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L’ISM : Vers une gestion proactive de la migration interne à Madagascar

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L’ISM : Vers une gestion proactive de la migration interne à Madagascar

L’impact de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire

Une analyse menée dans quatre districts du Grand Sud et deux zones du Menabe souligne les mécanismes derrière la migration  massive des populations, liée à l’insécurité alimentaire et à la pénurie de ressources. L’étude souligne l’urgence de solutions intégrées pour réduire le cycle des déplacements répétitifs. 

Face à une sécheresse persistante et à des récoltes défaillantes. Des milliers de malgaches quittent chaque année le Grand Sud, région aride, pour gagner le Menabe, une zone agricole du sud-ouest. Une enquête conjointe du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) a été déployée dans les districts d’Antanimora Atsimo, d’Ambovombe Androy, de Tsihombe et d’Ampanihy Ouest (Sud), ainsi qu’à Morondava et Belo-sur-Tsiribihina (Menabe). Les résultats révèlent des dynamiques alarmantes.

Les causes profondes sont multiples : la raréfaction de l’eau, la dégradation des sols et l’effondrement des moyens de subsistance agricoles. « Les populations n’ont plus le choix : migrer devient une question de survie », souligne Roger Evina, responsable de l’OIM. Si les zones d’accueil étaient initialement perçues comme des refuges, elles subissent désormais une pression insoutenable, donnant lieu à des conflits fonciers, une surutilisation des nappes phréatiques et des tensions sociales croissantes.

Dans ce contexte, une approche en deux volets est recommandée. D’une part, il est crucial de renforcer la résilience dans le Grand Sud par des systèmes d’irrigation durables et des cultures adaptées. D’autre part, une planification de l’accueil dans le Menabe s’avère nécessaire pour éviter l’effet d’ « une crise l’attente ». À Belo-sur-Tsiribihina, par exemple, l’afflux de migrants a accéléré la déforestation, menaçant la productivité agricole locale et compromettant ainsi les perspectives d’avenir pour les populations accueillantes.

L’Indice de Solutions et de Mobilité (ISM), au cœur de cette analyse, permet de cartographier les « points de rupture » socio-économiques, offrant ainsi un levier pour agir avant que les déplacements ne deviennent inévitables. « Ces indicateurs permettent de cibler les interventions avant que les déplacements ne deviennent inévitables », précise Karim Ali Alimed, expert du PNUD. Parmi les pistes avancées, des filets sociaux conditionnels dans le Sud et des accords intercommunautaires dans le Menabe pour une gestion partagée de l’accès à l’eau sont mis en avant comme des solutions concrètes.

Le 28 janvier, lors de la restitution des résultats, les institutions ont réitéré l’importance d’impliquer les autorités locales à chaque étape du processus. « Sans l’implication des communes, les projets restent des coquilles vides », a alerté la Directrice générale du BNGRC. Ce défi est d’autant plus important dans un pays où moins de 15 % des municipalités disposent de plans d’adaptation climatique, soulignant l’urgence de renforcer les capacités locales pour relever ces enjeux de développement et de migration.

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