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Les pays du Golfe font de l’Afrique de l’Est un centre du commerce mondial

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Les pays du Golfe font de l’Afrique de l’Est un centre du commerce mondial

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Les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Qatar ont investi des milliards dans le développement d’aéroports, de compagnies aériennes et de ports maritimes en Afrique de l’Est au cours des dix dernières années. Ces investissements transforment la région en un pôle essentiel pour le commerce, le tourisme et les voyages mondiaux.

Investissement massif des pays du Golfe en Afrique de l’Est

Les liens économiques entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Afrique de l’Est se sont considérablement approfondis au cours des dix dernières années. Notamment, grâce à des investissements stratégiques dans des infrastructures clés.

Les relations économiques émergentes entre l’Afrique et le CCG, à savoir les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman, sont prêtes à connaître une croissance significative. Plus précisément, l’année dernière, les entreprises du CCG ont annoncé 73 projets d’investissement direct étranger (IDE) en Afrique, d’une valeur de plus de 53 milliards USD.

Les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis (EAU) ont investi des milliards en Afrique de l’Est dans le développement :

  • De compagnies aériennes
  • De ports maritimes
  • D’aéroports

Ces investissements transforment la région, améliorant ainsi la connectivité tout en favorisant la croissance économique.

Contribuer au développement de l’industrie aéronautique en Afrique de l’Est

Les Émirats arabes unis sont à l’avant-garde des investissements dans l’industrie aéronautique d’Afrique de l’Est. Dernièrement, la Chambre de commerce et d’industrie de Sharjah des EAU a conclu un accord avec l’Ouganda. L’accord prévoit de construire un nouvel aéroport international juste à l’extérieur du parc national de Kidepo, près de la frontière avec le Kenya.

Cet emplacement est sur le point de stimuler le tourisme, offrant un accès direct au parc de 1 442 kilomètres carrés, réputé pour sa faune diversifiée. Le Président Yoweri Museveni déclare que cet investissement souligne l’empreinte économique croissante des EAU en Afrique de l’Est.

Ce financement historique intervient à un moment où les aéroports de Dubaï et Emirates Airlines continuent de jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la connectivité entre les pays du Golfe et d’Afrique. Emirates Airline a étendu ses liaisons vers plusieurs villes clés d’Afrique de l’Est, notamment Nairobi, Addis-Abeba et Dar es Salaam. Ces liaisons améliorent le tourisme et les voyages d’affaires ainsi que le trafic de fret, bénéficiant ainsi au commerce international.

L’expansion du Qatar dans l’aviation

Qatar Airways étend sa présence en Afrique de l’Est, en lançant des routes et en augmentant la fréquence des vols vers des villes telles que Kigali, Nairobi et Zanzibar. L’expansion stratégique de la compagnie aérienne basée à Doha a non seulement amélioré la connectivité, mais a également positionné le Qatar comme un acteur majeur de l’industrie aéronautique de la région.

Les investissements du Qatar en Afrique de l’Est s’étendent également aux infrastructures aéroportuaires. En 2019, Qatar Airways a annoncé son intention d’investir dans le nouvel aéroport international de Bugesera au Rwanda. La compagnie a financé un projet de 1,3 milliard USD visant à créer un aéroport de classe mondiale pouvant accueillir jusqu’à 7 millions de passagers par an.

Au cours des 12 derniers mois, la compagnie aérienne basée à Doha a travaillé sur un accord avec RwandAir. L’objectif est d’acquérir jusqu’à 49 % du capital de la compagnie aérienne nationale de Kigali dès le début juillet de cette année. La PDG de RwandAir, Yvonne Makolo, a déclaré au Financial Times : « Cela dure depuis un moment, nous en discutons depuis près de cinq ans et maintenant, nous sommes d’accord ».

Les investissements stratégiques de l’Arabie Saoudite

Au cours des dix dernières années, l’Arabie saoudite réalise d’énormes progrès pour se démarquer dans l’industrie aéronautique de l’Afrique de l’Est. Saudia, la compagnie aérienne nationale, a augmenté la fréquence de ses vols vers la région. Ces trajets relient des villes telles que Nairobi, Addis-Abeba et Khartoum à des destinations clés du Moyen-Orient, favorisant ainsi de manière significative le tourisme, le commerce et les échanges culturels entre ces régions.

Par ailleurs, l’Arabie saoudite investit dans les infrastructures aéroportuaires à travers son fonds souverain, le Fonds d’investissement public (PIF). En 2018, le PIF a annoncé un partenariat avec le gouvernement éthiopien pour développer l’industrie aéronautique du pays. Ce partenariat permet de moderniser l’aéroport international de Bole d’Addis-Abeba et à en faire une plaque tournante clé du transport aérien en Afrique.

La domination des EAU dans le développement des ports maritimes de l’Afrique de l’Est

Les Émirats arabes unis, notamment à travers Dubai Ports World (DP World), ont un rôle stratégique dans le développement des ports maritimes en Afrique de l’Est. DP World exploite plusieurs ports clés de la région, dont Berbera au Somaliland, Bosaso au Puntland, le terminal à conteneurs Doraleh à Djibouti. Le Groupe a récemment signé un accord pour développer et exploiter plusieurs postes d’amarrage dans le port de Dar es Salaam.

Le développement du port de Berbera, en particulier, a été transformateur. DP World a signé un accord de 442 millions USD avec le Somaliland pour développer et gérer le port dans le cadre d’un accord comprenant :

  • La construction d’un nouveau terminal à conteneurs
  • L’agrandissement des installations existantes

Ce développement a positionné Berbera comme une porte d’entrée essentielle pour le commerce entre l’Afrique de l’Est et le Golfe. Cela renforce la capacité commerciale de la région et réduit la dépendance aux routes traditionnelles passant par Djibouti.

Les investissements portuaires de l’Arabie Saoudite

L’Arabie saoudite réalise des progrès notables dans le développement des ports d’Afrique de l’Est. L’Autorité portuaire saoudienne (Mawani) participe à la modernisation et à l’expansion des installations portuaires de la région. En 2020, l’Arabie saoudite a annoncé un investissement de 100 millions USD dans Port-Soudan au Soudan. Ce financement vise à moderniser l’infrastructure du port et à améliorer son efficacité opérationnelle.

Cet investissement fait partie de la stratégie plus large de l’Arabie saoudite visant à améliorer ses routes commerciales et à sécuriser l’accès aux principales portes maritimes. En améliorant les installations portuaires en Afrique de l’Est, l’Arabie saoudite assure des flux commerciaux plus fluides et renforce ses liens économiques avec la région.

Les ambitions maritimes du Qatar

Le Qatar reconnaît l’importance stratégique des ports maritimes de l’Afrique de l’Est. La Qatar Ports Management Company (Mwani Qatar) étudie déjà activement les investissements avec la Somalie pour développer le port de Hobyo. Il s’agit d’un investissement qui stimulera le commerce entre la Somalie et le Golfe, offrant une artère vitale pour la circulation des biens et des services.

Les investissements du Qatar dans les ports maritimes d’Afrique de l’Est font partie de sa stratégie plus large visant à diversifier son économie et à renforcer ses réseaux commerciaux mondiaux. En développant les infrastructures portuaires de la région, le Qatar se positionne comme un acteur clé sur les routes commerciales maritimes qui relient l’Afrique, le Golfe et au-delà.

Afrique – Golfe : Partenariat économique émergent

Au cours de la dernière décennie, les pays du CCG ont collectivement investi plus de 100 milliards USD en Afrique. Les Émirats arabes unis ont investi 59,4 milliards USD, tandis que l’Arabie saoudite et le Qatar ont investi respectivement 25,6 milliards USD et 7,2 milliards USD. Notamment, au cours de cette période, les Émirats arabes unis ont été le quatrième investisseur direct étranger en Afrique, derrière la Chine, l’UE et les États-Unis.

Selon Africa Finance Corporation, l’Afrique a un déficit de financement des infrastructures de 150 milliards USD. Le Rapport sur l’investissement dans le monde de la CNUCED conclut que les flux d’IDE vers l’Afrique ont diminué à 45 milliards USD en 2022, contre le record de 80 milliards de dollars établi en 2021.

De plus, les investissements et les prêts de la Chine en Afrique ont connu un déclin notable ces dernières années.

Nouvelle ère pour le commerce et l’investissement

Au cours de la dernière décennie, la somme des importations et des exportations entre les Émirats arabes unis et l’Afrique subsaharienne a augmenté de plus de 30 %. Le commerce entre l’Arabie saoudite et l’Afrique subsaharienne est désormais 12 fois supérieur à ce qu’il était il y a dix ans.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) accélère cette tendance en offrant aux entreprises du CCG l’accès à un marché africain plus vaste et unifié. Officiellement lancée en 2021, la ZLECAf crée un marché unique qui devrait atteindre 1,7 milliard de personnes d’ici 2030. L’accord commercial préférentiel augmentera les exportations internationales et le commerce intra-africain.

Conclusion : Impacts et perspectives économiques

Ces investissements des pays du Golfe dans les infrastructures de l’Afrique de l’Est ont un impact sur l’économie de la région. Les installations aéroportuaires et portuaires améliorées ont amélioré la connectivité, facilitant ainsi le fonctionnement et le commerce des entreprises. Cela a attiré davantage d’investissements directs étrangers (IDE) dans la région, stimulant ainsi la croissance économique et le développement.

Par exemple, l’expansion des installations aéroportuaires facilite la croissance du tourisme. Par ailleurs, cela constitue une source de revenus importante pour les pays d’Afrique de l’Est. Une connectivité améliorée permet aux entreprises d’accéder plus facilement aux marchés internationaux, stimulant ainsi les exportations et créant des emplois.

En outre, le développement des infrastructures de transport par les pays du Golfe favorise l’intégration régionale en Afrique de l’Est. L’amélioration de la connectivité entre les pays de la région facilite le commerce et la circulation des personnes. Ces dispositifs économiques sont bénéfiques pour les pays enclavés comme l’Éthiopie et le Rwanda, qui dépendent des ports des pays voisins pour accéder aux marchés internationaux.

Enfin, les investissements stimulent la croissance des corridors commerciaux régionaux, tels que le corridor de transport Port de Lamu-Soudan du Sud-Éthiopie (LAPSSET). Ce projet, soutenu par des investissements des EAU et d’autres pays du Golfe, vise à créer une nouvelle route commerciale reliant l’océan Indien à l’intérieur de l’Afrique de l’Est, favorisant ainsi l’intégration économique et le développement de la région.

Sources :

https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2022/02/10/greater-and-more-diverse-participation-in-global-trade-is-key-to-achieving-africa-s-economic-transformation-says-new-wor

https://www.imf.org/fr/Publications/fandd/issues/2023/09/a-mercantile-middle-east-nasser-saidi-aathira-prasad

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