Le Président élu du Ghana, John Dramani Mahama, prendra ses fonctions le 7 janvier 2025 pour un second mandat, après celui de 2012 à 2016. Le Président Mahama propose un programme ambitieux visant à stabiliser l’économie, améliorer la gouvernance et créer des opportunités pour tous les Ghanéens. Son administration devra trouver un équilibre délicat entre discipline budgétaire, relance économique et réformes sociales.
Stabilité économique et croissance pour le Ghana
John Mahama a souligné qu’il n’abandonnera pas le plan de sauvetage de 3 milliards USD mis en place avec le Fonds monétaire international (FMI) par le Président sortant, Nana Akufo-Addo. Cet accord a permis de réduire l’inflation de moitié et de remettre l’économie ghanéenne sur une trajectoire de croissance. Toutefois, Mahama a déclaré que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour atténuer les difficultés économiques persistantes.
Le Président élu prévoit de renégocier les termes de l’accord avec le FMI afin de réduire les dépenses publiques inutiles et d’améliorer les infrastructures énergétiques du pays. « Quand je parle de renégociation, je ne veux pas dire que nous abandonnons le programme. Nous sommes liés par celui-ci, mais nous disons qu’il devrait être possible de procéder à certains ajustements pour l’adapter à la réalité. » a déclaré M. Mahama.
Selon lui, le FMI a accepté d’envoyer rapidement une mission au Ghana pour un examen régulier. Les discussions porteront notamment sur la restructuration de la dette, qui est désormais dans sa phase finale.
Engager un dialogue national
Le Président prévoit également d’organiser un dialogue économique national pour évaluer les défis budgétaires et élaborer un programme de consolidation en vue du budget 2025. Une priorité sera accordée à la réduction des impôts et taxes pesant sur les entreprises et les particuliers. Cela inclut la suppression de la taxe électronique et la révision des taxes sur les véhicules et équipements industriels.
Mahama envisage de mettre en œuvre une économie fonctionnant 24 heures sur 24. Ce modèle permettra aux entreprises et institutions publiques de fonctionner par équipes, stimulant ainsi la productivité et la création d’emplois.
Le secteur énergétique, en particulier la compagnie d’électricité du Ghana, fait face à des difficultés majeures. Mahama s’engage à mettre en œuvre des réformes rapides pour stabiliser l’approvisionnement électrique. Parallèlement, la création d’emplois demeure une priorité. Des initiatives telles qu’un programme national d’apprentissage et le projet « Un million de codeurs » visent à doter les jeunes de compétences professionnelles et à encourager l’innovation.
Durant ses 120 premiers jours au pouvoir, le Président Mahama a l’intention de constituer « le gouvernement le plus réduit » de l’histoire du Ghana, en nommant l’ensemble des ministres du cabinet dans les deux semaines suivant son investiture. Un code de conduite pour les fonctionnaires du gouvernement sera introduit, accompagné d’une interdiction pour les personnes nommées politiquement d’acquérir des biens publics. Ces mesures visent à renforcer la transparence et à restaurer la confiance du public dans la gouvernance.
Sur le plan social, le gouvernement Mahama mettra en œuvre :
- Une « politique de gratuité des frais de scolarité » pour les étudiants de première année dans les établissements publics d’enseignement supérieur.
- Un enseignement supérieur gratuit pour les personnes handicapées.
- La distribution gratuite de serviettes hygiéniques aux étudiantes des écoles primaires et secondaires afin de remédier aux inégalités éducatives.
Le Président Mahama s’engage pour un changement durable
Dans son premier discours officiel, le Président s’est engagé à améliorer la vie des Ghanéens. Les réformes proposées, bien qu’ambitieuses, reflètent sa détermination de répondre aux besoins urgents d’un pays qui se remet de sa pire crise économique depuis une génération.
Alors que le Ghana se projette vers l’avenir, le gouvernement de Mahama devra relever le défi de concilier discipline budgétaire et relance économique. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer la trajectoire de reprise et de croissance du pays sous son leadership.
