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La présence croissante de l’Iran en Afrique

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La présence croissante de l’Iran en Afrique

L’influence de la République islamique d’Iran en Afrique connaît une augmentation significative, transformant les relations diplomatiques et économiques avec de nombreux pays du continent. Cette dynamique est particulièrement visible depuis l’élection d’Ebrahim Raïssi en 2021, marquée par une série de visites et d’accords bilatéraux stratégiques.

La diplomatie Iran : Stratégie en expansion

La diplomatie Iran en Afrique se caractérise par une série d’initiatives et de visites diplomatiques. Depuis 2021, les responsables iraniens multiplient les déplacements en Afrique subsaharienne. En août 2022, Hossein Amir Abdollahian, ministre des Affaires étrangères, s’est rendu au Mali et en Tanzanie, puis en Afrique du Sud en 2023. De son côté, le conseiller Ali Bagheri Kani visite le Niger et le Burkina Faso en janvier 2023. En juillet 2023, le président Raïssi rencontre les dirigeants kenyans, ougandais et zimbabwéens, consolidant ainsi les relations avec ces pays après plus d’une décennie d’absence de visites présidentielles.

Ces visites sont accompagnées de la signature de nombreux accords dans les domaines industriels, énergétiques, agricoles, pharmaceutiques et des télécommunications. Par exemple, en Ouganda, l’Iran a soutenu des législations locales et critiqué l’Occident, ce qui a renforcé les liens bilatéraux. En Algérie, en mars 2024, le rapprochement diplomatique a permis de renforcer la coopération économique et politique comme celle initiée par les dirigeants du G7 en faveur de l’Afrique.

Soft-power religieux : Influence stratégique

L’Iran utilise le soft-power religieux pour étendre son influence en Afrique. Avec une population musulmane de 500 millions de personnes en 2021, l’Iran organise des conférences, des événements religieux et politiques, et collabore avec des partenaires locaux. Plus d’une centaine de centres islamiques, d’écoles, de séminaires et de mosquées sont présents dans plus de trente pays africains. L’Université internationale Al-Mustafa, fondée en 2007, forme des religieux et des missionnaires, augmentant ainsi l’influence chiite sur le continent. Depuis sa création, plus de 45 000 religieux ont été diplômés.

Le Nigeria est un exemple marquant de cette influence. Avant la révolution iranienne de 1979, il n’y avait aucun chiite dans le pays. Aujourd’hui, entre 2 et 3 millions de Nigérians sont convertis au chiisme, soutenus par l’Organisation de la culture et des relations islamiques (OCRI) et l’Université Al-Mustafa.

Expansion économique et politique : Présence accrue

En janvier 2023, l’Iran ouvre huit centres d’affaires en Afrique pour promouvoir les entreprises iraniennes. Le premier Sommet économique Iran-Afrique de l’Ouest a lieu en mars 2023, renommé en avril 2024 « Conférence pour la coopération économique entre l’Iran et l’Afrique ». Cette initiative reflète la conviction des autorités iraniennes que « le futur du commerce mondial sera déterminé en Afrique ».

Politiquement, l’Iran accroît ses vecteurs de soft-power en lançant des chaînes d’information telles que Hausa TV, destinée aux locuteurs hausa en Afrique. En parallèle, l’Iran utilise le succès militaire de ses drones pour renforcer ses positions géopolitiques. Par exemple, la vente de yellow-cake ou de concentré d’uranium nigérien aurait été conditionnée à la livraison de drones de combat iraniens.

Le cas du Niger : Illustration du rapprochement

Le Niger est un exemple éloquent de l’influence iranienne en Afrique. En 2024, des discussions ont lieu pour la livraison de plus de 300 tonnes de concentré d’uranium nigérien à l’Iran. En réponse aux protestations américaines, la junte nigérienne a rompu sa coopération militaire avec Washington et a demandé le retrait des forces américaines du pays. Ce développement illustre le sentiment anti-occidental exploité par l’Iran et son rapprochement avec les pays du Sahel.

L’Iran utilise également des organisations caritatives comme le Croissant-Rouge iranien et le Comité de secours Imam Khomeini pour fournir des services sociaux et sanitaires en Afrique, renforçant ainsi son image positive et son influence sur le continent.

L’influence croissante de l’Iran en Afrique est multifacette, combinant diplomatie active, soft-power religieux et expansion économique. Cette stratégie permet à l’Iran de renforcer ses positions géopolitiques tout en gagnant des alliés précieux sur le continent africain. Les répercussions de cette présence accrue se feront sentir à long terme, tant pour les pays africains que pour les puissances occidentales.

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