L’agence de notation Moody’s vient de publier un rapport confirmant la stabilité budgétaire du Kenya. Une nouvelle accueillie avec optimisme par les investisseurs et les analystes économiques. Cette confirmation intervient dans un contexte où le pays a fait des efforts pour stabiliser son économie après des années de défis financiers. Moody’s révise les perspectives de crédit souverain du Kenya de « négatives » à « positives », marquant un changement clé seulement sept mois après la dégradation du pays. Malgré cette révision optimiste, le paysage budgétaire du Kenya reste semé d’embûches. Les efforts de collecte des recettes du Kenya demeurent un facteur essentiel dans le redressement budgétaire du pays.
Une politique budgétaire appréciée par Moody’s
Bien que les notes d’émetteur à long terme en monnaie locale et étrangère restent à Caa1, cette perspective améliorée souligne le potentiel du Kenya. Notamment, sa capacité d’endettement et à atténuer les risques de liquidité. Malgré cette évolution, le Kenya continue de faire face à des besoins de financement élevés et à une faible capacité d’endettement, ce qui présente à la fois des opportunités et des obstacles.
La semaine dernière, Moody’s confirme les progrès réalisés par le Kenya pour résoudre ses problèmes de liquidité, citant notamment la baisse des coûts de financement intérieur et l’allègement des pressions monétaires. Cette évolution résulte des efforts du gouvernement en matière de gestion budgétaire.
Selon les dernières données du gouvernement, le produit intérieur brut (PIB) du Kenya enregistre une croissance de 5,2 % en 2024, un chiffre qui dépasse les prévisions initiales de 4,8 %. Cette croissance est soutenue par des secteurs clés tels que l’agriculture, le tourisme et les technologies de l’information. En 2023, le PIB du Kenya est estimé à environ 95 milliards USD, et avec la croissance projetée, il pourrait atteindre près de 100 milliards USD en 2025.
Optimisme du secteur et opportunités d’investissement
L’amélioration des perspectives de crédit suscite l’enthousiasme des acteurs économiques et des décideurs politiques. Lee Kinyanjui, secrétaire de cabinet du ministère du Commerce et des Investissements, a exprimé sa confiance quant à l’impact de cette évaluation sur l’image du pays.
« Cette amélioration des perspectives devrait entraîner d’autres notations positives de la part d’autres agences mondiales, ce qui est très encourageant. La révision à la hausse des perspectives positives de Moody’s constitue une étape importante dans notre parcours visant à positionner le Kenya comme une destination d’investissement de premier ordre », déclare Kinyanjui.
Les perspectives révisées devraient renforcer l’attrait du Kenya auprès des investisseurs internationaux, consolidant ainsi sa position de puissance économique régionale. La confiance accrue des investisseurs pourrait conduire à des entrées de capitaux plus importantes, favorisant ainsi la reprise économique et la croissance.
Dans une note publiée après le communiqué de Moody’s, le Trésor national du Kenya déclare que cette revalorisation est le résultat des réformes ciblées du gouvernement. Ces réformes permettent :
- D’améliorer la stabilité économique
- De réduire les risques de liquidité
- D’améliorer la capacité d’endettement
L’optimisme autour de la stabilité budgétaire du Kenya attire l’attention des investisseurs étrangers. En 2024, les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de 20 %, atteignant 3,5 milliards USD. Les secteurs de l’énergie renouvelable et des infrastructures ont particulièrement bénéficié de cet afflux de capitaux, renforçant ainsi les perspectives de croissance à long terme.
Résoudre les problèmes d’endettement du Kénya
Malgré cette dynamique positive, le Kenya doit encore faire face à des risques de crédit élevés. Ces risques sont liés à une capacité d’endettement limitée et à d’importants besoins de financement. Le Trésor national rappelle que la dégradation précédente avait augmenté les coûts d’emprunt et réduit la confiance des investisseurs.
« Les dégradations de notation entraînent une augmentation des coûts d’emprunt, une faible confiance des investisseurs, une dépréciation de la monnaie et un risque de viabilité de la dette », note le Trésor dans sa Stratégie de gestion de la dette publique 2025.
La dette publique du Kenya représente environ 60 % du PIB, un niveau jugé soutenable selon les normes régionales. En 2024, le service de la dette est estimé à 4,5 milliards USD, soit 15 % des dépenses publiques totales. Cette situation est considérée comme gérable, à condition que la croissance économique se maintienne.
Toutefois, Moody’s précise qu’une amélioration durable des conditions de financement et une mise en œuvre efficace des réformes budgétaires seront essentielles pour envisager une future revalorisation de la notation du Kenya.
Collecte des recettes
Les efforts de collecte des recettes du Kenya demeurent un facteur essentiel pour le redressement budgétaire du pays. Moody’s souligne qu’une mobilisation réussie des recettes pourrait encore améliorer la capacité d’endettement du pays. Cependant, l’efficacité de ces efforts dépend en grande partie de la solidité des institutions et de la cohérence des politiques. Des domaines dans lesquels, le Kenya fait face à plusieurs défis notables.
La capacité du gouvernement à stabiliser les coûts de financement intérieur et à mettre en œuvre des réformes structurelles sera déterminante pour maintenir cette trajectoire positive. L’amélioration de la collecte des recettes peut réduire la dépendance du Kenya à l’égard des emprunts commerciaux, atténuant ainsi les effets négatifs des taux d’intérêt élevés et de la volatilité des marchés.