Le Sommet États-Unis et Afrique revient sur le sol américain pour sa 16ᵉ édition. Organisée du 6 au 9 mai 2024 à Dallas, cette instance promet une nouvelle ère de coopération entre les deux continents.
Présentation du Sommet
Le Sommet États-Unis-Afrique est un événement annuel organisé par le Corporate Council on Africa (CCA). Cette plateforme vise à consolider les relations économiques, commerciales et politiques entre les deux continents dans des secteurs clés. À savoir notamment : l’énergie, la santé, la facilitation du commerce, l’agroalimentaire, les technologies d’informations et de communication, les infrastructures ainsi que la finance.
L’organisation et les participants
Si les 14ᵉ et 15ᵉ éditions ont lieu respectivement au Maroc et au Botswana, cette édition se déroule à Dallas, au Texas. Il s’agit de la neuvième ville la plus dense d’Amérique, qui abrite également une importante diaspora africaine.
L’événement rassemble plus de 1 500 hauts dignitaires des secteurs publics et privés. Parmi les participants figurent des chefs d’État africains tels que Joseph Boakai du Libéria, le président du Malawi Lazarus Chakwera et Joao Lourenço, chef de l’État angolais. Des représentants de l’Union africaine ainsi que des membres du gouvernement américain honorent l’événement de leur présence.
Objectifs du sommet
L’édition 2024 de ce sommet a pour thème : « Partenariat pour un succès durable ». Ainsi, les discussions se concentrent sur la promotion de la coopération équitable et de bénéfices mutuels entre l’Afrique et les États-Unis. Un accent particulier est mis sur la diversification des échanges commerciaux et le renforcement des investissements. En outre, le sommet met en avant 4 sous-thèmes majeurs.
- Collaboration économique et commerciale
La sous-secrétaire d’État adjointe, Joy Basu, évoque la volonté des États-Unis à renforcer les liens commerciaux avec l’Afrique. Cela inclut la facilitation des échanges commerciaux à travers des accords bilatéraux et des partenariats renforcés entre les secteurs privés des deux continents.
- Promotion d’une croissance inclusive et durable
Le développement durable et la transition énergétique font partie des sujets abordés lors du sommet. En effet, l’Afrique et les États-Unis s’accordent sur l’urgence de la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique.
- Digitalisation et économie numérique
Les participants évoquent également l’importance de la technologie dans la transformation socio-économique de l’Afrique. D’autres sujets abordés incluent le renforcement des compétences numériques, la coopération dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la blockchain et de la cybersécurité.
- Paix et sécurité
L’instance souligne les efforts en matière de bonne gouvernance, de stabilité régionale et la lutte contre l’insécurité.
Signature d’une pluralité d’accords
Le Sommet des affaires États-Unis-Afrique 2024 est la scène de la signature de plusieurs accords spécifiques, majoritairement dans les domaines de l’infrastructure et de l’énergie. En outre, la modernisation de l’African growth and Opportunity (AOGA) est à l’ordre du jour. À titre de rappel, ce programme unilatéral permet aux sociétés africaines d’exporter en franchise de droits vers les États-Unis.
Selon la précision de Joy Basu, le gouvernement de Biden assure soutenir la modernisation de l’AGOA. Ce pacte demeure un support essentiel du commerce, permettant au gouvernement américain d’optimiser son utilisation et son impact. C’est dans ce sens que la sous-secrétaire d’État adjointe de l’Amérique encourage ses partenaires africains à développer des stratégies pour stimuler l’usage de l’AGOA. « Et nous voulons voir davantage d’entreprises – petites et grandes entreprises – en profiter », dixit Basu.
Accord majeur avec l’Export-Import Bank
L’Export-Import Bank (EXIM) assure une fonction majeure dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique. Selon sa présidente, Reta Jo Lewis, cette institution favorise les opportunités économiques pour les sociétés américaines et leurs partenaires à travers le monde. La coopération commerciale entre cette agence américaine et l’Afrique débute en 1942, lors de son premier accord avec l’Angola.
À l’occasion du sommet États-Unis-Afrique, l’EXIM valide trois contrats de partenariat clés pour les infrastructures et les investissements internationaux en Angola :
- financement à hauteur de 900 millions USD pour la construction de 2 centrales solaires
- enveloppe de 363 millions USD dans le cadre du China and Transformational Export Program (CTEP). Cette transaction vise à soutenir l’exportation de ponts modulaires en acier et d’équipements associés, fabriqués par la petite entreprise Acrow Corporation, pour la construction de ponts à travers l’Angola.
- soutien financier de 42 millions USD pour les exportations d’émetteurs FM, de tours, de formations et d’autres équipements de gates Air de l’EXIM. Cette autorisation a pour objectif de développer la capacité de communication radio pour couvrir environ 95 %.
Par ailleurs, l’EXIM conclut six autres protocoles d’accord avec des gouvernements et des institutions africains, ainsi que plusieurs mémorandums d’entente avec la Tanzanie et la Côte d’Ivoire. Chaque convention vise à faciliter jusqu’à 500 millions USD de financement des exportations américaines et à renforcer les relations commerciales avec ces pays.
Projets de Millennium Challenge Corporation en Afrique
Le sommet a également été l’occasion opportune pour passer en revue la Millennium Challenge Corporation (MCC), une agence indépendante du gouvernement des États-Unis. Créée en 2004 par le président Bush, l’institution célèbre ses 20 ans et œuvre activement en Afrique. La directrice générale de la MCC, Alice Albright, souligne que depuis sa création, l’agence opère dans 24 pays.
Sur les 17 milliards USD investis à travers le monde, 10 milliards sont alloués à l’Afrique, principalement pour des projets d’infrastructures. Actuellement, l’agence gère par ailleurs des programmes actifs totalisant 3 milliards USD sur le continent. Cela comprend des initiatives telles que les projets au Cap-Vert et la restauration du pont Mocuba au Mozambique.
Par ailleurs, la MCC attache une grande importance à la croissance inclusive en Afrique et intervient essentiellement à travers diverses réformes. Par exemple, l’agence contribue à la modification des lois au Lesotho pour permettre aux femmes d’accéder à la propriété.
En partenariat avec Microsoft, l’institution déploie également un programme en Côte d’Ivoire visant à renforcer les compétences numériques des femmes entrepreneures. De plus, la MCC annonce le lancement de son 79ᵉ programme, doté de 359 millions USD au Malawi. Il s’agit d’un accord de partenariat visant à soutenir les agriculteurs dans la commercialisation de leurs produits agricoles de manière plus rentable et efficace.