La dynamique économique en Afrique s’engage sur la voie de la croissance soutenue. Cette tendance est principalement alimentée par les performances économiques exceptionnelles des « lions de l’Afrique », regroupant les nations émergentes et celles affichant des taux de croissance économique remarquables sur le continent.
Croissance économique dans le continent africain
En raison des abondants potentiels et avantages de l’Afrique dans plusieurs domaines, la croissance économique sur le continent est prometteuse. De plus, les gouvernements et chefs d’États africains déploient actuellement leurs efforts, concrétisés par des initiatives et des stratégies visant à atteindre les objectifs de développement du continent d’ici 2030.
Tout d’abord, l’intégration régionale s’annonce comme un puissant moteur de croissance. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) vise notamment à créer un marché unique pour les biens et services dans le continent. Le marché sert de levier pour le commerce intra-africain.
Ensuite, une part significative du potentiel de croissance économique réside dans l’exploitation des matières premières et des ressources énergétiques renouvelables. A titre d’exemple, le continent est particulièrement riche en énergie solaire, ce qui contribue à abaisser les coûts de production et à réduire la dépendance aux sources d’énergie basées sur les combustibles fossiles.
Enfin, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, plusieurs pays africains affichent des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale, illustrant ainsi le potentiel économique de la région. La réalisation de ce potentiel dépend en grande partie de l’efficacité de l’intégration régionale, de la transition vers des sources d’énergie renouvelable et de la capacité des pays à maintenir des taux de croissance élevés.
Cependant, les efforts et initiatives déployés, le défi de la croissance et du développement inclusif persiste dans la région. Les inégalités de revenus varient considérablement d’un pays à l’autre en raison de la diversité économique, sociale et politique du continent.
Evolution du PIB de la région Afrique
L’évolution du PIB de l’Afrique témoigne de sa résilience économique face à des défis majeurs. Au fil des années, le continent a connu une croissance variable de son PIB. Selon les projections de la Banque mondiale pour 2023, le PIB moyen de l’Afrique devrait se stabiliser à 4 %. Parmi les économies émergentes du continent, l’Éthiopie se distingue avec une croissance moyenne du PIB particulièrement rapide.
Il convient de souligner que la perspective de croissance économique en Afrique est continuellement révisée en raison de divers facteurs tels que la résilience à la Covid-19, la relance post-pandémie, la montée de l’économie numérique et l’inclusion financière.
Pays les plus développés de l’Afrique
Les pays africains les plus développés sont communément désigné sous le terme de « lions africains », comprenant l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Égypte, le Maroc.
Le PIB de l’Afrique du Sud a été de 405,9 milliards USD en 2022. Pour le Maroc, le PIB a atteint 134.18 milliards USD, tandis que pour l’Egypte, le PIB nominal à termes constant a été évalué à 477 milliards USD pour la même année.
D’autres pays montrent des taux de croissance impressionnants, comme la Libye, qui, malgré une période de réconciliation nationale, a enregistré une croissance à 37,5 %, suivi du Djibouti à 9,9 %, et du Botswana à 7,5 %. Enfin, selon la Banque mondiale, le Kenya, la Tunisie, le Rwanda et le Botswana sont considérés comme les pays affichant fort taux de croissance en Afrique.
Rôle des pays subsahariens
Les nations subsahariennes jouent un rôle clé dans la croissance économique africaine. Malgré des défis tels que la pandémie de COVID-19 et la baisse des prix des produits de base, la région a démontré une forte résilience économique. Juste après les effets de la pandémie, l’Afrique subsaharienne a amorcé une reprise économique, maintenue par un taux de croissance du PIB de 4,7 % en 2021.
On peut affirmer que la région subsaharienne détient un potentiel économique considérable. Notamment grâce à ses ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz et les minéraux, qui offrant ainsi d’énormes opportunités économiques en réponse aux exigences internationales pour la transition vers une économie à faible émission de carbone. Cependant, la sous-utilisation de ces ressources conduit à un niveau de productivité insuffisant, freinant ainsi la croissance économique.
Les pays subsahariens doivent donc renforcer leur résilience et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à diversifier leur économie, améliorer leur compétitivité et stimuler l’activité intérieure. En outre, comme mentionné précédemment, afin d’assurer une croissance inclusive, l’investissement dans le capital humain est crucial.
Défis et challenges en Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne est confrontée à une multitude de défis économiques. Le ralentissement de la croissance mondiale, la persistance des effets de la pandémie de la COVID-19, ainsi que les tensions sociopolitiques et sécuritaires dans plusieurs pays constituent des obstacles et des enjeux majeurs pour le continent.
- L’inflation, causée par la déstabilisation du marché des changes, demeure un défi majeur pour certains pays comme la RDC.
- La faiblesse de la demande extérieure et le resserrement des conditions financières mondiales ont entravé la reprise post-COVID dans de nombreux pays.
- Les congestions affectant les secteurs de l’énergie et des transports en Afrique du Sud ont également contribué à ralentir la croissance.
- Le resserrement des liens économiques avec la Chine, bien qu’en général bénéfique, peut également présenter des risques en termes de dépendance économique.
Par ailleurs, l’expansion de la consommation ou de la demande interne, ainsi que l’exploitation des ressources matérielles nécessaires aux secteurs à forte intensité technologique, demeurent des défis à relever pour stimuler la croissance et la productivité, notamment dans des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie manufacturière.
Perspectives pour le développement de l’économie africaine en 2023
Pour l’année 2023, les économistes prévoient une reprise économique significative dans certaines régions de l’Afrique, bien que des défis persistants tels que l’endettement croissant et l’insécurité alimentaire. La Banque Africaine de Développement souligne le rôle crucial des financements privés pour soutenir le climat et encourager la croissance verte sur le continent.
Dans la région de l’Afrique du Nord, une baisse de croissance de 1,1 % est anticipée, principalement due à une contraction en Libye et une sécheresse au Maroc. Cependant, on prévoit une stabilisation de la croissance à 4,3 % est prévue pour 2023, favorisée par un fort rebond anticipé dans ces deux pays.
Dans l’Afrique subsaharienne, la croissance économique devrait ralentir à 2,5 % en 2023, après avoir atteint un taux de 3,6 % en 2022. Cette diminution est principalement attribuable aux congestions touchant les secteurs de l’énergie et des transports en Afrique du Sud.
Dans l’ensemble, les perspectives économiques pour 2023 demeurent positives et stables, avec une reprise prévue à 4 % et une consolidation supplémentaire à 4,3 % en 2024. Il est estimé que 18 pays africains connaîtront des taux de croissance supérieurs à 5 % en 2023, un nombre qui devrait passer à 22 en 2024.
Prévisions du FMI pour l’Afrique en 2023
Selon le Fonds Monétaire International (FMI), les perspectives économiques pour l’Afrique en 2023 restent globalement positives malgré un contexte de ralentissement économique mondial. Le FMI prévoit une croissance moyenne du PIB réel en Afrique estimée à 4,1 %, surpassant les 3,8 % enregistrés en 2022 et dépassant la moyenne mondiale. Cependant, des disparités sont à noter entre les différentes régions :
- L’Afrique subsaharienne devrait connaître un ralentissement de sa croissance à 3,6 %, suivi d’un rebond à 4,2 % en 2024.
- L’Afrique de l’Ouest, quant à elle, devrait enregistrer une croissance de 3,3 % en 2023.
Le FMI souligne également que l’inflation mondiale devrait diminuer, passant de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023, pour atteindre 4,3 % en 2024. Toutefois, elle restera supérieure aux niveaux pré-pandémiques.