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EGDI 2024 : L’E-administration africaine en constante évolution

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EGDI 2024 : L’E-administration africaine en constante évolution

Selon le rapport « Enquête sur l’administration en ligne 2024 » de l’ONU, les services publics en Afrique évoluent progressivement. Certains pays se démarquent par leurs avancées, tandis que des disparités régionales persistent. Tour d’horizon des progrès réalisés en matière d’e-administration ainsi que les défis à relever pour combler la fracture numérique sur le continent.

Progression notable mais disparate

À l’ère numérique, les gouvernements multiplient des efforts pour optimiser la qualité et l’efficacité de leurs services. En outre, cette innovation vise à améliorer la gestion des données et à renforcer la transparence ainsi que la lutte contre la corruption. Les pays africains suivent le mouvement, conformément à la stratégie de transformation numérique 2020-2030 du continent.

En 2024, l’Afrique améliore son EGDI de 4,8 % par rapport à 2022, avec un score moyenne de 0,4247, contre une moyenne mondiale de 0,6382. Cependant, les avancées de l’e-administration montrent des écarts notables entre les pays du continent.

Évaluation de l’UNDESA : indice EGDI de l’Afrique

L’E-Government Development index ou indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), développé par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), évalue la numérisation des services publics sur une échelle de 1, 000. Cet indicateur composite analyse l’efficacité, l’accessibilité de l’e-administration des gouvernements en se reposant sur trois piliers :

  • les services en ligne (OSI)
  • les infrastructures de télécommunications (TII)
  • le capital humain (HCI).

Leaders régionaux dans la transformation numérique

En 2024, l’Afrique du Sud se distingue avec une progression significative, atteignant la première position dans le classement régional. La nation arc-en-ciel affiche un fort score en infrastructures technologiques (TII ) de 0,8951 et en connectivité (OSI) de 0,8872. Maurice, malgré sa petite taille, occupe la deuxième place, grâce à des investissements dans l’innovation et l’accès à internet, soit un score TII de 0,9159.

La Tunisie et le Maroc, tous deux situés en Afrique du Nord, démontrent des performances solides avec des EGDI respectifs de 0,6935 et 0,6841. Ces pays se concentrent particulièrement sur l’amélioration de l’accès aux services publics en ligne, bien que leurs infrastructures nécessitent encore des améliorations. Les Seychelles et l’Égypte se situent derrière le top 5 continental, marquant une EGDI d’environ 0,67. Malgré un potentiel de croissance, ces pays montrent des disparités en matière de connectivité et de capital humain.

Le Ghana progresse pour atteindre une score de 0,6317, se classant ainsi à la tête de la région ouest africaine. Des pays comme l’Algérie et la Libye, bien que moins avancés dans leur transformation numérique, bénéficient d’un solide potentiel de croissance, avec des taux de connectivité qui progressent. En revanche, d’autres nations, telles que la Côte d’Ivoire reste en phase d’adaptation. Bien que premier du classement en Afrique centrale, le Gabon émerge avec un score de 0,5741.

Fracture numérique : De plus en plus marqué

Malgré ces progrès, la fracture numérique demeure un obstacle important. L’UNDESA rapporte que 28 pays africains  obtiennent encore des scores moyens compris entre 0,25 et 0,50 sur l’échelle de l’EGDI. Parmi eux, le Burundi, le Tchad et la Somalie affichent des niveaux de développement numérique particulièrement bas, révélant des faiblesses en matière d’infrastructures et de formation numérique.

Ces disparités régionales soulignent l’urgence de combler la fracture numérique pour favoriser une inclusion numérique équitable. À l’échelle mondiale, 1,37 milliard de personnes restent exclues de la révolution numérique. Navid Hanif, secrétaire général adjoint de l’ONU pour le développement économique, appelle à redoubler d’efforts pour intégrer ces populations marginalisées dans la transition numérique.

Efforts pour renforcer la résilience numérique

La réduction de la fracture numérique s’impose comme une priorité pour les gouvernements africains. L’amélioration des réseaux de télécommunications et des centres de données renforcera la résilience des systèmes numériques et l’accès à une connectivité fiable. Promouvoir l’open data et les biens communs numériques rendra les technologies plus accessibles et abordables.

L’investissement dans le développement des compétences numériques et l’éducation en sciences et technologies (STEM) permettra à la jeunesse africaine de contribuer à l’essor de l’économie numérique. En intégrant ces compétences à tous les niveaux d’éducation et en soutenant l’écosystème des startups, l’Afrique pourra transformer sa démographie jeune en un moteur d’innovation et de croissance économique.

PNUD-UIT : Des pôles numériques pour un avenir connecté

La création de pôles numériques régionaux encourage la recherche, l’innovation et le développement technologique à travers le continent. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) lancent une initiative visant à soutenir l’infrastructure publique numérique (IPN) dans 100 pays d’ici 2030.

Cette initiative promeut des systèmes numériques centrés sur les individus, interopérables, favorisant l’inclusion numérique et accélérant la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). Un cadre universel de protection, respectueux des droits humains, est en cours d’élaboration pour garantir une adoption sécurisée et inclusive de ces infrastructures.

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