Les prix du pétrole connaissent une baisse marquée depuis le début du mois d’avril 2025, reflétant un rééquilibrage du marché entre offre excédentaire et demande atone. Le Brent, référence européenne, a chuté à 65 USD le baril mi-avril, contre près de 82 USD un an plus tôt. Cette tendance s’est accentuée fin avril, avec des contrats à terme sur le Brent reculant à 66 USD le 21 avril, en baisse de 2,7 % sur la journée.
Une demande mondiale en berne
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pour 2025, la fixant à 730 000 barils/jour. Soit 300 000 de moins que les estimations précédentes. Le ralentissement économique en Chine, les tensions commerciales sino-américaines et l’essor des véhicules électriques pèsent sur la consommation. L’OPEP a également ajusté ses projections à 1,3 million de barils/jour, en baisse de 100 000 unités.
L’offre dopée par les producteurs hors OPEP+
La production mondiale atteint 103,6 millions de barils/jour en mars 2025, tirée par les pays non-OPEP+ comme les États-Unis, malgré une révision à la baisse de leur croissance prévue à 490 000 b/j pour 2025. L’OPEP+ a annoncé une augmentation de quotas de 411 000 b/j à partir de mai. Mais, plusieurs membres (Kazakhstan, Émirats, Irak) dépassent déjà leurs limites officielles, aggravant le surplus.
Les institutions financières revoient leurs scénarios à la baisse
Goldman Sachs anticipe un Brent à 63 USD en 2025, évoquant un scénario catastrophe sous 40 USD en cas de désengagement de l’OPEP+. JP Morgan table sur 66 USD pour 2025, Commerzbank sur 65 USD, et Fitch Ratings sur 65 USD pour le Brent.
Le consensus Bloomberg, plus optimiste, maintient une fourchette large de 58 à 78 USD, reflétant l’incertitude des marchés.
Facteurs aggravants : Tensions politiques et commerciales
Les annonces de droits de douane supplémentaires par l’administration Trump, bien que excluant le pétrole, ont alimenté les craintes d’une guerre commerciale mondiale. Parallèlement, les stocks américains de brut atteignent des niveaux historiques bas. Tandis que les réserves européennes de produits raffinés augmentent sans suffire à stabiliser les cours.
Perspectives incertaines pour 2025-2026
Les analystes s’attendent à un excédent structurel jusqu’en 2026, malgré les risques géopolitiques persistants au Moyen-Orient. La combinaison d’une demande fragile et d’une offre surabondante pourrait maintenir les prix sous pression, remettant en cause les stratégies des pays producteurs dépendants des revenus pétroliers.