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La victoire de Trump influence les décisions monétaires en Afrique

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La victoire de Trump influence les décisions monétaires en Afrique

La victoire de Trump incite les banques centrales africaines à baisser leurs taux d’intérêt au cours des trois prochaines semaines. La présidence Trump devrait renforcer davantage le dollar, principalement en raison de son engagement à augmenter considérablement les droits de douane sur les biens importés. Une nouvelle vague d’inflation, alimentée par le renforcement du dollar dû à l’effet Trump, exacerbent les taux d’inflation déjà élevés dans de nombreux pays africains.

La présidence de Trump devrait renforcer encore davantage le dollar

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a fait grimper le dollar face aux devises du G10 et des marchés émergents. Un changement qui a des répercussions macroéconomiques potentiellement profondes pour les nations africaines.

Alors que la victoire de Trump devenait évidente, le « Trump Trade » a fait grimper les rendements des bons du Trésor de 0,16 %, à 4,44 %. Dans le même temps, l’indice du dollar, qui mesure la performance du dollar par rapport à un panier de devises majeures, a connu sa plus forte hausse en une seule journée depuis novembre 2022. Le dollar s’est apprécié jusqu’à 1,5 % lorsque les résultats sont tombés aux premières heures du matin du 6 novembre.

La présidence de Trump devrait renforcer encore davantage le dollar. Principalement en raison de son engagement à augmenter considérablement les droits de douane sur les biens importés. Au cours de sa campagne, Trump a proposé d’augmenter les droits de douane de 10 % supplémentaires sur la plupart des produits étrangers. Les marchandises en provenance de Chine étant potentiellement soumises à des droits de douane pouvant atteindre 60 % ou plus.

Les banques centrales africaines vont réduire leurs taux d’intérêt

La plupart des banques centrales africaines envisagent de baisser leurs taux d’intérêt au cours des trois prochaines semaines. Parmi les 14 autorités monétaires qui doivent annoncer leurs taux directeurs, huit, dont l’Afrique du Sud et le Kenya, devraient les réduire. Cinq devraient maintenir leurs taux actuels, tandis que le Nigeria devrait les augmenter.

Même si les facteurs nationaux influencent en fin de compte leurs décisions, il sera difficile d’ignorer la victoire électorale de Trump le 5 novembre, qui perturbe les marchés émergents. Alors que les investisseurs spéculent que ses politiques pourraient entraîner un dollar plus fort et une augmentation des taux d’intérêt américains.

Un dollar plus fort aurait un impact négatif sur les pays africains en augmentant le coût de leurs importations et en renchérissant les dettes libellées en dollars. En outre, la hausse des taux d’intérêt américains pourrait entraîner un retrait des capitaux des marchés émergents. Cela obligerait les autorités monétaires locales à augmenter les coûts d’emprunt pour stabiliser leurs monnaies.

Les difficultés financières des pays africains très endettés

La menace de Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les biens importés aux États-Unis constitue une source évidente d’inquiétude pour certains pays africains très endettés, car elle compliquerait leur quête d’un accès aux marchés financiers mondiaux.

Certaines économies africaines, dont la Zambie, l’Éthiopie, le Ghana et le Kenya, ne sont actuellement pas en mesure de lever des capitaux sur les marchés financiers mondiaux en raison de leur lourd fardeau de la dette.

Parmi les pays sous le feu des projecteurs figurent le Kenya et l’Angola. L’Angola a récemment prévenu qu’il avait du mal à assurer le service de sa dette tout en finançant les dépenses publiques quotidiennes. D’un autre côté, le gouvernement kenyan a été interrogé par ses citoyens au sujet de la mesure fiscale « prédatrice » récemment mise en place. En juin, des manifestations de masse ont forcé le gouvernement à faire volte-face sur le projet de loi fiscale au Kenya. Le gouvernement a depuis eu recours à l’emprunt pour s’acquitter de ses obligations.

Situation de l’inflation en Afrique

Dans ses dernières perspectives pour l’Afrique subsaharienne, le FMI annonce que « dans une grande partie de la région, la lutte pour stabiliser les prix n’est pas terminée, les finances publiques ne sont pas encore sur des bases solides et les réserves de change sont souvent insuffisantes ».

Plusieurs pays africains restent également inquiets d’une hausse imminente de l’inflation. Dans leurs prochains examens, l’Angola, la République démocratique du Congo, l’Égypte et le Ghana sont tous sur le point de laisser leurs taux d’intérêt inchangés en raison des craintes d’une inflation à deux chiffres et des risques liés à un dollar plus fort.

  • Le Botswana, qui affiche l’un des taux d’inflation les plus bas d’Afrique (1,6 %), devrait maintenir des coûts d’emprunt stables.
  • Au Nigéria, les dirigeants devraient relever les taux d’intérêt le 26 novembre pour lutter contre l’inflation galopante alimentée par la hausse des prix de l’essence, la dépréciation de la monnaie et les récentes inondations.
  • En Afrique du Sud, les données attendues cette semaine devraient montrer que l’inflation annuelle a baissé en octobre pour se situer dans la fourchette basse, comprise entre 3 et 6 %.
  • Les banquiers centraux d’Eswatini, du Lesotho et de la Namibie, dont les monnaies sont indexées sur le rand et connaissent un ralentissement de l’inflation, devraient procéder à une baisse prudente des taux d’un quart de point.
  • Des pays comme le Kenya, la Gambie, le Rwanda et le Mozambique, où l’inflation ralentit, devraient procéder à des réductions de taux d’intérêt.
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