La nouvelle administration Trump est confrontée à un dilemme politique dans la promotion de la démocratie dans les zones les plus fragiles d’Afrique. Le scepticisme antérieur de Trump à l’égard de l’aide internationale soulève des questions sur la manière dont son administration s’engagera avec les organismes régionaux comme l’UA. L’accent mis jusqu’à présent par Trump sur le commerce pourrait fournir un cadre pour un réengagement comme l’AGOA et peut-être un soutien à la ZLECA.
Les défis de l’administration Trump en Afrique
Alors que Donald Trump se prépare à entamer son deuxième mandat à la présidence des États-Unis en février 2025, son administration devra faire face aux complexités des relations entre les États-Unis et l’Afrique. L’Afrique, avec plus de 1,4 milliard d’habitants est riche en ressources, et reste un acteur clé sur la scène mondiale. Pourtant, le continent est en proie à des défis tels que la remise en cause de ses idéaux démocratiques et des crises de gouvernance persistantes.
Pour Trump, trouver un équilibre entre la promotion des idéaux démocratiques et la sauvegarde des intérêts stratégiques des États-Unis pourrait constituer un défi déterminant au cours de son second mandat.
Le rôle de la diplomatie américaine en Afrique
L’engagement diplomatique avec les pays africains est depuis longtemps une pierre angulaire de la politique étrangère américaine. Des initiatives telles que le Sommet des dirigeants américano-africains, organisé pour la première fois sous l’administration Obama et poursuivi par Joe Biden, visent à favoriser des partenariats fondés sur le respect mutuel et des intérêts partagés.
Une approche possible pourrait consister à tirer parti des programmes existants pour renforcer la gouvernance démocratique. La stratégie américaine à l’égard de l’Afrique subsaharienne de l’administration Biden a souligné la nécessité :
- D’une gouvernance transparente
- D’une protection des droits de l’homme
- Des mesures de lutte contre la corruption
L’équipe de Trump pourrait élargir ce cadre, en se concentrant sur des initiatives de renforcement des capacités pour autonomiser les institutions locales tout en s’attaquant aux problèmes de gouvernance systémique.
Valeurs démocratiques contre intérêts stratégiques
Le choix entre la promotion de la démocratie et la poursuite d’intérêts stratégiques sera particulièrement prononcé dans des régions comme le Sahel et la Corne de l’Afrique. Par exemple, au Tchad et en Égypte, les États-Unis ont historiquement privilégié les alliances militaires aux réformes démocratiques.
L’administration Trump pourrait choisir de maintenir cette approche, en mettant l’accent sur la stabilité plutôt que sur la démocratisation. Cependant, cette stratégie comporte des risques. Soutenir des régimes répressifs pourrait aliéner les acteurs de la société civile et compromettre les efforts à long terme visant à construire des structures de gouvernance durables.
Gérer les rivalités géopolitiques
L’Afrique est devenue un champ de bataille géopolitique, la Chine et la Russie se disputant l’influence par le biais de projets d’infrastructures, de coopération militaire et d’investissements économiques. Pour contrer ces efforts de Pékin, l’administration Trump sera obligée de proposer aux nations africaines des alternatives convaincantes.
L’accent mis jusqu’à présent par Trump sur le commerce pourrait servir de cadre à un réengagement. L’élargissement des accords commerciaux tels que l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) et le soutien à la Zone de libre-échange continentale africaine pourraient renforcer les liens économiques.
En outre, la promotion des partenariats technologiques et des investissements dans les infrastructures pourrait contribuer à contrer la domination croissante de la Chine dans ces secteurs.
Considérations pragmatiques sur les relations entre les États-Unis et l’Afrique
Pour trouver un équilibre entre démocratie et diplomatie en Afrique, il faudra adopter une approche nuancée qui associe les valeurs américaines à des considérations pragmatiques. Les principales recommandations adressées à l’administration Trump pourraient inclure :
- Élargir l’engagement économique : approfondir les liens commerciaux et d’investissement tout en promouvant la transparence et la responsabilité dans la gouvernance des ressources.
- Renforcer le soutien aux institutions démocratiques : investir dans des programmes qui renforcent les systèmes électoraux, l’indépendance du pouvoir judiciaire et les réseaux de la société civile.
- Tirer parti du soft power : développer les échanges culturels et éducatifs pour favoriser la compréhension mutuelle et la bonne entente.
- Renforcer les partenariats régionaux : travailler en étroite collaboration avec l’UA et les organismes sous-régionaux pour résoudre les conflits et promouvoir les normes démocratiques.