Selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), l’Afrique du Sud devrait reprendre sa place de première puissance économique du continent en 2024. Toutefois, l’année suivante, selon les estimations, la nation arc-en-ciel se fera surpasser par le Nigéria, puis se classera au troisième rang des économies africaines en 2026, derrière l’Égypte.
Prévision sur la croissance économique du continent
Le rapport « Perspectives de l’économie mondiale » du FMI anticipe une croissance économique de 3,8 % en 2024 pour l’Afrique subsaharienne, comparée à 3,3 % l’année précédente. Son produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 4,1 % en 2025, dépassant la moyenne mondiale estimée à 3,2 %. Cette progression découle de l’atténuation des effets négatifs des chocs météorologiques précédents et de la résolution progressive des problèmes d’approvisionnement.
Classement des pays africains ayant le plus grand PIB
Selon le FMI, le PIB de l’Afrique du Sud s’élève à 401 milliards USD en 2024, plaçant le pays en tête des puissances économiques du continent. Cette estimation dépasse celle du Nigeria, évaluée à 395 milliards USD, et de l’Égypte, à 358 milliards USD. Cependant, cette position dominante de l’Afrique du Sud sera temporaire, malgré son statut de nation la plus industrialisée du continent.
En 2025, le Nigeria retrouvera son titre de plus grande économie de l’Afrique. L’Égypte regagnera la deuxième place du classement en 2026, reléguant l’Afrique du Sud au troisième rang. L’Algérie, le Maroc et l’Éthiopie suivent de près dans le classement économique. La Banque mondiale estime que le PIB de l’Algérie devrait s’élever à 234 milliards USD en 2024, puis à 245 milliards USD l’année suivante.
En 2023, le Maroc enregistre une croissance du PIB de 2,8 %, atteignant ainsi un PIB de 134,57 milliards USD. Affichant un taux de croissance de 5,8 %, le PIB de l’Éthiopie s’élève à 134,22 milliards USD. Pour 2024, l’économie du royaume chérifien progresse de 3,1 %, avec un PIB estimé à 138,75 milliards USD, tandis que l’Éthiopie devrait afficher un taux de progression de 6,2 %, portant son PIB à 142,54 milliards USD.
Principales cause de la progression de l’Afrique du Sud
La montée temporaire de l’Afrique du Sud au sommet du classement des puissances économiques africaines découle principalement de la contraction du PIB du Nigeria et de l’Égypte en termes de dollars. Cette réduction est due aux successions de crises, dont la dévaluation de leurs monnaies locales par rapport au dollar américain.
L’Afrique du Sud enregistre une évolution modeste de son PIB, atteignant 1,8 % en 2024. Cette faiblesse persistante découle d’une infrastructure physique et sociale défaillante. Une crise prolongée de l’électricité réduit la capacité de production des entreprises, conjuguées à une demande intérieure limitée. Les contraintes logistiques, notamment dans le secteur des transports, entravent l’activité économique du pays.
Facteurs de diminution du PIB Nigérian
La régression du Nigéria dans ce classement est surtout due à la chute du naira par rapport au dollar. Cette dépréciation résultant de la diminution de la production pétrolière, entraîne une inflation record dans le pays. Cependant, en 2024, le Président nigérian Bola Tinubu lance des réformes structurelles audacieuses pour redresser les finances publiques. Cela inclut particulièrement la suppression des subventions sur le carburant et l’unification du taux de change de la monnaie nationale.
Bien que ces réformes accentuent actuellement l’inflation et la dévaluation de la monnaie nigériane, l’initiative devrait bientôt porter ses fruits. Selon Daniel Leigh, le chef de division au département des études du FMI lors des Assemblées annuelles de l’institution et de la Banque mondiale à Marrakech, ces réformes devraient aboutir à une croissance économique plus forte et plus inclusive.
Perspective de croissance pour l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a le potentiel pour devenir un futur leader économique du continent. Le pays est un acteur commercial majeur d’Afrique, étant le premier exportateur et importateur intrarégional. Son secteur industriel représente 60 % de la production manufacturière totale de la région australe. L’abondance de ressources naturelles contribue également à la diversification de son économie. Ses territoires sont connus pour ses réserves importantes d’or, de diamants, de manganèse, de chrome et de platine.
L’Afrique du Sud concentre le plus grand nombre de résidents fortunés de l’Afrique, représentant 30 % des plus importantes richesses privées du continent. Le pays compte 37 800 individus possédant un actif privé d’une valeur supérieur à 1 million USD ainsi qu’un nombre important de centi-millionnaires. La participation des personnes fortunées dans les échanges commerciaux locaux pourrait jouer un rôle essentiel dans la stimulation de l’économie du pays.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement local doit prioriser la résolution des problèmes infrastructurels, notamment dans les secteurs de la logistique et de l’énergie. Lors de la Biennale de la Banque de Réserve sud-africaine, la première directrice générale adjointe du fonds souligne que l’Afrique du Sud pourrait réaliser une croissance économique annuelle de 2,5 à 3 %, grâce à la mise en œuvre de réformes structurelles appropriées.