En février 2024, la Banque mondiale attribue 20 millions USD à la Smart Africa Digital Academy (SADA) pour son extension à l’échelle continentale sur cinq ans. Cette subvention s’inscrit dans le cadre du Programme régional d’intégration numérique de l’Afrique de l’Ouest (WARDIP).

Optimiser la digitalisation en Afrique de l’Ouest

Malgré l’expansion de l’internet mobile à haut débit, l’Afrique de l’Ouest fait face à des défis majeurs en termes de connectivité, avec un taux d’adoption des services mobiles haut débit de moins de 40 %, principalement en raison de leurs prix élevés et des lacunes en infrastructures.

Le 30 novembre 2023, la Banque mondiale a alloué 266,5 millions USD pour dynamiser la transition numérique dans la région, visant à améliorer la connectivité et à encourager la création d’un marché digital unifié. Ce projet s’étend à la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Mauritanie.

Parallèlement, l’initiative cherche à créer de nouvelles opportunités d’emploi, augmenter la parité de genre dans ce secteur, l’accès aux services financiers et l’entrepreneuriat. Le dispositif collabore étroitement avec l’Union africaine, l’Alliance Smart Africa et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Par ricochet, ces initiatives aideront à sensibiliser et circonscrire les cas délicats de la dette africaine envers les institutions internationales.

Programme DTfA/WARDIP de la Banque mondiale

Le programme régional pour la transformation numérique de l’Afrique et l’intégration numérique en Afrique de l’Ouest (DTfA/WARDIP) soutient l’Alliance Smart Africa dans le renforcement des compétences des décideurs africains et la réduction des disparités de genre dans ce domaine. Il vise également à soutenir les acteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour stimuler la croissance du marché régional. De plus, l’initiative encourage la contribution des entités publiques, des universités et des régulateurs à la transformation digitale.

Le programme DTfA/WARDIP a pour objectifs de :

• Réduire la fracture numérique.
• Baisser le coût des services internet dans la région.
• Encourager la concurrence entre les fournisseurs de services.
• Améliorer les infrastructures sous-jacentes.
• Offrir de nouvelles perspectives d’emploi et services à 1,3 million d’habitants.
• Profiter à 50 % des bénéficiaires qui sont des femmes et des personnes en situation de handicap.

Selon la directrice régionale de la Banque Mondiale, le programme DTfA/WARDIP est crucial pour un avenir interconnecté, innovant et inclusif en Afrique de l’Ouest. « L’initiative aspire à promouvoir l’intégration régionale à travers la collaboration et des investissements stratégiques, éliminant les obstacles et favorisant l’autonomisation dans l’ère numérique. »

Transformation Digitale : Programme AReg4DT

Le programme AReg4DT, qui vise une régulation agile dans la numérisation, est le fruit d’une collaboration entre l’Agence allemande de Coopération internationale pour le développement (GIZ), la Banque mondiale et Smart Africa. Ce projet soutient la mise en œuvre de l’initiative pour l’Économie numérique en Afrique (DE4A). L’initiative s’intègre à l’Académie numérique de Smart Africa, un vecteur de promotion des compétences digitales, ainsi qu’à la plateforme d’e-learning Atingi de l’agence allemande. Ce dispositif fournit aux politiciens et aux législateurs africains les outils indispensables à la régulation d’un marché numérique unifié, tout en favorisant l’inclusion des femmes dans le développement des compétences digitales.

Comprendre l’initiative Smart Africa Digital Academy (SADA)

En 2020, l’Alliance Smart Africa lance la Smart Africa Digital Academy (SADA), une initiative innovante axée sur la formation digitale sur le continent. Avec un capital de départ de 30 000 USD, l’institut réussit à établir la première formation en ligne destinée aux décideurs politiques. L’académie bénéficie du soutien financier et technique de l’Agence norvégienne de coopération au développement (NORAD), du Ministère Fédéral Allemand de la Société et du Développement, ainsi que de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, qui contribuent à son développement et à sa mise en œuvre.

Mission et objectif du SADA

La Smart Africa Digital Academy (SADA) réalise des progrès importants pour améliorer les compétences numériques et encourager un environnement d’apprentissage actif en Afrique. L’institution vise à répondre aux besoins émergents en talents des citoyens africains, en offrant des formations en ligne accessibles à un large public. À ce jour, le programme a bénéficié à plus de 7 000 participants dans 35 pays africains.

La SADA cible principalement cinq groupes et adopte une approche multidimensionnelle pour intervenir auprès d’eux :

• Responsables politiques et décideurs : La SADA propose des modules de formation sur les politiques numériques et les meilleures pratiques en matière de gouvernance numérique pour aider les responsables politiques à prendre des décisions éclairées.
• Entrepreneurs et jeunes : Des cours sur l’entrepreneuriat numérique et les compétences en gestion sont offerts pour aider les jeunes entrepreneurs à développer leurs projets dans le domaine numérique.
• Enseignants et étudiants : La SADA propose des ressources pédagogiques et des formations pour aider les enseignants à intégrer les outils numériques dans leur enseignement et aider les étudiants à acquérir des compétences numériques essentielles.
• Experts numériques : Des programmes de perfectionnement professionnel sont proposés pour aider les experts numériques à rester à jour avec les dernières technologies et tendances.
• Grand public : Des cours d’initiation au numérique sont disponibles pour le grand public afin de renforcer les compétences numériques de base et promouvoir l’inclusion numérique.

Rôle de la SADA dans la digitalisation

La pandémie de COVID-19 met en évidence l’importance cruciale de la digitalisation dans l’éducation en Afrique, en particulier dans le domaine des Sciences, des Technologies, de l’Ingénierie, des Arts et des Mathématiques (STEAM) ainsi que des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Dans cette perspective, la Banque mondiale investit dans l’extension de la Smart Africa Digital Academy (SADA) et promeut la transition numérique dans la région ouest-africaine.

Ce projet d’expansion repose sur la collaboration entre la SADA nationale et le programme AReg4DT. Leur objectif commun est de former 30 000 responsables politiques et régulateurs en Afrique, dont au moins 40 % seront des femmes. Ces participants bénéficieront d’une formation axée sur l’utilisation de la technologie verte et inclusive pour apporter des changements positifs dans leurs communautés. La SADA se concentrera également sur le renforcement des compétences essentielles nécessaires sur le marché de l’emploi africain, en mettant l’accent sur la résolution de problèmes, la pensée critique et la collaboration.