Les marchés américains ont plongé lundi, avec des pertes dépassant les 2 % sur les principaux indices, après que Donald Trump a intensifié ses critiques à l’encontre de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale (FED). Ces déclarations ont ravivé les craintes quant à l’indépendance de l’institution monétaire et accru l’incertitude sur la trajectoire des taux d’intérêt.
Une remise en cause de l’autonomie de la FED
Sur son réseau Truth Social, l’ancien président a qualifié Powell d’« immense loser », exigeant une baisse immédiate des taux pour éviter un ralentissement économique. Son équipe aurait par ailleurs entamé des réflexions sur un possible licenciement, bien que le mandat de Powell s’étende jusqu’en 2026. Une telle ingérence politique, inédite depuis des décennies, a ébranlé la confiance des investisseurs dans la capacité de la FED à lutter contre l’inflation sans pression extérieure.
Réactions en cascade sur les marchés
Indices boursiers : Le Dow Jones a perdu près de 1 000 points (-2,7 %), le S&P 500 a reculé de 2,74 % (à 16 % de son pic de février), tandis que le Nasdaq, porté par les technologiques, a chuté de plus de 3 %.
Secteurs clés : Les « Sept Magnifiques » (Alphabet, Amazon, Meta, etc.) ont tous clôturé dans le rouge, Tesla affichant une baisse de 6,8 % avant la publication de ses résultats trimestriels.
Marchés obligataires : Les rendements des obligations à long terme ont grimpé, signalant une défiance accrue. Tandis que les taux courts ont baissé, reflétant les anticipations de relâchement monétaire.
Un contexte international délétère
Les tensions commerciales sino-américaines, couplées à l’annonce de retards dans les livraisons de modèles Tesla et aux spéculations sur les puces Huawei, aggravent la volatilité. Le dollar, quant à lui, a atteint son plus bas niveau depuis plusieurs mois face à un euro et un yen en hausse.
Perspectives : vers un cercle vicieux ?
Les stratèges de US Bank et Saxo mettent en garde contre un exode des actifs américains si l’administration Trump persiste à miner la crédibilité de la FED. Un scénario de récession, déjà évoqué par plusieurs analystes, pourrait se matérialiser si les taux restent élevés malgré un ralentissement économique.
Cette séance rappelle la fragilité des marchés face aux aléas politiques, où chaque déclaration présidentielle peut désormais déclencher une onde de choc mondiale.