Le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) et McKinsey collaborent étroitement pour promouvoir le « Made in Africa » en tant que pilier de développement.
Tours d’horizon de l’initiative Manufacturing Africa
En 2019, le FCDO s’associe à McKinsey pour piloter un consortium chargé de mettre en œuvre Manufacturing Africa. Le gouvernement britannique est le principal financeur de ce programme économique. McKinsey se concentre particulièrement sur le soutien aux transactions et l’élaboration d’études de transformation stratégique aux secteurs manufacturiers. Le cabinet assure l’analyse financière approfondie, la modélisation, le marketing, la planification commerciale et l’assistance technique.
Le consortium s’engage dans la construction d’entreprises durables en Afrique. L’objectif est de réaliser une transformation économique inclusive en soutenant les agences de promotion de l’investissement dans la mobilisation équitable de fonds. À cette fin, le syndicat coopère étroitement avec divers acteurs tels que les investisseurs, les fabricants et les gouvernements. Par ailleurs, Manufacturing Africa est développé en partenariat avec le cabinet d’audit BDO, Steward Redqueen Reformatics et TechnoServe.
L’initiative Manufacturing Africa vise à mobiliser 1,2 milliard GBP d’investissements directs étrangers (IDE). Ce fonds permet de générer 90 000 emplois dans le secteur manufacturier sur le continent d’ici 2026. Cependant, les données les plus récentes indiquent que les fonds recueillis s’élèvent à 690 millions GBP.
Catalyseur d’investissements stratégiques
Contrairement aux plateformes de financement, Manufacturing Africa se positionne en tant que moteur de croissance inclusive en attirant des IDE vers des projets novateurs. À ce jour, l’initiative a réussi à catalyser 28 accords de fabrication, attirant plus de 850 millions USD d’IDE et créant 16 000 emplois. Le programme a déjà œuvré à la transformation des économies de l’Éthiopie, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal et du Rwanda.
Dans l’ensemble, Manufacturing Africa soutient près de 135 transactions, certaines étant encore en cours. Cela représente un pipeline d’investissement de 2 milliards USD, servant à générer 30 000 emplois minimum dans l’économie verte, l’emballage, l’agro-transformation, le textile et l’électroménager.
Libérer le potentiel du label « Made in Africa »
D’ici à 2050, la population africaine devrait doubler, avec 40 % de ses habitants ayant moins de 15 ans et le nombre de citadins devrait tripler. Cette croissance démographique augmente significativement les besoins, les charges et les dépenses publiques. Le marché du travail local connaîtra une hausse de la demande. Ce déséquilibre peut engendrer une crise susceptible d’avoir des répercussions négatives sur l’économie. C’est dans ce contexte que le secteur manufacturier émerge comme une réponse cruciale.
La fabrication constitue le fondement d’une économie en croissance, inclusive et émergente. Le secteur manufacturier en Afrique représente ainsi un facteur de croissance, profitant à des millions de personnes à travers le continent. Toutefois, un développement stratégique et résilient de ce domaine s’impose pour aider le continent à réaliser pleinement son potentiel au sein de l’économie mondiale.
Design africain : Une valise d’innovation
Ces dernières années, le continent a vu émerger de nombreux talents, apportant une grande attention de la scène internationale sur leur créativité avec une attention particulière portée à la durabilité. Outre l’artisanat traditionnel, souvenir par excellence lors d’un voyage en Afrique, le « Made in Africa » englobe désormais des innovations technologiques et écologiques. Ces dernières proviennent de différents domaines, allant de l’agro-alimentaire aux véhicules électriques en passant par la médecine.
SAMANU : Un projet durable
En dépit de son rôle d’exportateur de graines oléagineuses, l’Éthiopie dépense annuellement près de 600 millions USD pour importer de l’huile comestible. Saisissant cette opportunité, Manufacturing Africa en partenariat avec 54 Capital investi 21 millions USD en capital de croissance dans SAMANU à Addis Abebas.
Ce financement servira à construire une nouvelle usine pour produire de l’huile comestible à partir de graines locales telles que le soja et le tournesol. Cette installation, d’une capacité quotidienne de broyage de 200 tonnes, augmentera la production de SAMANU de 130 %. Ainsi, l’initiative devrait créer plus de 200 emplois et générera des revenus en exportant des aliments pour animaux.
Les agriculteurs locaux en bénéficient également, avec la création d’une stratégie d’approvisionnement local impliquant 7 000 exploitations agricoles familiales. En collaborant avec des organisations telles que l’Institut de transformation agricole, SAMANU vise une récolte de 55 000 tonnes de cultures oléagineuses en 2023. Cela implique éventuellement entre 5 000 et 7 000 agriculteurs à pleine capacité.
Inclusivité : Des vaccins locaux
Moins de 1 % des vaccins utilisés sur le continent est produit localement. Face à la forte dépendance de l’Afrique aux importations de vaccins, Manufacturing Africa travaille à renverser la tendance en catalysant la production locale de vaccins.
En 2021, l’initiative soutient le premier Sommet africain sur la fabrication de vaccins, facilitant plus de 30 discussions pour obtenir des engagements concrets. Des initiatives telles que le Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique (PAVM) de l’Union Africaine marquent des pas vers une action à plus grande échelle.
Ces efforts conduisent à des partenariats stratégiques entre l’Africa CDC et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations, ainsi qu’entre Afreximbank et la Africa Finance Corporation. Manufacturing Africa s’engage actuellement avec plus de 15 nouveaux fabricants et investisseurs. Cela comprend la création d’une carte des opportunités économiques et des comparaisons de coûts entre différents types de vaccins.
Résilience : Investissement dans Roam
Selon les prévisions, 80 % des ventes mondiales de véhicules devraient être électriques d’ici 2050. Roam, une entreprise active au Kenya, a sécurisé 11,8 millions USD d’investissements via Manufacturing Africa pour répondre à la croissance de la demande. Spécialisée dans la conversion de véhicules à essence en électriques, Roam a connu une croissance rapide, travaillant avec plus de 60 clients commerciaux.
Sa collaboration avec Manufacturing Africa permet une expansion significative pour augmenter sa capacité de fabrication locale. L’initiative fournit une vue d’ensemble de la chaîne de valeur, identifiant des opportunités de collaboration ainsi que le dynamisme du marché dans les pays clés. Cette avancée contribue également à la politique gouvernementale kényane en matière d’économie circulaire.