Le Maroc a lancé des réformes économiques depuis 2023, incluant une extension de la protection sociale et une nouvelle approche pour stimuler sa croissance locale.
Défis majeurs face à la résilience économique
Le Maroc a été confronté à plusieurs défis économiques majeurs, notamment la sécheresse exceptionnelle de 2022, qui a entraîné un ralentissement de la croissance économique. Cependant, cette dernière devrait se rétablir après le renforcement des différentes branches de l’industrie en 2023. Le séisme dévastateur de la même année a causé d’importants dégâts matériels et près de 3 000 décès, entraînant également un ralentissement de l’économie.
L’augmentation réelle du PIB du Maroc est passée de 7,9 % en 2021 à 1,2 % en 2022. Pendant ce temps, le déficit du compte courant s’est creusé, passant de 2,3 % à 4,1 % du PIB. La volatilité extrême de la production agricole, due aux chocs climatiques de plus en plus fréquents, explique la moitié de cette décélération.
Cette tendance n’est pas inhabituelle, car au cours des vingt dernières années, l’économie du Maroc a connu des mutations structurelles significatives, illustrées par des fluctuations économiques marquées, notamment une baisse de -2 % en 1997.
Les perturbations provoquées par ces chocs ont conduit à l’émergence d’un nouveau paradigme au Maroc, mettant l’accent sur la complémentarité entre l’offre et la demande, ainsi qu’entre l’État et le marché. Ce rééquilibrage pourrait servir d’inspiration à d’autres pays en développement en Afrique et dans le monde.
Réformes économiques appliquées au Maroc
Le FMI a publié un rapport mettant en lumière la solidité macroéconomique, la résilience institutionnelle et le cadre réglementaire approfondi du Maroc. L’analyse souligne également la remarquable capacité du royaume à attirer les investissements directs étrangers (IDE).
Malgré ces efforts, la voie vers une croissance plus forte et plus inclusive reste difficile. L’économie marocaine est confrontée à des obstacles importants pour relancer son économie, notamment le chômage des jeunes et de grandes disparités économiques pour les femmes.
Par ailleurs, un changement de paradigme est encore nécessaire pour permettre l’autonomisation économique des femmes marocaines. Il s’agit d’une étape cruciale pour atteindre les ambitieux objectifs du pays, tels qu’exprimés dans le NMD.
Nouvelle approche du gouvernement marocain
En 2023, le gouvernement du Maroc a adopté une série de mesures politiques, notamment l’octroi de subventions générales sur les produits de première nécessité et le maintien des prix des produits réglementés préexistants.
Cette approche a permis de stabiliser près d’un quart des prix des biens et des services. Cependant, ce dispositif a nécessité la mobilisation de dépenses publiques supplémentaires, correspondant à près de 2 % du PIB.
Perspectives et futurs défis
Le Maroc a reçu un investissement dans un projet d’appui technique au ministère de l’Économie et des Finances (MEF), découlant des réformes entreprises par ce ministère en 2023. Cette assistance vise à soutenir les efforts des autorités marocaines, notamment en accompagnant la réforme des retraites et en limitant son impact sur les finances publiques et l’équilibre budgétaire. La date prévue pour son achèvement est le 31 décembre 2025.
Par ailleurs, le Maroc dispose de facteurs clés pour un développement durable. Les secteurs créateurs de richesse, tels que les banques/assurances, le tourisme, les industries exportatrices, les travaux publics et les engrais phosphatés, sont en croissance. Dans cette lignée, le fleuron national, le Groupe Saham vient d’acquérir la Société générale Maroc pour 745 millions EUR. La légalisation progressive des changes et des marchés de capitaux accompagne ces tendances profondes.
En conséquence, les entreprises marocaines enregistrent de meilleurs résultats économiques. En effet, selon l’analyse du Global CEO Survey de PwC, 73 % des dirigeants marocains restent confiants dans la capacité de leur entreprise à faire face au ralentissement de l’économie.
