Six pays africains sont classés parmi les 10 premiers au niveau mondial en matière de risque de blanchiment d’argent selon l’indice AML de Bâle 2023. Onze autres pays africains figurent sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), dont le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Les répercussions économiques globales de ces délits financiers sont stupéfiantes, allant de la perte d’IDE aux inégalités généralisées.
Blanchiment d’argent : Les impacts directs sur l’économie
L’impact direct du blanchiment d’argent se manifeste par une perte de confiance dans les systèmes financiers. Pour les pays africains, cela se traduit par une réduction des investissements directs étrangers (IDE) et un risque accru de sanctions économiques.
À l’échelle mondiale, les investisseurs potentiels évitent les économies à haut risque, ce qui entraîne de lourdes pertes en termes d’opportunités commerciales et de développement. En outre, la corruption, souvent à l’origine du blanchiment d’argent, représente un lourd tribut pour les économies africaines.
Selon l’Initiative pour la croissance en Afrique, environ 1 300 milliards USD de flux financiers illicites ont quitté l’Afrique subsaharienne entre 1980 et 2018, une somme qui aurait pu être investie dans le développement national. Le coût social est tout aussi lourd. La criminalité financière généralisée exacerbe les inégalités et sape la confiance du public dans la gouvernance. Les citoyens perdent confiance dans les systèmes gouvernementaux, ce qui entrave l’efficacité de la gouvernance et alimente parfois l’instabilité politique.
Les actions pour lutter contre le blanchiment d’argent
Malgré ces réalités sombres, les efforts de lutte contre le blanchiment d’argent gagnent du terrain en Afrique. L’Ouganda, par exemple, est récemment sorti de la liste grise du GAFI après avoir comblé les lacunes de son cadre de lutte contre le blanchiment d’argent, prouvant ainsi que des progrès sont possibles.
Les gouvernements, les organisations intergouvernementales et les acteurs du secteur privé travaillent ensemble pour atténuer les risques. Les programmes visant à renforcer les cadres juridiques, à accroître les capacités techniques et à favoriser la coopération internationale vont dans la bonne direction.
La lutte contre les délits financiers requiert une approche unifiée. Le blanchiment d’argent, la corruption et le financement du terrorisme sont des problèmes intrinsèquement transfrontaliers, qui nécessitent des stratégies à l’échelle du continent. Le partage de renseignements, la mise en commun des ressources et un cadre réglementaire continental pourraient considérablement améliorer la capacité de l’Afrique à lutter contre ces défis.
En outre, les pays doivent investir dans des dispositifs solides de lutte contre le blanchiment d’argent, conformes aux normes internationales telles que les recommandations du GAFI. La volonté politique et l’expertise technique sont essentielles pour créer des systèmes efficaces qui permettent de faire face à ces risques de manière globale.
Transformer les défis en opportunités
Le blanchiment d’argent et la corruption ne sont plus des menaces cachées : ils sont des forces destructrices qui ravagent les économies africaines. Avec six pays africains classés parmi les dix premiers au monde en termes de risque de blanchiment d’argent, l’ampleur du problème est effrayante. Ajoutez à cela les 11 pays africains inscrits sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), dont le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud, et les enjeux deviennent encore plus urgents. Le Soudan du Sud, riche en minéraux, et la République démocratique du Congo viennent rallonger cette liste noire.
La lutte contre la criminalité financière offre à l’Afrique l’occasion de renforcer sa résilience économique. En s’attaquant à ces problèmes, les pays peuvent débloquer des milliards de dollars de fonds illicites pour le développement, rétablir la confiance des investisseurs et favoriser une société plus équitable.
Le chemin est certes complexe, mais grâce à des efforts soutenus et à une collaboration soutenue, l’Afrique peut relever ces défis et en sortir renforcée. Il est temps d’agir maintenant, non seulement pour préserver les systèmes financiers du continent, mais aussi pour façonner un avenir libéré de l’ombre de la corruption financière.