Grâce aux rénovations et mises à niveau, les données montrent que plusieurs pays de la sous-région préfèrent le port tanzanien de Tanga pour leurs échanges commerciaux. Son entrepôt couvert (hangars) représente une surface de 13 800 mètres carrés.
Le port de Tanga gagne rapidement du terrain en Afrique de l’Est
«L’infrastructure portuaire se positionne pour potentiellement dépasser le port de Mtwara en tant que deuxième port le plus fréquenté de Tanzanie» selon la Tanzania Ports Authority (TPA). Cette croissance s’inscrit dans la vision du gouvernement de transformer la nation en un pôle de fret et de transit de premier plan. La TPA relève ce défi en améliorant l’efficacité et la capacité de ses ports, en veillant à ce qu’ils restent compétitifs dans la région.
Actuellement, le port de Mombasa au Kenya est le port le plus grand et le plus fréquenté d’Afrique de l’Est, suivi de près par celui de Dar es Salaam. Selon l’autorité portuaire du Kenya, le port de Mombasa a traité 41,1 millions de tonnes de marchandises en 2024, ce qui reflète une croissance de 14,2 % de l’activité commerciale du port par rapport à 2023.
En comparaison, TPA rapporte que Dar es Salaam traite 14,4 millions de tonnes de fret entre mai et novembre 2024, ce qui représente une augmentation de 5,6 % par rapport à la même période en 2023. Cependant, TPA ne s’arrête pas au port de Dar es Salaam, l’organisme étend désormais davantage de fret vers le port de Tanga, le plus ancien de la région.
Voyage au coeur du port de Tanga
Cette semaine, le ministère de l’Énergie décide d’utiliser le port de Tanga, le deuxième plus grand de Tanzanie, pour l’approvisionnement d’urgence en carburant. Cette décision arrive après que le Malawi ait choisi le port modernisé de Tanga au lieu de ses principaux choix habituels, à savoir le port mozambicain de Beira et de Nacala.
L’activité portuaire augmente dans la région. Le nombre d’agents de dédouanement enregistrés augmente de 400 %, passant de 32 à 164. Ce qui est une preuve évidente d’un boom de la croissance économique dans toute la région.
Le directeur du port de Tanga, M. Masudi Mrisha, reconnaît l’augmentation des activités au terminal à conteneurs maritimes : « Il y a eu une forte augmentation du trafic maritime entre le 1er juillet et le 30 septembre, au moins 113 navires ont accosté dans notre port… l’augmentation est directement liée à l’expansion et à l’amélioration de nos services de dédouanement et d’expédition ».
Historique du port de Tanga
Le port de Tanga a une longue histoire. Construite en 1891 lorsque la région était l’Afrique orientale allemande, l’infrastructure est reconstruite en 1914 pour répondre aux besoins commerciaux et agricoles du Nord de la Tanzanie. Cette installation doit désormais desservir le reste du pays ainsi que la zone plus vaste d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale.
Au début, sa capacité était faible et les navires devaient mouiller à deux kilomètres de la côte en raison de son quai peu profond. Ce déchargement en mer entraînait des frais supplémentaires qui ralentissaient les activités. Désormais, grâce à l’amélioration des infrastructures, les navires peuvent accoster directement au quai, réduisant ainsi considérablement les frais de manutention du fret. Ces améliorations attirent des navires de grande taille et modernes qui utilisaient auparavant les ports concurrents des pays voisins, mais qui choisissent désormais d’utiliser le port de Tanga.
L’augmentation de la capacité du port se reflète également dans le type de navires qu’il accueille actuellement. Par exemple, sur les 113 navires mentionnés, 40 sont des navires de haute mer et 73 opéraient le long de la côte. « Cette croissance se reflète également dans l’augmentation de l’emploi… Nous n’avions que 32 agents de dédouanement et de transit enregistrés, nous en avons maintenant plus de 132 », ajoute le responsable.
L’activité du port augmente grâce à la réduction du temps de chargement et de déchargement, qui passe de cinq jours à seulement deux. Désormais, six équipes se relaient 24 heures sur 24. D’autres facteurs contribuent à l’essor des affaires au port de Tanga. Notamment la suppression des frais qui étaient auparavant facturés aux clients pour le transport de marchandises à partir de navires ancrés à 1,7 kilomètre au large. Les clients payaient auparavant 1,3 USD par cargaison pour ce service, ces frais sont supprimés et cela porte ses fruits.
Construction de nouvelles installations de stockage
Le port de Tanga a traité 333 643 tonnes métriques de marchandises entre juillet et septembre 2024, dépassant de 17,8 % son objectif sur trois mois de 283 025 tonnes. « Il s’agit d’une augmentation significative par rapport aux 230 000 tonnes que nous avons traitées au cours de la même période l’année dernière », déclare le directeur du port. Si la tendance se poursuit, « nous pourrions atteindre notre objectif de traiter 1,4 million de tonnes de marchandises cette année », affirme le directeur du port optimiste.
Pour faire face à ce flux croissant de fret, de nouvelles installations de stockage de marchandises sur le site portuaire intérieur de Mambani, sont en construction. « Nous avons également d’autres sites, notamment un terrain que nous avons acquis à Chongoleani, où l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP) construit son terminal pétrolier », détaille-t-il, affirmant que tous ces sites serviront à augmenter sa capacité à traiter davantage de marchandises.
Accroître le volume de marchandises traitées
L’agrandissement du port de Tanga fait partie de la stratégie de la Tanzanie visant à :
- Accroître sa capacité à accueillir des navires de plus grande taille
- Attirer davantage de navires
- Accroître le volume de marchandises traitées
Ces améliorations contribuent déjà à une augmentation de plus de 100 % du trafic maritime et des revenus du port. L’objectif de la Tanzania Ports Authority (TPA) est de voir le terminal maritime de Tanga devenir le deuxième plus grand port de Tanzanie après Dar es Salaam. Présentement, cet honneur est accordé au port de Mtwara.
Potentiel du port de Tanga
Selon la TPA, chaque port est unique en termes de caractéristiques qui, à leur tour, peuvent avoir une influence majeure sur leur performance et efficacité. Quant au port de Tanga , il est situé pour desservir les régions du nord de Tanga, du Kilimandjaro, d’Arusha, de Manyara, la zone des lacs et les pays voisins du Kenya, du Rwanda, du Burundi, de la partie sud de l’Ouganda et maintenant même du Malawi. La plateforme portuaire servira d’échange commerciale pour renforcer le pacte économique signé entre la Tanzanie et la Somalie.
Le port de Tanga dispose d’un chenal d’entrée large et profond qui peut accueillir un navire de toute taille et de tout tirant d’eau. Il n’y a aucune restriction de marée pour les navires entrant ou sortant du port et dispose d’une baie naturelle et bien abritée pour les services de navigation
L’infrastructure dispose également d’un quai moderne d’une longueur totale de 450 mètres couvrant les postes d’amarrage 1 et 2. Actuellement, il existe deux pipelines offshore de 12 pouces utilisés pour la manutention de vrac liquide (produits pétroliers). Ce port dispose d’un chantier conventionnel d’une surface pavée de 29 000 m², ainsi que de trois hangars avec une zone de stockage de 13 800 m². Il comprend également une zone de quai pour la maintenance des équipements marins et une rampe Ro-Ro pour les services des navires à passagers.
