Suite au tremblement de terre dévastateur survenu au centre du Maroc le 8 septembre, la Banque mondiale annonce une légère régression de son PIB.
Bilan de la catastrophe du 8 septembre 2023
Le 8 septembre 2023, un séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter frappe le royaume du Maroc, marquant ainsi son plus violent tremblement de terre en plus de cent ans. Principalement ressentie dans les villages reculés du Haut Atlas, la catastrophe naturelle engendre des dégâts considérables en raison du déficit d’infrastructures et de l’isolement de ces régions.
Le cataclysme cause 3 000 pertes en vies humaines, des milliers de blessés et environ 300 000 personnes sans abri. Toutefois, cet événement met en lumière les poches persistantes de pauvreté et d’exclusion. Le séisme révèle aussi l’isolement au Maroc, notamment dans les montagnes du Haut Atlas et à Marrakech, une destination touristique prisée.
Marrakech après le séisme
Marrakech, quelque peu affectée par le séisme, présente une variété de dommages. La zone historique de la ville a subi des dommages significatifs, affectant son riche patrimoine culturel. Les autorités et l’UNESCO s’efforcent de recenser et de réparer les dégâts patrimoniaux.
Cependant, la majeure partie de la municipalité demeure fonctionnelle. Le bilan humain à Marrakech s’élève à une dizaine de décès. Des volontaires locaux et internationaux se sont mobilisés pour venir en aide aux victimes.
Conséquences économiques du tremblement de terre
Aucune évaluation exhaustive des impacts n’est disponible. Toutefois, un rapport de la Banque mondiale publié en octobre 2023 suggère une légère baisse de l’économie marocaine, estimée à 0,3 % pour l’année 2023. L’institution affirme que l’impact demeure relativement modéré, principalement grâce au secteur touristique.
De plus, une reprise du secteur agricole contribue à atténuer les répercussions de la catastrophe. Avant cette catastrophe, le Maroc affiche un taux de croissance de 3,4 % en 2023. Le pays s’engage à stabiliser le déficit budgétaire à 4 % pour 2024, contre 4,5 % de son PIB l’année précédente.
En raison des conditions économiques mondiales et d’un ralentissement dans le secteur de la construction, la production manufacturière devrait également connaître un léger fléchissement. En revanche, l’amélioration du marché du travail stimule la demande intérieure, favorisant ainsi une reprise générale. Malgré cela, les inégalités sociales persistent et le taux de chômage 2024 selon l’OIT risque de grimper. Les opportunités professionnelles sont souvent restreintes pour les femmes et les jeunes, particulièrement dans les zones rurales où le marché du travail est défavorable.
Impact sur le tourisme marocain
Le séisme provoque un impact contrasté sur le secteur touristique marocain. Marrakech, l’une des principales destinations touristiques du pays, est relativement épargnée. Les établissements hôteliers y sont toujours en activité, limitant ainsi les perturbations pour les touristes. Cependant, les dommages sont plus significatifs dans les régions plus reculées. De nombreuses maisons d’hôtes et auberges ont dû fermer temporairement.
En dépit de cela, plusieurs facteurs atténuent les conséquences du séisme sur le tourisme. Le secteur fait preuve d’une grande résilience, avec une reprise rapide des activités. Les perspectives pour 2024 demeurent optimistes, avec des prévisions d’une année record pour le tourisme marocain. L’expert en tourisme Zoubir Bouhoute souligne notamment les progrès notables réalisés par le Maroc dans ce domaine.
Les autorités marocaines réagissent rapidement pour minimiser l’impact du séisme sur le tourisme en déployant des mesures de sécurité des touristes et pour maintenir la confiance des visiteurs. Malgré les drames, les arrivées touristiques en 2023 atteignent un record de 13,2 millions d’arrivées durant les 11 premiers mois.
Plan de relance complet
Le royaume chérifien dévoile un plan ambitieux visant à reconstruire les régions affectées. Ce plan quinquennal vise à atténuer l’isolement, à élargir l’accès aux services essentiels et à réduire les disparités sociales. Le Maroc s’engage à investir 120 milliards de dirhams (MAD), soit environ 11,7 milliards USD, sur les cinq prochaines années dans ces efforts de reconstruction. Le coût annuel de ce plan s’élève en moyenne à 2,3 milliards USD, représentant moins de 2 % du PIB du Maroc.
Le financement de ce projet provient de divers canaux :
- Budget gouvernemental,
- Dons et philanthropie,
- Aide internationale,
- Fonds spécialisé dédié à la lutte contre les tremblements de terre.
Le Fonds de développement King Hassan, une entité publique, contribue à hauteur de 940 millions USD en subventions, dont 200 millions USD en fonds de secours. Malgré cet incident, la Banque mondiale confirme la tenue de ses réunions annuelles avec le Fonds monétaire international (FMI) dans cette ville. Par ailleurs, l’afflux de visiteurs pour ces rassemblements devrait stimuler le secteur touristique local. Le FMI accorde un prêt de 1,3 milliard USD au Maroc pour soutenir ses efforts en matière de résilience climatique.
Trois piliers principaux de l’engagement
Le plan de relance complet du Maroc post-séisme prévoit une série de mesures concrètes pour stimuler la reprise économique et sociale, axé sur trois piliers principaux :
- Reconstruction et mise à niveau des régions sinistrées : L’objectif est de reconstruire les habitations détruites, tout en respectant les traditions architecturales locales. Une attention particulière est accordée aux bâtiments publics, tels que les écoles, pour garantir leur résistance aux futurs tremblements de terre.
- Relogement des sinistrés : Un programme d’urgence est mis en place pour reloger les 300 000 personnes sans abri. En attendant la reconstruction des logements, le gouvernement distribue des tentes à chaque famille touchée et octroie une aide d’urgence à chaque ménage.
- Stimulation économique : Afin de relancer l’économie, un plan de développement ambitieux est établi pour libérer le potentiel des provinces les plus touchées. Une part importante de ce plan est dédiée au secteur du tourisme, essentiel pour l’économie marocaine.