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BAD :  Les priorités  de la Stratégie décennale 2024-2033

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BAD :  Les priorités  de la Stratégie décennale 2024-2033

La Banque africaine de développement (BAD) dévoile sa stratégie décennale 2024-2033 lors des assemblées annuelles à Nairobi, en mai 2024. Axée sur les besoins critiques du continent, cette approche repose sur des partenariats locaux et internationaux pour transformer les ressources africaines en moteurs de prospérité durable. La stratégie aspire à positionner l’Afrique sur la voie du développement, à favoriser la croissance inclusive et durable tout en améliorant les conditions de vie des populations. Soutenu par un financement accru de 70 milliards USD, le plan cible cinq priorités décrites ci-dessous.

Éclairer et alimenter l’Afrique en énergie

La BAD ambitionne de réduire la fracture énergétique du continent en priorisant l’accès à une énergie abordable, fiable et durable. Cette promesse d’électrification universelle permettra d’améliorer les conditions de vie et de renforcer les capacités de production. Pour ce faire, des réformes ciblées visant à moderniser les services publics sont déployées et privilégient ainsi les partenariats public-privé.

Dans la même optique, l’institution promeut l’accès à des solutions de cuisson propres, ce qui réduira les impacts environnementaux. D’autre part, une trajectoire de développement bas-carbone créera des opportunités économiques tout en réduisant les émissions globales. De plus, l’intégration des réseaux électriques facilitera un marché unique africain de l’électricité.

La transition énergétique s’accompagne d’investissements dans les énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique. Des initiatives comme les mini-réseaux décentralisés ciblent les zones rurales, souvent marginalisées. Tandis que l’innovation technologique et la formation des techniciens locaux renforcent la durabilité de ces projets.

Nourrir l’Afrique et viser l’autosuffisance alimentaire

La BAD souhaite transformer l’agriculture en un moteur de sécurité alimentaire et de croissance économique. La modernisation des systèmes alimentaires renforcera l’autosuffisance et réduira la dépendance aux importations qui s’élève à 35 milliards USD jusqu’en 2015. Une valeur pouvant atteindre les 110 milliards USD d’ici 2025 selon cette tendance.

Les investissements dans les chaînes de valeurs agricoles deviennent alors une priorité de la banque de développement et pour stimuler la productivité. La diversification des systèmes alimentaires permettra de répondre aux besoins nutritionnels tout en augmentant les revenus des petits exploitants. Ces efforts incluront l’agroécologie et des innovations technologiques. Enfin, l’intégration régionale facilitera la création de zones spéciales de transformation agro-industrielle, essentielles pour soutenir les jeunes et les femmes dans ce secteur.

La BAD prévoit également de renforcer la résilience climatique de l’agriculture. Des programmes de gestion durable des sols et de l’eau, combinés à des systèmes d’irrigation modernes, permettront d’augmenter les rendements. L’accès à des financements pour les agriculteurs, en particulier les femmes, stimulera les initiatives locales et la création d’emplois.

Industrialiser l’Afrique

L’industrialisation constitue un levier essentiel pour la transformation économique, en particulier dans les pays émergents d’Afrique. Les secteurs agricoles et miniers jouent un rôle central dans leurs économies. Les filières exportatrices sont principalement orientées vers les matières premières ou les produits agricoles, à l’instar de la vanille à Madagascar ou du diamant au Botswana. En revanche, les importations du continent se composent majoritairement de produits finis, créant un déséquilibre notable.

La BAD encourage ainsi le développement des infrastructures industrielles, la transformation des ressources extractives et l’utilisation durable du gaz naturel. Le secteur manufacturier, stimulé par la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), permettra de répondre à la demande croissante des villes et de renforcer la compétitivité. L’institution financière appuiera également les industries pharmaceutiques, textiles ainsi que technologiques pour créer des emplois et attirer les investissements. L’accent mis sur les énergies renouvelables et les solutions basées sur l’Intelligence Artificielle ( IA)  renforcera la durabilité.

En outre, le renforcement des compétences techniques et professionnelles facilitera l’intégration des jeunes dans le marché du travail. Des partenariats avec des entreprises internationales favorisent le transfert de technologie, stimulant ainsi l’innovation locale. Les zones économiques spéciales deviendront des pôles d’excellence pour attirer des investissements directs étrangers.

Intégrer l’Afrique économiquement

L’intégration économique renforcera la compétitivité et la croissance. La BAD promeut la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes en éliminant les obstacles tarifaires et non tarifaires. Le développement des infrastructures transfrontalières, notamment énergétiques, ferroviaires et aériennes, soutiendra la connectivité. La reconnaissance mutuelle des compétences facilitera la mobilité de la main-d’œuvre. En outre, l’intégration financière permettra aux institutions de faciliter les transactions transfrontalières, stimulant ainsi les échanges intra-africains.

La BAD investira également dans des plateformes numériques pour faciliter le commerce électronique et les paiements numériques. Ces initiatives soutiendront les PME et les start-ups, renforçant leur capacité à pénétrer les marchés régionaux. Des mécanismes de règlement des différends commerciaux simplifieront les transactions et renforceraient la confiance entre les acteurs.

Améliorer la qualité de vie des populations

L’Agenda 2063 aspire à transformer l’Afrique en une région prospère, équitable ainsi qu’inclusive, où les femmes et les jeunes joueront un rôle clé. D’ici 2033, des progrès significatifs en santé publique, en apprentissage et en accès aux services essentiels renforcent les conditions de vie. L’autonomisation des populations stimulera la mobilité sociale et réduira les inégalités. Pour soutenir cette vision, les priorités incluent :

  • le renforcement des infrastructures de santé
  • l’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement
  • la promotion de la résilience climatique

Des investissements dans les soins de santé primaires, ainsi que dans les équipements pour diagnostics et gestion des maladies, seront associés à des projets d’électrification et de connectivité numérique. En parallèle, l’accès au financement et aux services pour les jeunes ainsi que les femmes entrepreneures sera étendu. Ces efforts ciblent la création de chaînes de valeur régionales et mondiales tout en stimulant l’innovation dans les secteurs émergents. La formation technique et scientifique bénéficiera d’un soutien accru pour freiner la fuite des talents et attirer des compétences vers le continent.

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