Malgré une baisse annuelle globale des levées de fonds, octobre 2024 restera un mois de référence pour l’écosystème des start-up africaines. De plus, des records ponctuels et des transactions majeures montrent que le potentiel du continent reste intact.
Contexte global contrasté
À l’échelle mondiale, les levées de fonds en octobre 2024 atteignent 25 milliards USD, soit une hausse de 10 % par rapport au mois précédent. Toutefois, cette progression reste inférieure à celle enregistrée en octobre 2023 qui est de 15 %. Malgré une baisse des financements, cet écosystème conserve une dynamique unique en Afrique, mobilisant un total de 1,7 milliard USD.
Bilan annuel
Depuis le début de l’année, l’écosystème des start-up africaines traverse une période de transition. La somme des fonds levés durant ces mois écoulés affiche une réduction de 32 % comparée au total enregistré sur la même période en 2023. Ce seuil avait été atteint dès juin de l’année précédente. Ce ralentissement actuel reflète des contraintes macroéconomiques globales et la prudence accrue des investisseurs.
Malgré ces défis, les entrepreneurs africains continuent d’explorer des opportunités dans divers secteurs. Les transactions supérieures à 100 000 USD, bien qu’en baisse de 10 %, maintiennent une cadence notable avec 393 opérations. Ces chiffres traduisent une capacité de résilience et d’adaptation face à des conditions moins favorables.
Les start-up africaines réalisent une avancée remarquable en octobre 2024 en mobilisant 254 millions USD. Cette somme représente une hausse de près de 50 % par rapport à la moyenne des 12 mois précédents. Le meilleur mois d’octobre enregistré depuis 2019 et de la deuxième meilleure performance de l’année après juillet. Malgré un contexte économique global marqué par un resserrement de liquidités, 42 entreprises ont su attirer des financements.
Transactions majeures et principaux bénéficiaires
Les levées de fonds supérieures à 1 million USD s’élèvent à 137 transactions en 2024, soit une diminution de 20 % sur un an. Pour le mois d’octobre, c’est la FinTech nigériane Moniepoint qui lève la plus grosse enveloppe, grâce à une levée de série C de 110 millions USD, représentant près de 43 % des fonds du mois. Cette opération peut propulser cette jeune pousse au rang de licorne, devenant ainsi la 8ᵉ entreprise africaine à atteindre une valorisation supérieure à 1 milliard USD.
D’autres transactions importantes incluent BasiGO, une start-up kényane spécialisée dans les véhicules électriques, qui mobilise 42 millions USD en série A. Par ailleurs, Yellow Card, spécialisée dans les cryptomonnaies, récolte 33 millions USD lors de son tour de financement de série C.
Répartition géographique et sectorielle
En octobre, 60 % des fonds levés reviennent à des start-up nigérianes, confirmant le rôle central du pays dans l’écosystème entrepreneurial africain. Sur le plan sectoriel, les FinTech dominent également, accaparant une proportion équivalente des financements. Ce double leadership, géographique et sectoriel, met en lumière les atouts du Nigeria et l’importance des solutions financières innovantes pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance.
Inégalités persistantes
Les chiffres révèlent cependant des disparités notables. Près de 98 % des fonds alloués en octobre vont à des entreprises dirigées par des hommes et 97 % à des structures sans fondatrice féminine. Ces données mettent en lumière le défi de l’inclusion et de la diversité dans l’écosystème africain des start-up. Des initiatives ciblées pourraient encourager une participation accrue des femmes, essentielle pour stimuler une innovation plus représentative et équitable.
L’accès limité aux financements pour les femmes ainsi que la concentration géographique et sectorielle des investissements posent des questions sur l’équilibre et la durabilité de la croissance. Promouvoir une diversité accrue, tant sur le plan des genres que des secteurs, pourrait renforcer l’attractivité de l’écosystème et stimuler une croissance plus inclusive.