La zone économique exclusive (ZEE) de Maurice s’étend sur environ 2,3 millions de km², ce qui en fait la 20ᵉ plus grande zone maritime du monde. Ces dernières années, la nation insulaire a lancé diverses initiatives visant à exploiter cette vaste ressource de mers territoriales, ce qui a accru les avantages d’investir à Maurice.
Maurice tourné vers l’économie bleue depuis une dizaine d’années
Dès 2013, Maurice lance une feuille de route pour son économie océanique, également connue sous le nom de l’économie bleue. Cette initiative dépasse le cadre du tourisme côtier et sert de catalyseur pour d’autres secteurs économiques, comme les investissements immobiliers à Maurice.
En tant que membre des petits États insulaires en développement (PEID), Maurice se concentre sur le développement de son économie océanique. Sa feuille de route vise à exploiter pleinement le potentiel de sa ZEE en consolidant de nouvelles zones de développement avec les secteurs existants, tels que :
- Le tourisme
- Les ports maritimes
- La transformation des produits de la mer et la pêche
Ouvrir de nouveaux axes de croissance
Les nouveaux secteurs intégrés dans l’économie bleue mauricienne comprenaient la biotechnologie marine, l’aquaculture et les énergies renouvelables. Outre le tourisme, les secteurs traditionnels de la transformation des fruits de mer, de la pêche et des ports maritimes représentent environ 10 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et emploient presque 7 000 personnes.
Dans le cadre de la feuille de route de l’économie océanique de Maurice, un investissement de plus de 6 milliards de roupies (129 millions USD) est alloué à la modernisation et à l’expansion du principal port du pays, à Port Louis. Les projets en cours comprennent la construction d’un nouveau port insulaire pour répondre à une augmentation attendue du trafic de porte-conteneurs pouvant atteindre 1 million de conteneurs de 20 pieds chaque année.
Un système portuaire intelligent est également en cours de développement pour augmenter encore la productivité portuaire et optimiser l’utilisation des infrastructures portuaires. De plus, un terminal de croisière moderne est également prévu, ouvrant ainsi des opportunités d’investissement à Maurice. Cela nécessite un financement supplémentaire de plus de 700 millions USD et renforce l’ambition de Maurice de devenir une plaque tournante maritime régionale de premier plan.
Potentiel des eaux profondes des océans
Maurice est à l’avant-garde de l’application des eaux profondes des océans, avec un projet émergent d’économie bleue dans lequel le gouvernement adopte une approche pilotée par le secteur privé. Bénéficiant des avantages d’investir à Maurice, ce projet d’un million USD fournira un refroidissement écologique à plusieurs bâtiments publics et privés du centre-ville de Port Louis. Des économies d’énergie estimées à 26 MW sont attendues dans ce projet, ajoutant une nouvelle dimension au développement économique de Maurice.
Maurice en collaboration avec l’Afrique pour renforcer l’économie océanique
Les océans représentent 70 % de la planète, génèrent la moitié de l’oxygène que nous respirons et absorbent 25 % du CO₂ mondial. En tant qu’industrie, les océans sont le septième contributeur mondial et plus de 3 milliards de personnes dépendent des poissons et crustacés de l’océan pour leurs revenus ou leur alimentation.
Maurice possède une économie bleue forte et florissante, même si certains secteurs ont encore besoin d’investissements, d’exécution et de concentration pour réaliser leur plein potentiel. Les piliers de l’économie bleue locale de Maurice comprennent :
- La pêche
- L’aquaculture
- Les infrastructures portuaires
- Le transport maritime
- La construction
- La réparation navale
- La récolte du sel marin
- Le tourisme et les loisirs
Les opérateurs de ces secteurs développent une offre de classe mondiale et le gouvernement aspire à accroître leur contribution au PIB en approfondissant et en diversifiant la chaîne de valeur de manière durable.
Défis et opportunités pour tirer profit de l’économie océanique de l’Afrique
Les acteurs mauriciens investissent dans le secteur des produits de la mer sur le continent africain et sont confrontés à de nombreux défis. Faire des affaires sur le continent comporte son propre ensemble de défis, notamment des infrastructures portuaires inadéquates, des coûts prohibitifs des importations et des exportations, des frais élevés de transport intra-africain, l’insécurité maritime et la piraterie, ainsi que la pêche illégale non déclarée et non réglementée, en plus d’une flotte relativement réduite de navires africains. Sans oublier, l’absence d’un cadre interne pour soutenir l’investissement constitue également un défi majeur.
L’un des principaux atouts de l’Afrique est sa jeunesse. Avec près de 200 millions de jeunes, l’Afrique détient le plus grand nombre de jeunes au monde, et ces derniers auront un impact majeur sur la relance économique du continent au cours des 15 prochaines années. L’océan représente une abondance d’opportunités commerciales, et les jeunes ont besoin d’un ensemble de cadres de soutien pour exploiter ces opportunités. Lorsque le potentiel de la jeunesse africaine et les opportunités offertes par les océans sont exploités de manière positive, cela peut résoudre les problèmes de chômage et conduire à la création de richesses, tout en consolidant la position de l’Afrique dans l’industrie bleue à long terme.
Principaux catalyseurs de l’économie océanique
Il ne fait aucun doute qu’il est temps d’agir maintenant, et deux catalyseurs sont fondamentaux : les changements de politique et les capitaux.
Changement de politique
La structure de gouvernance doit être améliorée pour inclure un cadre régional d’économie bleue. Maurice doit regarder au-delà de ses eaux territoriales et tirer parti de son appartenance aux deux communautés régionales et de ses liens diplomatiques solides avec les pays africains. Cela permettra d’influencer le changement politique et plaider en faveur d’un cadre de gouvernance solide en faveur du développement durable de l’économie bleue.
Capitaux indispensables à l’économie bleue
En termes de capital, la finance durable peut contribuer à inverser la tendance. L’émission d’obligations bleues est relativement nouvelle, mais il s’agit d’un instrument précieux pour lever des capitaux auprès des investisseurs afin de financer des projets marins et océaniques qui présentent des avantages environnementaux, économiques et climatiques positifs. En effet, les obligations bleues ont le potentiel d’avoir autant d’impact que les obligations vertes, dont 1 000 milliards USD ont été injectés depuis la première émission en 2007.
Par ailleurs, la première obligation souveraine bleue au monde a été émise par la République des Seychelles en octobre 2018. Le produit a été utilisé pour financer des projets basés sur l’océan et renforcer la protection des ressources marines, tout en développant davantage l’économie bleue des Seychelles pendant sa transition vers une industrie de la pêche plus durable.
Maurice : Acteur majeur du potentiel de l’économie bleue africaine
À terme, Maurice a l’ambition de devenir pour l’Afrique continentale ce que Singapour est pour l’Asie du Sud-Est. Pour aider l’économie à réaliser son potentiel en tant que porte d’entrée vers l’Afrique, les entreprises mauriciennes sont les premières à soutenir l’Afrique dans le secteur des services agricoles et financiers.
Néanmoins, Maurice peut faire bien plus pour soutenir la croissance économique de l’Afrique, dont :
- Transférer davantage de connaissances et de compétences vers l’Afrique.
- Influencer les changements politiques.
- Tirer parti de son secteur des services financiers pour financer des projets.
- Soutenir les flux de capitaux pour développer une économie bleue prospère.
C’est donc une opportunité inouïe de montrer la voie de manière durable, et Maurice doit être à la hauteur avec toutes les ressources disponibles.