Le Sénégal est au centre de l’attention internationale suite à la révélation d’une dette cachée de 7 milliards USD, selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI). Cette annonce a suscité des inquiétudes quant à la transparence financière du pays et à la gestion de ses ressources publiques sous la présidence de Macky Sall.
Négociation suspendue pour un nouveau programme financier
Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que les discussions concernant un nouveau programme avec le Sénégal ne pouvaient progresser. Il en sera ainsi tant que l’administration en cours n’aura pas géré la fausse déclaration des données économiques principales sous l’administration précédente. En réaction à ces anomalies, l’institution a mis en pause son système de prêt de 1,8 milliard USD, en attendant une analyse détaillée des finances de l’État.
Une étude réalisée le mois dernier à mis en lumière que l’endettement public et le déficit budgétaire du pays étaient considérablement plus importants que les chiffres divulgués par l’administration de Macky Sall, ex-président du Sénégal.
Le Ministre des Finances, Cheikh Diba, a déclaré que le Sénégal espérait conclure un nouvel accord avec le FMI d’ici juin. Cependant, dans une interview accordée à Reuters à Dakar lundi, le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a adopté une position prudente :
« Tout est possible », a-t-il déclaré, tout en évitant de confirmer ce délai. « Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question de la fausse déclaration ».
La révélation du FMI
Le rapport du FMI, publié en mars 2025, a mis en lumière une dette cachée de 7 milliards de USD, qui n’avait pas été déclarée dans les comptes officiels du gouvernement. Cette dette proviendrait principalement de prêts contractés par des entreprises publiques et des projets d’infrastructure, souvent sans l’approbation ou la transparence requise.
Le FMI souligne que cette situation pourrait avoir des conséquences graves sur la stabilité économique du pays. Notamment, en augmentant le risque de défaut de paiement et en limitant la capacité du gouvernement à investir dans des services publics essentiels.
Les implications de la dette cachée
La découverte de cette dette cachée soulève plusieurs questions cruciales. Tout d’abord, elle remet en question la crédibilité du gouvernement sénégalais et sa capacité à gérer les finances publiques de manière transparente. Les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds pourraient devenir plus prudents dans leurs engagements financiers, ce qui pourrait freiner la croissance économique du Sénégal.
De plus, cette situation pourrait avoir des répercussions sur les programmes sociaux et les investissements dans les infrastructures. Le gouvernement pourrait être contraint de réduire ses dépenses publiques pour faire face à cette dette, ce qui pourrait affecter des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
Réactions politiques
La révélation de la dette cachée a provoqué une onde de choc dans le paysage politique sénégalais. L’opposition a rapidement saisi cette occasion pour critiquer la gestion économique du président Macky Sall. Des leaders politiques appellent à une enquête approfondie sur la manière dont cette dette a été contractée et sur les responsabilités des différents acteurs impliqués.
Macky Sall, de son côté, défend son administration en affirmant que des mesures étaient déjà en cours pour améliorer la transparence financière et renforcer la gestion des finances publiques. Il a également souligné que le Sénégal continuait d’attirer des investissements étrangers malgré ces défis.
Le Sénégal doit prendre des mesures urgentes
Face à cette situation, le Sénégal doit prendre des mesures urgentes pour restaurer la confiance des investisseurs et des citoyens. Cela pourrait inclure la mise en place de réformes structurelles visant à améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques. Le gouvernement pourrait également envisager de solliciter l’aide du FMI et d’autres institutions financières internationales pour élaborer un plan de redressement économique.
En outre, le Sénégal doit renforcer ses mécanismes de contrôle et d’audit pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir. La mise en place d’un cadre juridique solide pour la gestion de la dette publique pourrait également contribuer à prévenir les abus et à garantir une utilisation efficace des ressources publiques.
Restaurer la confiance et assurer une gestion transparente
La révélation d’une dette cachée de 7 milliards USD au Sénégal est un signal d’alarme pour pour l’ensemble du pays. Alors que le Sénégal aspire à devenir un modèle de développement en Afrique de l’Ouest, il est crucial que les autorités prennent des mesures immédiates pour restaurer la confiance et assurer une gestion transparente des finances publiques.
Le mois dernier, la Cour des comptes du Sénégal a publié un audit très attendu confirmant que le gouvernement précédent avait faussé les données économiques clés, notamment celles sur la dette publique et le déficit budgétaire. D’après ce rapport, à la fin de 2023, la dette totale du Sénégal représentait 99,67 % du produit intérieur brut (PIB), alors que l’administration de Macky Sall avait précédemment annoncé un taux de 74,41 %.
La route vers la stabilité économique et la prospérité passe par une gouvernance responsable et une plus grande transparence dans la gestion de la dette. Les prochaines étapes seront déterminantes pour l’avenir économique du Sénégal.