Une croissance économique mondiale limitée sur plusieurs années creuse les inégalités et aggrave la pauvreté, en particulier dans les pays en développement. Cette situation compromet les efforts pour réduire les disparités économiques. Pour changer cette situation, il est nécessaire de mettre en place des actions concrètes.
Stagnation de l’économie mondiale
L’économie mondiale progresse trop lentement, freinant les initiatives visant à lutter contre la pauvreté et les inégalités. Lors de la réunion du G20 à Rio de Janeiro en juillet 2024, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales discutent des perspectives économiques et des stratégies pour stimuler la croissance.
Selon les dernières prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), une croissance mondiale de 3,2 % est attendue en 2024, suivie d’une légère hausse à 3,3 % en 2025. Ces chiffres restent bien en dessous de la moyenne de 3,8 % enregistrée avant et durant la pandémie. De plus, les perspectives de croissance à moyen terme se maintiennent à un niveau historiquement bas.
Résilience encourageante mais insuffisante
Malgré une succession de crises économiques mondiales, une certaine résilience économique est observée à l’échelle mondiale. Les récessions sont moins sévères que prévu, même lorsque les banques centrales ont relevé leurs taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation. Cependant, cette résilience reste insuffisante, surtout après des années marquées par la crise de la pandémie. Une croissance économique faible ne fait qu’accentuer la pauvreté et les inégalités déjà présentes.
En outre, une stagnation économique de plus de quatre ans peut augmenter les inégalités de revenus de 20 % au sein des pays. Une projection plus alarmante que celle d’une récession traditionnelle. La stagnation ralentit la création d’emplois et la croissance des salaires, entraînant souvent une hausse du chômage structurel et une baisse des revenus des travailleurs. De plus, une marge de manœuvre budgétaire limitée aggrave ces disparités, creusant davantage l’écart de revenus.
Éradiquer la pauvreté d’ici 2030 : L’ODD 1 semble hors de portée
Avant même la crise du COVID-19, la réduction de la pauvreté mondiale affiche des résultats limités. La pandémie a ensuite provoqué une augmentation disproportionnée de la pauvreté, un phénomène sans précédent depuis au moins 25 ans. Cette crise annule les avancées faites pour réduire l’extrême pauvreté et les inégalités. En 2020, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a probablement augmenté de 11 %, soit environ 90 millions de personnes supplémentaires par rapport aux prévisions.
Depuis, les progrès dans la lutte contre la pauvreté se révèlent lents et inégaux. En 2021, une légère reprise est observée, mais à des niveaux similaires à ceux d’avant la pandémie, insuffisants pour compenser les pertes en 2020. Les conjonctures mondiales dont le conflit russo-ukrainien et le ralentissement économique en Chine provoquent un ralentissement supplémentaire de la réduction de la pauvreté en 2022. D’ici 2030, le taux de pauvreté pourrait atteindre 7 %, bien au-dessus de l’objectif de 3 %, rendant l’atteinte de cette cible de plus en plus difficile.
Construire un monde prospère et équitable : Les mesures nécessaires
Promouvoir une croissance économique inclusive
Une croissance inclusive est indispensable pour lutter efficacement contre la faim, les inégalités et la pauvreté. Cela nécessite une augmentation de la productivité, en redirigeant la main-d’œuvre et les capitaux vers les entreprises les plus dynamiques. Un programme de réformes stratégiques est également nécessaire pour relancer la croissance à moyen terme, notamment en favorisant la concurrence et l’accès au financement. Ces actions permettent une meilleure allocation des ressources et stimulent la productivité à long terme.
Par ailleurs, l’inclusion féminine au travail peut atténuer les effets négatifs du vieillissement démographique sur la croissance. Le libre-échange joue aussi un rôle clé dans la productivité mondiale. Au cours des 40 dernières années, le commerce sans frontières a doublé le revenu moyen par personne et aidé plus d’un milliard d’individus à sortir de l’extrême pauvreté. Les échanges représentent désormais 50 % du PIB mondial.
Mettre en œuvre des réformes budgétaires
Les politiques budgétaires doivent répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Cela est particulièrement important dans les pays en développement, où le paiement de la dette prend une grande part des revenus. Une approche progressive est nécessaire : il faut augmenter les recettes fiscales par une taxation équitable des revenus du capital et du patrimoine.
Maintenir la transparence et lutter contre la corruption pour renforcer la confiance des contribuables sont cruciaux. De plus, conserver les programmes sociaux, comme les repas scolaires ou les pensions, permet de réduire les inégalités. Des initiatives ciblées, telles que le programme Bolsa Familia au Brésil, fournissent un soutien important aux personnes vulnérables.
Renforcer la sécurité financière mondiale
Pour assurer une sécurité financière mondiale robuste, il est nécessaire de soutenir efficacement les pays en difficulté. Le FMI s’engage à réformer ses mécanismes de prêt, en adaptant notamment son fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance afin de répondre aux besoins croissants post-pandémie. Un financement durable de ce fonds est crucial, tout comme la révision des commissions additionnelles pour offrir des prêts à des conditions plus avantageuses.
La récente augmentation des ressources permanentes, approuvée par les membres, a maintenu la capacité de prêt. Le G20 est maintenant invité à ratifier cette augmentation. Il est impératif de ne pas négliger les pays et les individus marginalisés par les avancées économiques et technologiques. Avec des politiques appropriées et une coopération internationale, un avenir équitable et prospère reste à portée de main.