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Sommet de la vaccination : 1 milliard USD pour l’Afrique

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Sommet de la vaccination : 1 milliard USD pour l’Afrique

La souveraineté sanitaire de l’Afrique est un sujet majeur abordé lors du Forum mondial de vaccination. Pour y parvenir, un mécanisme financier innovant est lancé pour accélérer l’industrie vaccinale du continent.

Forum international sur la vaccination : Synthèse

Le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, tenu le 20 juin au siège des affaires étrangères à Paris, est le théâtre de décisions importantes en faveur de l’Afrique. Co-organisé par le gouvernement français, l’Union africaine (UA) et GAVI, l’Alliance du vaccin, cet événement marque une étape cruciale dans le développement d’un marché africain du vaccin.

Le sommet réunit plusieurs chefs d’État africains, dont ceux du Sénégal, du Ghana, du Rwanda et du Botswana, mais aussi d’une vingtaine de ministres de la Santé d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.  Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que des représentants d’instituts de recherche et de banques sont présents.

De nombreuses entreprises multinationales de l’industrie vaccinale, actives en Afrique, participent au Forum. On compte parmi celles-ci Aspen et Biovac, établies en Afrique du Sud, Eubiologics de Corée du Sud, l’Institut Pasteur de Dakar et la société française Sanofi.

Initiatives de vaccin africain

De nombreuses discussions portent sur les initiatives vaccinales en Afrique, notamment deux nouveaux vaccins contre le paludisme déployés depuis 2023. La crise du choléra, en expansion dans l’Est du continent, est aussi au programme. Cette propagation s’intensifie en raison du manque d’infrastructures sanitaires et des déplacements massifs de population.

Les enjeux ne se limitent plus à l’Afrique ; avec le changement climatique, les épidémies font leur retour vers le Nord. Cela soulève une question de sécurité sanitaire mondiale. Par ailleurs, les Nations unies soulignent l’urgence de la pénurie mondiale de vaccins anti-cholériques, avec des annonces spécifiques prévues à cet effet.

Campagne de reconstitution des ressources

Le sommet marque également le lancement de la campagne de reconstitution des ressources de GAVI pour mener à bien son programme 2026-2030. Cette organisation internationale est la principale alliance soutenant l’achat de vaccins de qualité, mais abordables pour les pays à faibles revenus. Marie-Ange Saraka-Yao, directrice générale de la mobilisation des ressources, souligne les défis financiers et sanitaires mondiaux.

D’après les précisions de la directrice de Gavi Sania Nishtar, ce programme de vaccination nécessite un financement à hauteur de 9 milliards USD.  L’objectif est de vacciner un milliard d’enfants supplémentaires d’ici 2030, en introduisant de nouveaux vaccins et en élargissant la couverture des vaccins de routine. La lutte contre le paludisme est au programme et le financement des vaccins contre le choléra sera priorisé.

Établissement de l’Agence du médicament africaine

Les ambitions de l’Agence du médicament de l’Union africaine, établie en 2022 avec son futur siège à Kigali, sont au cœur des discussions avec le Président rwandais Paul Kagame. Cet organisme, crucial selon Jean Kaseya de l’Africa CDC, vise à assurer l’accès des Africains à des médicaments de qualité.

Il s’agit d’une étape essentielle dans la lutte mondiale contre l’antibiorésistance, un problème qui transcende les frontières du continent. La consommation de médicaments sans prescription ou de produits de moindre qualité entraîne chaque année la mort de plus d’un million d’Africains. Ce phénomène cause davantage de décès que le VIH, le paludisme et la tuberculose réunis, devenant ainsi la principale épidémie affectant les Africains.

Émergence d’un marché vaccinal du Sud

Le Forum voit le lancement d’un mécanisme financier visant à améliorer la capacité de production de vaccins en Afrique. Ce dispositif innovant, baptisé « Accélérateur de fabrication de vaccins en Afrique » (AVMA), soutiendra les pays africains à atteindre l’autonomie vaccinale. Le président de la Commission de l’UA espère pouvoir produire 60 % des doses nécessaires d’ici 2040.

Moussa Faki Mahamat affirme que le continent montre une forte dépendance aux fabricants étrangers. L’Afrique importe plus de 98 % des vaccins utilisés au cours de la pandémie de covid. Cette situation est très risquée. En cas de propagation, les fournisseurs privilégieront les besoins de leur propre pays. Par exemple, des millions de doses de vaccins anti-COVID commandées auprès du Serum Institute of India ont été suspendues pour servir d’abord la population indienne.

AVMA : Catalyseur de la croissance pharmaceutique

L’AVMA pourrait stimuler les dispositions manufacturières de vaccin en Afrique et à diversifier régionalement la production de vaccins. Ce dispositif, mis en œuvre sur une décennie, favorise la coopération entre les États membres. Le gouvernement espère réunir 1,2 milliard USD, soit 1,12 milliard EUR. Les annonces des pays financeurs atteignent 935 millions EUR soit environ plus d’un milliard USD. La répartition des contributions est la suivante :

  • Environ trois-quarts du montant proviennent de la Commission européenne
  • 318 millions USD sont apportés par l’Allemagne
  • 100 millions USD par la France
  • 60 millions USD par le Royaume-Uni.

D’autres financeurs comme les États-Unis, le Canada, la Norvège, le Japon et la Fondation Bill Gates manifestent de l’intérêt croissant pour ce mécanisme financier. Marie-Ange Saraka-Yao suggère aussi que des régions comme l’Asie et l’Amérique latine pourraient s’inspirer du programme AVMA.

Agenda de la souveraineté sanitaire africaine

Le Président Emmanuel Macron échange avec ses homologues du Rwanda, du Sénégal, du Ghana et du Botswana sur la mise au point de l’agenda de la souveraineté sanitaire en Afrique. En outre, l’Europe affirme son soutien à la création d’une agence africaine du médicament, sur le modèle de l’Agence européenne. Le chef d’État français rencontre aussi Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, pour discuter des crises au Soudan et dans la région des Grands Lacs.

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