La mine de lithium de Goulamina au Mali, estimée à environ 21 millions de tonnes, est désormais sous un contrôle accru local, conformément à la nouvelle réglementation minière adoptée en août 2023. Ce projet majeur, situé dans la région de Bougouni, est l’une des plus grandes réserves de lithium au monde avec une durée de vie estimée à plus de 23 ans.

Mali : deuxième producteur de lithium en Afrique en 2025

La mine de Goulamina a été officiellement lancée en décembre 2024 et devrait produire annuellement 500 000 tonnes de concentré de spodumène, une source primaire de lithium. Le Mali est ainsi en passe de devenir le deuxième producteur de lithium en Afrique en 2025, avec une part de 14 % de la production africaine, juste devant le Nigeria.

La mine est exploitée par une coentreprise où l’État malien détient 30 % des parts. Tandis que les investisseurs locaux en possèdent 5 %, le reste (65 %) étant contrôlé par la société chinoise Ganfeng Lithium. Cette structure de propriété reflète la volonté du gouvernement malien d’augmenter la participation nationale dans les projets miniers stratégiques.

Mieux maîtriser les ressources minières stratégiques du pays

Par ailleurs, un autre projet de lithium important est celui de Bougouni, exploité par Kodal Minerals, avec une participation de 35 % de l’État malien. Ce projet est également en phase de production depuis début 2025 et contribuera à renforcer la position du Mali dans le secteur du lithium en Afrique.

En résumé, la mine de lithium de Goulamina, avec ses 21 millions de tonnes, est désormais sous un contrôle local renforcé. Avec une part significative détenue par l’État malien et des investisseurs locaux, dans le cadre d’une stratégie nationale visant à mieux maîtriser les ressources minières stratégiques du pays.

Les impacts économiques de la mine de lithium pour la région

La mine de lithium de Goulamina a des impacts économiques majeurs pour la région de Bougouni et plus largement pour le Mali, avec plusieurs dimensions clés.

Création d’emplois et développement local

La mine génère la création de plus de 2 000 emplois directs, ce qui dynamise le marché du travail local et améliore les conditions de vie des populations environnantes.

Elle contribue au développement local par des investissements importants dans les infrastructures routières, énergétiques et hydrauliques, avec un budget estimé entre 22 et 25 milliards de francs CFA dédié à ces projets.

Lithium du Mali SA, la société exploitante, a déjà investi plus de 2 milliards de FCFA dans des initiatives communautaires telles que la santé, l’éducation, et la création d’activités génératrices de revenus sur la période 2021-2024.

Retombées économiques et diversification sectorielle

La mine devrait générer environ 250 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires pour les entreprises maliennes, avec au moins 51 % des contrats de sous-traitance attribués à des entreprises locales, ce qui stimule l’économie régionale et nationale.

Le projet est un levier important pour diversifier l’économie malienne, traditionnellement dépendante de l’or, en inscrivant le pays parmi les grands producteurs mondiaux de lithium, un métal clé pour la transition énergétique.

Les revenus annuels liés à la mine sont estimés à environ 680 milliards de francs CFA, dont une part significative (30 %) reviendra à l’État, avec 30 milliards dédiés au Fonds de développement local, renforçant ainsi les capacités financières publiques pour le développement régional.

Impact sur la transition énergétique et innovation

La mine de Goulamina joue un rôle stratégique dans la transition énergétique du Mali. Notamment en fournissant du lithium pour la fabrication de batteries utilisées dans les énergies renouvelables comme le solaire, secteur vers lequel le pays s’oriente fortement.

Ce projet ouvre la voie à une modernisation du secteur minier malien, avec des perspectives d’intégration de technologies avancées et de formation professionnelle locale, renforçant ainsi la compétitivité et la durabilité du secteur.

Perspectives et enjeux

Pour maximiser les retombées économiques, il est envisagé de développer une usine de fabrication de batteries lithium-ion sur place. Ce qui permettrait de créer davantage de valeur ajoutée locale et d’éviter l’exportation du minerai brut, contribuant à une industrialisation plus poussée de la région.

Le projet est également un catalyseur pour l’amélioration des infrastructures régionales, facilitant l’accès aux marchés et aux services essentiels, ce qui peut réduire les disparités économiques dans le sud du Mali.