Actuellement, environ 600 millions d’Africains, soit la moitié de la population du continent, n’ont pas accès à l’électricité. Pour relever ce défi, l’Initiative Mission 300, lancée par le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et divers partenaires, s’engage à fournir de l’électricité à 300 millions de personnes d’ici 2030. Cela passera par un accroissement des investissements dans les infrastructures et des réformes politiques ambitieuses.
Une vision prometteuse
Mission 300 ne se résume pas à un simple objectif chiffré : c’est un programme qui transforme des vies, dynamise des économies et favorise l’autonomie des communautés.
Le plan vise à accélérer l’électrification en combinant l’extension des réseaux électriques avec des solutions d’énergie renouvelable décentralisées, telles que des mini-réseaux et des systèmes solaires domestiques. Ces solutions sont efficaces pour desservir les régions isolées, où les infrastructures traditionnelles ne sont pas viables.
Ces efforts sont complétés par :
- Des investissements dans la production
- La transmission et l’interconnexion régionale
- La réforme du secteur énergétique
L’objectif est de garantir que l’approvisionnement en électricité soit non seulement fiable, mais aussi abordable et durable.
Partenariats et réformes énergétiques
La réussite de Mission 300 repose sur une collaboration entre gouvernements, acteurs privés et partenaires internationaux.
Les gouvernements doivent impulser des réformes pour améliorer pour rendre le secteur de l’énergie plus efficace et les services publics plus performants.
Les appels d’offres compétitifs pour les nouvelles capacités de production, ainsi que des mécanismes de recouvrement des coûts pour les services publics, seront primordiaux. Les régulateurs doivent faire preuve d’agilité et d’innovation pour s’adapter aux évolutions technologiques et commerciales rapides.
Les gouvernements et les partenaires au développement doivent renforcer le commerce régional de l’électricité. Cela facilitera l’intégration des énergies renouvelables variables (ERV) et l’abandon du modèle d’acheteur unique dans les réseaux faibles.
Sommet africain de l’énergie
Le Sommet africain de l’énergie, prévu pour le 27-28 janvier 2025 en Tanzanie, sera un tournant majeur pour le continent. Organisé en partenariat avec l’Union africaine, la BAD et la Banque mondiale, il rassemblera des chefs d’État, des experts en énergie et des leaders du secteur privé pour accélérer l’accès universel à l’énergie en Afrique.
Durant ce sommet, plusieurs gouvernements africains dévoileront leurs engagements nationaux sur l’énergie, soulignant leurs réformes et actions à court terme pour atteindre leurs objectifs énergétiques. Ces accords incluront des stratégies novatrices et des partenariats destinés à garantir un accès fiable, abordable et durable à l’énergie.
Le programme favorisera également des partenariats internationaux, avec des institutions telles que la Fondation Rockefeller, SEforALL et la Global Energy Alliance for People and Planet (GEAPP), qui mobiliseront des ressources et de l’expertise pour soutenir Mission 300.
Le sommet soulignera de nouveaux engagements financiers et des initiatives novatrices, appelant les pays africains à intensifier la mobilisation de ressources nationales pour accélérer le déploiement d’infrastructures d’énergie verte.
Apport du secteur privé
La participation du secteur privé est essentielle pour relever les défis énergétiques de l’Afrique. Avec la croissance rapide de la population et la nécessité d’investissements accrus, les entreprises privées jouent un rôle clé dans l’élargissement de l’accès aux énergies renouvelables, notamment via des solutions décentralisées.
Les banques multilatérales de développement et les organisations philanthropiques doivent aussi intensifier leurs efforts pour débloquer des capitaux privés, grâce à :
- Des instruments de financement ciblés
- Des outils d’atténuation des risques
- De l’assistance technique
- Du plaidoyer politique
Le Fonds d’accélération des facilités techniques est un pas important dans cette direction, en fournissant une assistance technique aux gouvernements et en simplifiant les processus pour atteindre les objectifs de Mission 300.