Après la destruction d’un drone malien par Alger, les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Mali s’intensifient. Le gouvernement algérien évoque des infractions récurrentes sur son espace aérien et réfute les allégations des autorités maliennes qu’il qualifie d’infondées.
Les circonstances de la destruction du drone
Le gouvernement algérien refuse fermement ce qu’il appelle les « tentatives sans fondement » qui visent à blâmer l’Algérie. L’Algérie n’a pas besoin de fournir une justification pour son engagement « constant et crédible » dans la lutte contre le terrorisme.
En ce qui concerne l’incident avec le drone, Alger soutient la version fournie par le ministère de la Défense nationale. L’espace aérien algérien a été violé par l’aéronef malien à trois occasions : le 27 août, le 29 décembre 2024 et le 1er avril 2025. Et il a été intercepté à la suite d’une trajectoire considérée comme « offensive ». D’après les images radar, le drone aurait traversé la frontière sur une distance de 1,6 km à minuit, avant d’effectuer un retour brutal dans la zone. Ces facteurs ont amené le Commandement algérien de la Défense Aérienne à donner l’ordre de sa destruction.
Alger se dit consterné
L’intensification soudaine de la crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali a été provoquée par la destruction d’un drone malien à proximité de la frontière. Tandis que le gouvernement du Mali accuse une « agression manifeste » et envisage de saisir la justice internationale, Alger répond par une déclaration officielle niant les allégations.
« Le gouvernement algérien a pris connaissance, avec un sentiment de grande consternation », du communiqué malien ainsi que de celui du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.
L’Algérie critique également l’AES, regrettant l’alignement irréfléchi systématique du Burkina Faso et du Niger avec les positions de Bamako. L’usage de « langage outrancier » à son égard par le gouvernement algérien suscite une condamnation, accompagnée de l’annonce de mesures de réciprocité. Particulièrement, le rappel de ses représentants au Mali et au Niger, ainsi que le report de l’installation de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.
Fermeture des espaces aériens
L’Algérie et le Mali ont tour à tour interdit l’accès à leur espace aérien pour tous les vols en provenance ou à destination de l’autre nation. Dans un climat de tensions diplomatiques exacerbées, marqué par des accusations réciproques et un incident militaire à la frontière. La tension entre Alger et Bamako a donc été intensifiée.
En termes pratiques, cette fermeture mutuelle des espaces aériens a un impact direct sur les connexions commerciales. Air Algérie a repris ses vols à destination de Bamako le 2 décembre 2024, suite à une interruption survenue en septembre de cette même année. Cette escalade pourrait engendrer des conséquences durables sur les transactions économiques.
L’AES convoque ses ambassadeurs pour des consultations
Quant à Bamako, il maintient sa position : le drone, portant l’immatriculation TZ-98D, aurait été abattu à 9,5 km au sud de la frontière, dans la zone malienne. L’Ambassadeur algérien a été convoqué par le gouvernement, qui a également déclaré son désengagement du Comité d’État-Major Conjoint (CEMOC).
Dans une déclaration commune, le Collège des Chefs d’État de l’AES a décrit l’incident comme une « agression contre tous les membres » de la Confédération, faisant part de son grand désarroi. L’Algérie est accusée par l’AES de mettre en danger la sécurité dans la région. L’AES a également convoqué ses ambassadeurs pour des consultations.