Ces dernières années, l’économie marocaine se caractérise par une stabilité macroéconomique et de faibles niveaux d’inflation. Cette performance économique repose principalement sur les exportations, un boom des investissements privés et le tourisme. Le PIB du pays a rebondi en 2021, avec une croissance modeste en 2022. Sur la base des projections les plus récentes du FMI, l’économie du Maroc enregistre une croissance de 2,4 % en 2023.
Le contexte économique du Maroc
La croissance économique du Maroc est alimentée par un rebond partiel de la production agricole, des exportations nettes et des services (tourisme notamment). La reprise devrait se renforcer à moyen terme et la croissance du PIB réel devant atteindre 3,6 % en 2024 et 3,2 % en 2025, au fur et à mesure que la demande intérieure rebondira progressivement après les chocs récents.
Les efforts de reconstruction et les nouvelles incitations politiques devraient renforcer l’investissement, soutenant ainsi les revenus et la consommation. Pendant que la résurgence des cultures agricoles devrait stimuler la croissance et l’emploi rural. Toutes ces initiatives politiques et économiques, aideront le Maroc à intégrer les 10 plus grandes économies africaines d’ici 2030, selon les prévisions du FMI.
Impact des réformes structurelles sur l’économie du Maroc
L’impact budgétaire de la réforme de la santé et de la protection sociale et le report de la réforme des subventions au gaz de pétrole liquéfié ont ralenti la consolidation du déficit budgétaire, estimé à 5 % du PIB en 2023. Une croissance modeste des recettes (+0,9 % sur un an) a été soutenue par l’augmentation des recettes fiscales. Cependant, les dépenses publiques ont subi des pressions à la hausse (+7,2 % sur un an) en raison de l’impact de la sécheresse sur l’approvisionnement alimentaire et de la forte inflation.
Même si les subventions au gaz ont été inférieures aux prévisions, les subventions à l’alimentation et aux agriculteurs ont augmenté, ainsi que les investissements accélérés dans les infrastructures d’eau. Le déficit devrait diminuer sur l’horizon de prévision, à 4,4 % cette année et 3,8 % en 2025 (FMI). Tandis que le ratio dette/PIB suit une tendance similaire (de 69,7 % en 2023 à 68,7 % en 2025).
La baisse des prix de l’énergie contribue à maitriser l’inflation
Après avoir culminé en février, l’inflation a atteint 6,3 % en 2023, sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et de l’amélioration de la production agricole. La projection indique une diminution progressive jusqu’à 3,5 % en 2024 (FMI). Cette tendance est notamment influencée par la baisse des prix de l’énergie, des produits alimentaires et par la faible fluctuation des taux d’intérêt.
Les principaux risques incluent des sécheresses prolongées affectant la production agricole, un ralentissement plus prononcé des marchés européens cruciaux et une nouvelle hausse potentielle des prix des matières premières.
Le taux de chômage chez les jeunes marocains en baisse
Malgré ses niveaux en hausse, le taux de chômage décroît ces dernières années et stagne aux alentours de 12 % en 2023. Pour 2024 et 2025, le FMI s’attend à ce qu’il diminue à 11,7 % et 11,6 %, respectivement. Selon le Haut Commissariat marocain au Plan, le chômage touche particulièrement les jeunes (15-24 ans – 38,2 % en juin 2023), les jeunes diplômés et les femmes (19,8 % chacun).
Le taux de pauvreté demeure l’un des plus hauts de la région méditerranéenne, avec près d’un cinquième des habitants qui vivent près du seuil de pauvreté. Enfin, le PIB par habitant (PPA) a été évalué à 10 408 USD en 2023 par le FMI.
Principaux secteurs de l’industrie marocaine
Compte tenu de la richesse du sol marocain, le secteur agricole est essentiel à l’économie du pays, employant 35 % de la main-d’œuvre et contribuant à 10,5 % du PIB. Le blé, les agrumes, l’orge ou encore le vin font partie des principales cultures du pays.
Ces dernières années, le gouvernement concentre ses efforts sur divers secteurs à travers son « Plan Maroc vert » et le Fonds de développement agricole. La production céréalière du Maroc varie beaucoup, les barrages locaux permettent d’humidifier seulement 15 % des terres agricoles.
Selon les données préliminaires de l’Office national de la statistique, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, enregistre une hausse de 8,9 % au troisième trimestre 2023 contre une baisse de 13,8 % au cours de la même période un an auparavant. Notamment, grâce à une hausse de l’activité agricole de 5,7 % et de la pêche de 80,7 %.
En somme, le secteur agricole a enregistré un taux de croissance prévu de 3 % pour la campagne 2022-2023, contre -14,8 % pour la précédente, faisant preuve d’une résilience significative malgré des conditions climatiques défavorables et des déséquilibres cycliques.
L’essor de diverses industries accompagnent la croissance économique
L’industrie représente 25,5 % du produit intérieur brut et occupe 23 % de la main-d’œuvre. La maroquinerie, le textile, l’agroalimentaire, le raffinage du pétrole et l’assemblage électronique sont les principaux domaines d’activité. Toutefois, de nouvelles industries sont en plein essor : l’informatique, la chimie, les composants automobiles, l’aérospatiale et l’électronique.
Au cours de la dernière décennie, l’industrie automobile a connu une croissance à deux chiffres en création d’emplois et en exportations (devenant ainsi le secteur exportateur du pays et le principal pôle automobile d’Afrique). Dans l’ensemble, on estime que le secteur manufacturier représente 15 % du PIB.
L’émergence de nouvelles industries doit favoriser la réduction de la dépendance vis-à-vis du secteur agricole. Le secteur industriel marocain est le plus grand bénéficiaire des investissements directs étrangers (IDE). Le pays possède environ 75 % des réserves mondiales estimées de phosphates et le secteur minier représente près de 30 % des exportations (Oxford Business Group).
L’exploitation minière représente 10 % du PIB, dont 90 % proviennent des phosphates. L’activité des industries manufacturières a connu une modeste hausse de 0,6 % en 2023, contre 0,3% l’année précédente. Cette évolution est attribuée principalement au recul de l’industrie chimique de 4,1%, fragilisée par la baisse de la production d’engrais phosphatés, et au ralentissement des industries agro-alimentaire et textile en raison de la hausse des coûts de production.
Le secteur des services reflète la bonne dynamique de l’économie marocaine
Le secteur des services représente plus de la moitié du PIB (54,5 %) et emploie 43 % de la population active. Cette branche professionnelle est stimulée par l’immobilier et le tourisme, très dynamiques ces dernières années (représentant environ 11 % du PIB et atteignant un record de près de 13 millions d’arrivées en 2019).
Bien que les activités tertiaires aient enregistré une tendance à la baisse suite à l’apparition de la pandémie, avec une performance touristique particulièrement faible, des améliorations sont enregistrées en 2022 et 2023.
Les arrivées de touristes au Maroc ont atteint 13,2 millions au cours des onze premiers mois de 2023, dépassant leur niveau d’avant. Enfin, le secteur bancaire marocain est dominé par les banques locales, qui représentent plus de 80 % des actifs du secteur. À l’instar de la dernière cession importante dans le milieu de la finance, celle du rachat total de la filiale de la Société Générale marocaine par le Groupe Saham.
Le commerce extérieur du Maroc en chiffres
Le Maroc est très ouvert au commerce extérieur. Selon les derniers chiffres de l’Office des Changes en 2022, les exportations ont été dominées par :
- Les engrais naturels et chimiques (27,1 %)
- L’automobile (26,11 %)
- L’agriculture (19 %)
- Les produits textiles (10,3 %)
Tandis que les produits énergétiques étaient les principales importations (20,8 %), suivis du blé (3,5 %), des pièces de véhicules (3,2 %), des plastiques et de l’ammoniac (2,9 % chacun).
En 2021, les principaux partenaires commerciaux du Maroc étaient l’Espagne (19,6 %) et la France (18,7 %), suivis de l’Italie (4,5 %) et de l’Allemagne (4,1 %). Alors que les pays de l’Union européenne étaient les principaux partenaires commerciaux (56,6 % des exportations totales, 45,4 % des importations), le Maroc a également renforcé son intégration commerciale avec le reste de l’Afrique, notamment à travers la ratification de l’Accord de libre-échange continental africain.