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BAD : 2 milliards USD pour améliorer la cuisine propre et sauver les forêts

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BAD : 2 milliards USD pour améliorer la cuisine propre et sauver les forêts

En Afrique, 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à des installations de cuisson propres. Le manque d’installations est l’une des principales causes de la déforestation en Afrique. Le financement de la BAD constitue une étape majeure sur la voie qui permettra de sauver la vie de 600 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, chaque année.

Financement pour améliorer la santé publique

La Banque africaine de développement (BAD) promet d’investir 2 milliards USD au cours de la prochaine décennie dans des initiatives de cuisson propre en Afrique. Ce financement marque ainsi une avancée considérable dans l’effort visant à sauver la vie de 600 000 personnes. Principalement des femmes et des enfants, chaque année. Cet engagement vise à remédier aux risques sanitaires associés aux méthodes de cuisson traditionnelles qui reposent sur le charbon de bois, le bois et la biomasse, qui contribuent à de graves maladies respiratoires et à la dégradation de l’environnement.

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, annonce que la Banque consacrerait 20 % de son financement de projets énergétiques à la promotion d’alternatives de cuisson sûres. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la volonté de l’institution d’améliorer la santé publique et de favoriser le développement durable dans la région. Elle souligne également le besoin urgent de solutions énergétiques innovantes et durables pour remplacer les pratiques traditionnelles néfastes.

Les engagements du sommet parisien sur la cuisine propre en Afrique

Lors du sommet sur la cuisine propre en Afrique, organisé à Paris, la France s’engage à investir 100 millions EUR sur cinq ans dans des modes de cuisson propres. Par ailleurs, l’Etat français promet de mobiliser encore davantage à travers le Pacte de Paris pour les peuples et la planète et Finance en commun. Le sommet a été présidé par la Présidente tanzanienne, Dr Samia Suluhu Hassan, le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, Dr Adesina et le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Dr Fatih Birol.

« L’accès à une cuisine propre ne se résume pas à la préparation des repas, c’est une question de dignité… Il ne s’agit pas seulement d’allumer un fourneau, c’est une question de vie elle-même. Il s’agit d’équité, de justice et d’égalité pour les femmes », a déclaré Adesina, rappelant comment, dans sa jeunesse, il s’était endommagé la vue en soufflant dans des feux de bois fumants.

Eviter les combustibles nocifs

À l’échelle mondiale, le manque d’accès à des moyens de cuisson propres touche plus de deux milliards de personnes, dont plus de la moitié en Afrique. Utilisant du charbon de bois, du bois, des déchets agricoles et des excréments d’animaux comme combustible, ils inhalent des fumées toxiques et nocives, qui ont des conséquences désastreuses pour la santé. Il s’agit de la deuxième cause de décès prématuré en Afrique. Les possibilités d’éducation, d’emploi et d’indépendance sont également gravement affectées, car les femmes passent des heures chaque jour à chercher des combustibles rudimentaires.

L’engagement de la Banque à hauteur de 200 millions USD par an représente une contribution importante aux 4 milliards USD par an nécessaires pour permettre aux familles africaines d’avoir accès à des installations de cuisson propres d’ici 2030. Outre son impact dramatique sur les vies humaines, le manque d’installations de cuisson propres est l’une des principales causes de la déforestation en Afrique.

Selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 200 millions d’hectares de forêts dans le monde, dont 110 millions en Afrique, sont menacés par les effets climatiques de la cuisson au charbon de bois, à la biomasse et au bois. « Fournir un accès à des moyens de cuisson propres est non seulement juste et équitable, mais c’est aussi une démarche responsable à l’échelle mondiale.

La Norvège investira 50 millions USD dans la cuisine propre en Afrique

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre déclare : « Améliorer l’accès à une cuisine propre, c’est améliorer les résultats en matière de santé, réduire les émissions et créer des opportunités de croissance économique. La Norvège est un fervent partisan de la cuisine propre, et j’ai le plaisir d’annoncer que nous nous engageons à investir environ 50 millions de dollars dans cette cause importante ».

Ce sommet a permis de prendre un engagement ferme sur une question qui a été ignorée pendant trop longtemps. Atteindre ce niveau de financement permettrait au monde de déployer les cuisinières et les infrastructures de distribution de combustible nécessaires pour atteindre l’accès universel à une cuisine propre en Afrique subsaharienne.

Dans ce contexte, le ministre danois de la Coopération au développement et de la Politique climatique mondiale, Dan Jannik Jørgensen, a salué l’initiative de la Banque africaine de développement visant à créer un sous-programme dédié à la cuisson propre dans le cadre du Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique (SEFA).

La BAD : Ardent défenseur de l’accès à une cuisine propre en Afrique

La BAD est un ardent défenseur de l’accès à des moyens de cuisson propres en Afrique. En juillet 2023, elle a publié avec l’Agence internationale de l’énergie un rapport complet sur les solutions de cuisson propres. Lors de la COP28, la BAD a organisé une table ronde sur la cuisson propre au cours de laquelle elle s’est engagée à consacrer 20 % de ses prêts annuels à l’énergie à la cuisson propre, générant ainsi 2 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

L’Asie et l’Amérique latine ont pour la plupart réussi à résoudre le problème au cours des vingt dernières années. Mais aujourd’hui, au Bénin, en Éthiopie, au Liberia, en République démocratique du Congo, en Tanzanie… plus de 80 % de la population dépend encore de la biomasse pour cuisiner ses repas. Au Nigeria, au Kenya ou au Ghana, ce chiffre atteint 70 %.

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