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Africapitalisme : Vecteur de croissance durable et équitable

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Africapitalisme : Vecteur de croissance durable et équitable

Le potentiel de croissance de l’Afrique est évoqué plus d’une fois dans plusieurs contextes et durant diverses instances internationales. Malgré sa résilience face aux perturbations macroéconomiques, le continent est loin d’atteindre la durabilité et la prospérité partagée. L’Africapitalisme veut parvenir à cet objectif en mobilisant le secteur privé comme catalyseur de développement.

Autonomisation d’une économie durable

L’Africapitalisme est une philosophie économique promue par l’homme d’affaires nigérian, Tony Elumelu en 2011. Cette approche met en avant le rôle principal du secteur privé dans le développement de l’Afrique. Le concept repose sur des investissements privés à long terme dans des secteurs stratégiques peuvant générer de la prospérité économique et de la richesse sociale.

L’Africapitalisme identifie également le rôle approprié des gouvernements pour faciliter le développement du secteur privé et prône un environnement d’affaires plus favorable. En tête de ce processus de changement se démarquent trois thèmes critiques qui réclament une attention immédiate.

Promouvoir l’entrepreneuriat dans l’agriculture

L’Africapitalisme prône la promotion de l’entrepreneuriat dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour réduire l’insécurité alimentaire. En effet, près de 282 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, représentant environ 20 % de la population africaine. L’objectif principal est de créer des emplois, de renforcer les compétences entrepreneuriales et de fournir un soutien financier aux entreprises agricoles naissantes. Pour ce faire, ce concept mise sur les partenariats, les initiatives et les pratiques agricoles durables pour atteindre la résilience alimentaire.

Indépendance économique de la jeunesse africaine

L’Afrique détient la population la plus jeune au monde, avec 65 % de sa démographie ayant moins de 30 ans. Conscient du capital que représente la jeunesse africaine, l’africapitalisme veut en faire un levier de croissance pour le continent. Cependant, l’Organisation Internationale du travail (OIT) estime que près 72 millions de jeunes, dont deux tiers sont des femmes, n’ont pas d’emploi, d’éducation ni de formation.

Le concept mise sur l’indépendance économique des jeunes pour créer de l’emploi et résoudre ainsi les problèmes migratoires. Pour y parvenir, il est indispensable de promouvoir l’entrepreneuriat, d’investir dans les compétences et de leur fournir des soutiens financiers.

Accès universel aux soins de santé

L’accès aux soins de santé de qualité est un droit fondamental et un pilier essentiel du développement durable. En dépit de cela, fournir de tels services demeure un défi majeur en Afrique et le financement du système de santé reste problématique. En effet, de nombreux pays ne respectent pas l’engagement d’allouer 15 % de leur budget national à la santé, comme stipulé dans la déclaration d’Abuja.

L’africapitalisme vise à encourager les partenariats public-privé afin de faciliter l’accès aux soins de santé et d’améliorer la qualité de vie. Ces collaborations favorisent l’innovation, les mesures préventives et le renforcement de systèmes de santé résilients et universels.

Entrepreneuriat africapitalisme : Défis et enjeux

Contrairement aux concepts économiques récemment populaires à l’étranger, qui pourraient ne pas apporter autant de bienfaits en Afrique, l’Africapitalisme incarne une approche responsable et éthique des affaires. Par ailleurs, le secteur privé contribue de manière significative à la croissance économique en Afrique au cours des deux dernières décennies.

Cependant, l’augmentation des flux financiers dans le secteur privé et la hausse du nombre d’entrepreneurs en Afrique ne garantissent pas une prospérité équitable et universelle.

Fossé de l’inégalité se creuse

L’Africapitalisme demande aux entrepreneurs africains de contribuer au développement de leur continent. Cependant, un entrepreneuriat qui se développe sans considérer les inégalités et les structures de pouvoir existantes peut créer de nouvelles vulnérabilités. Deux risques principaux peuvent survenir :

  • réduction du pouvoir d’achat et des décisions moins favorables à l’égard des pauvres, des femmes, des handicapées et des chômeurs
  • accumulation de richesse dans le secteur privé au détriment des ressources humaines et naturelles, ce qui aggrave l’inégalité des richesses entre les Africains.

Responsabilité entrepreneuriale personnelle

D’un point de vue réaliste, la plupart des entrepreneurs africains souhaitent subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs communautés. L’africapitalisme valorise la responsabilité entrepreneuriale, mais ne suffit pas pour résoudre les problèmes de fluctuation d’emplois et des salaires insuffisants. Ces défis structurels exigent des approches plus vastes et une coordination des politiques publiques pour être efficacement abordés.

Le concept permet de sortir de nombreuses personnes de la pauvreté, malgré cela, l’écart des inégalités se creuse. Finalement, seuls quelques-uns parviennent à saisir les opportunités offertes, laissant beaucoup d’autres à la traîne.

Importance du partenariat privé-public et de la responsabilité collective

L’Africapitalisme semble promouvoir un entrepreneuriat qui privilégie le profit et l’investissement privé au détriment du bien commun. Bien que basé sur le capitalisme, ce concept peut évoluer pour intégrer d’autres principes. L’Africapitalisme doit dépasser la simple adaptation africaine d’un système d’exploitation. Il faut mettre en avant la collaboration entre le secteur privé, les gouvernements et les organisations de la société civile pour créer un environnement propice à l’entrepreneuriat.

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