Une vague de nouveaux investissements et de transformations réglementaires façonne les interactions financières et les paiements numériques en Afrique. Pour que la transition numérique de l’Afrique se déroule sans heurts, un environnement cohérent qui garantit l’investissement et le financement reste nécessaire.
Transition accélérée vers les paiements numériques en Afrique
Les paiements numériques sont une activité florissante à l’échelle mondiale, attirant plus de financements que tout autre secteur de services financiers. Au cours de la dernière décennie, le secteur a également généré les rendements et la croissance les plus importants. Les opérations de paiement numérique en Afrique ont généré environ 24 milliards USD de revenus en 2020, comprenant des paiements nationaux et transfrontaliers. Les paiements numériques locaux ont contribué à hauteur d’environ 15 milliards USD.
Cependant, seulement 5 à 7 % de toutes les transactions financières en Afrique se font par voie électronique ou numérique. Cela signifie que les paiements numériques en Afrique offrent une opportunité de croissance significative. En particulier, au fur et à mesure que l’efficacité et l’évolutivité des systèmes de paiement s’améliorent et que les infrastructures correspondantes se développent.
Croissance du marché diversifiée entre les pays africains
Les paiements numériques en Afrique évoluent de manière exponentielle. Plusieurs pays africains connaissent une augmentation des paiements numériques au cours des deux dernières années. Selon la Banque centrale du Nigéria, les volumes de transactions d’argent mobile au Nigéria ont plus que doublé pour atteindre environ 800 millions USD en 2020. En outre, les données de l’Afrique du Sud suggèrent que les transactions numériques ont augmenté de près de 40 % pendant les confinements de 2020 et 2021.
Les experts prévoient qu’entre 2020 et 2025, le secteur des paiements électroniques connaîtra une croissance d’environ 150 %, atteignant près de 40 milliards USD de revenus provenant uniquement des paiements nationaux, soit environ 188 milliards USD de volumes de transactions.
Toutefois, la croissance restera inégale sur l’ensemble du continent. Les taux de croissance des différents marchés seront déterminés par :
- L’état de préparation des infrastructures
- La portée du commerce électronique
- La pénétration de l’argent mobile
- Les réglementations
Facteurs influençant les perspectives de croissance des paiements numériques
La croissance économique, une démographie favorable, l’innovation technologique et les développements dans les infrastructures de paiement contribuent à façonner l’avenir des paiements numériques en Afrique. Cependant, l’effet des nouvelles perturbations, notamment la blockchain, les cryptomonnaies et l’open banking, reste plus difficile à prévoir.
Une population jeune et des fondamentaux économiques solides
Les jeunes consommateurs urbains et les fondamentaux économiques solides ont fourni un terrain fertile à la croissance des paiements numériques en Afrique. L’Afrique a le taux de croissance démographique le plus élevé au monde et l’ âge médian le plus jeune, à 20 ans.
D’ici 2045, la plupart des jeunes Africains s’installeront probablement dans les villes. En Afrique, une population jeune et urbaine offre un marché prêt pour les paiements numériques. En conséquence, la croissance est déjà évidente dans la façon dont les gens voyagent (services de réservation en ligne), consomment des divertissements (services de streaming) et font des achats (commerce électronique).
Les indicateurs fondamentaux de croissance économique et la baisse des coûts des données continuent de stimuler les paiements numériques. Selon la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, l’Afrique compte plus de 650 millions d’abonnés à la téléphonie mobile.
Adoption et pénétration des méthodes de paiement alternatives
La technologie a progressé au rythme de l’innovation. Les consommateurs africains continuent de bénéficier de l’expansion des options de paiement alternatives sur tout le continent. Les sociétés financières et de télécommunications locales et internationales accélèrent cette pénétration.
Plus de 2 milliards USD de transactions quotidiennes ont été traitées, ce qui représente plus de 40 % du PIB de l’Afrique. Les transferts de fonds internationaux traités à l’aide de portefeuilles d’argent mobile ont augmenté de 65 %. Les portefeuilles numériques connectés à divers modes de paiement, tels que les cartes, les comptes et l’argent mobile, ont également augmenté en termes d’utilisation et de disponibilité.
Les interactions entre consommateurs et commerçants ont également été facilitées par les nouvelles technologies innovantes. Au Ghana, par exemple, le service de réponse rapide (GHQR) accepte les paiements effectués par les banques, l’argent mobile et les cartes. Le NQR propose une solution comparable au Nigéria. Parallèlement, l’interopérabilité entre les portefeuilles mobiles concurrents a été réalisée dans la plupart des pays.
