Madagascar – Congo-Brazzaville : Coopération pour protéger les forêts

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Madagascar – Congo-Brazzaville : Coopération pour protéger les forêts

Madagascar et le Congo-Brazzaville ont lancé un projet conjoint le 3 mars 2025. Cette initiative a pour objectif de renforcer la sauvegarde de leurs forêts et combattre le phénomène de déforestation, un défi environnemental majeur. Dans le cadre de la Journée africaine de l’environnement, une initiative de reboisement a été mise en place par les deux nations dans le district d’Ankazobe, qui se trouve à proximité d’Antananarivo, capitale de Madagascar. 3 000 arbres ont été mis en terre, symbolisant ainsi le lancement d’une collaboration bilatérale renforcée entre ces deux pays africains.

Un partenariat bilatéral en plein développement

À cette occasion marquante, des délégués des gouvernements du Congo-Brazzaville et de Madagascar ont mis en avant l’importance de ce partenariat. Patrick Rajoelina, conseiller spécial en matière de Diplomatie pour le Président de Madagascar Andry Rajoelina, souligne que cette démarche allait au-delà d’une simple opération de reboisement. « Cette collaboration entre le Congo et Madagascar se poursuivra dans le cadre d’une coopération sud-sud, à travers des investissements réciproques et des transferts d’informations, de technologies et de compétences », a-t-il déclaré.

Ce projet s’insère dans un cadre plus vaste d’amélioration des relations diplomatiques. Notamment après la campagne de Madagascar pour la présidence de la Commission de l’Union africaine. Cette démarche a favorisé l’établissement de liens plus forts avec les pays voisins d’Afrique. Une des retombées de cette diplomatie est le rendez-vous en février dernier à Brazzaville entre la cheffe de la diplomatie malgache, Rasata Rafaravavitafika, et le chef d’État congolais Denis Sassou N’Guesso.

Des forêts primaires menacées mais aussi des opportunités

Le Congo-Brazzaville et Madagascar se distinguent par la présence de vastes forêts primaires sur leur territoire. Cependant, le Congo subit moins de déforestation que Madagascar.

Effectivement, la Grande Île a vu la moitié de ses forêts disparaître au cours des 60 dernières années. Dans le but d’inverser cette tendance, les deux nations envisagent de revitaliser un traité de collaboration signé en 1984.

D’après Constant-Serge Bounda, l’Ambassadeur du Congo à Madagascar, cette nouvelle étape de collaboration est fondée sur des intérêts communs. Le Congo présente un taux de déforestation bas et s’applique à réparer les dommages causés, en mettant en œuvre des programmes de boisement et de reboisement. Madagascar possède des atouts précieux, en particulier dans le domaine de la transformation des produits dérivés de sa biodiversité. Les deux nations souhaitent partager leurs expériences afin que chaque partie puisse en bénéficier.

Une société civile malgache préoccupée

En dépit de ces déclarations, de nombreuses questions restent sans réponse. Pour l’heure, aucun objectif quantitatif ou investissement spécifique n’a été établi dans le cadre de cette collaboration. Par ailleurs, le scepticisme persiste au sein de la société civile malgache. Cela concerne particulièrement les initiatives écologiques du Président Andry Rajoelina.

Au cours de la COP29 à Bakou en novembre 2024, plus de 60 entités malgaches avaient fait part de leurs préoccupations concernant le projet d’autoroute Antananarivo-Tamatave. Ce projet est susceptible de mettre en péril les dernières forêts primaires du pays. Des inquiétudes concernant la possible destruction des écosystèmes uniques et vulnérables sont aussi invoquées.

Un futur à la fois incertain et plein de promesses

L’entente entre Madagascar et le Congo-Brazzaville pour la sauvegarde des forêts est un indicateur encourageant pour l’environnement africain. Cependant, elle doit encore surmonter des obstacles pratiques, en particulier liés au financement et à la gestion des ressources naturelles.

La réussite de ce partenariat sera conditionnée par l’exécution d’actions tangibles, la participation active de la société civile et l’ouverture des gouvernements quant à leurs promesses en termes de développement durable.

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