraude au « double opt-in » des services à valeur ajoutée (VAS). Le fraudeur fournit des services payants (par exemple des actualités sportives) même si l’abonné n’a pas donné son consentement. Au moment où l’abonné s’en aperçoit, son crédit est déjà épuisé.

L’instabilité du marché des changes dans le pays alimente également les activités frauduleuses, car la possibilité de payer des services en monnaie locale tout en percevant des revenus en devises étrangères peut être une activité frauduleuse. L’Afrique est également un pionnier mondial des transactions d’argent mobile, ce qui attire également de nouveaux cas de fraude complexes.

Fraudes dans les télécommunications et intelligence artificielle

Stewart considère l’IA comme un outil qui a renforcé la capacité des fraudeurs à opérer efficacement et celle des opérateurs de télécommunications à mieux prévenir la fraude sur leurs réseaux.

« À un certain niveau, l’IA leur permet (aux fraudeurs) de déjouer les systèmes anti-fraude traditionnels qui s’appuient sur la détection de modèles d’activité suspects. L’élément IA permet aux fraudeurs de dissimuler ces modèles et d’échapper à la détection. En outre, les fraudeurs utilisent désormais l’IA pour se faire passer de manière plus convaincante pour des parties de confiance comme des banques, des autorités ou un proche, en utilisant des techniques avancées telles que le mimétisme vocal et visuel », a déclaré Stewart.

En revanche, l’IA peut automatiser la détection précoce de nouveaux modèles frauduleux émergents et renforcer les défenses. Étant donné que les fraudeurs manipulent les protocoles SIP (Session Initiation Protocol), il s’ensuit que la protection en temps réel au niveau SIP est vitale. Il incombe aux opérateurs de télécommunications de mettre en œuvre des technologies basées sur l’IA s’ils veulent avoir un espoir de détecter et d’atténuer avec succès les fraudes basées sur l’IA aujourd’hui.

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