La phase 3 du programme de sécurisation et d’accueil du port de Douala, fruit d’un partenariat audacieux avec la société PortSec, marque une nouvelle étape dans sa transformation continue. L’ambition est d’aligner ses pratiques sur les normes internationales et renforcer son attrait dans un environnement régional concurrentiel.
Positionner le port parmi les plateformes logistiques les plus efficaces en Afrique centrale
Le Port autonome de Douala (PAD) se prépare à entamer une nouvelle phase de son processus de transformation. Le 21 mars 2025, PortSec, un partenaire technique, a annoncé que la troisième phase du projet de sécurité du port de Douala (DPS) serait prochainement lancée.
Le Projet DPS, lancé en 2019, vise à renforcer la sécurité des infrastructures et des activités portuaires. Ce projet ambitieux fait partie d’un plan global pour positionner le port parmi les plateformes logistiques les plus efficaces en Afrique centrale, à l’image du Port de Tanga qui s’impose comme une référence dans la région.
Localisé dans l’estuaire du Wouri, le port de Douala, qui se trouve sur la côte atlantique, gère 75 % du transport maritime du Cameroun. Ce secteur revêt une importance stratégique pour les nations sans littoral de la sous-région, telles que le Tchad, la Centrafrique et le nord du Congo.
Mettre en place une série de réformes structurelles
En raison de l’augmentation du volume des transactions, le trafic a grimpé de 10 à 13 millions de tonnes en dix ans. Le volume de conteneurs a atteint 380 900 EVP. Cela fait suite à l’initiative des autorités portuaires de mettre en place une série de réformes structurelles.
Ces réformes se concentrent principalement sur :
- La sécurisation des flux
- La diminution des pertes
- L’amélioration des infrastructures
Au-delà de ces défis, les priorités sont diverses, et la problématique de la sûreté en représente l’un des éléments centraux.
Implantation de systèmes de sécurité de pointe
La troisième étape du projet DPS, attribué à la société PortSec, prévoit l’implantation de systèmes de sécurité de pointe :
- Caméras intelligentes
- Dispositifs d’accès biométriques
- Drones
- Simulateur d’entraînement naval
Outre ces installations, la mise en place de départements médicaux et d’équipes d’intervention d’urgence, composées de cinq médecins et vingt infirmiers, est également prévue. Tout comme le renforcement des effectifs chargés de la sécurité au port.
Deux cents nouveaux agents de sécurité, formés aux nouvelles normes du domaine, renforcent les équipes existantes. Un centre de formation en matière maritime, accessible aux individus hors du cadre interne, devrait également être lancé, compte tenu de l’absence actuelle d’une telle installation dans la région.
Optimiser la gestion des coûts d’opérations portuaires
Ces réformes font partie d’un processus de modernisation qui doit s’intensifier. Depuis 2016, environ 60 milliards FCFA (environ 91 millions EUR) ont été injectés dans les infrastructures et les services portuaires tels que les grues, les portiques, les dépôts et les tracteurs logistiques.
De plus, une réforme de la facturation lancée en 2019 a conduit à une augmentation significative des revenus du port. Les frais ont été quadruplés et s’élèvent actuellement à 20 milliards de FCFA.
Les pertes dues à la dégradation ou au vol de marchandises, en particulier les chargements de bois, qui pouvaient atteindre jusqu’à 20 % de biens détournés, ont été drastiquement diminuées.
S’aligner sur la concurrence régional
Avec une démographie qui ne cesse de s’accroître, Douala compte aujourd’hui plus de six millions d’habitants et fait face à une concurrence grandiose avec d’autres ports de la zone. Particulièrement Kribi, plus avancée, mais bien en retard en termes de volume traité.
Douala mise sur son potentiel et aspire à conserver sa position de plateforme logistique de premier plan. Le site, occupant une superficie de 25,5 Km², enregistre présentement une pleine utilisation industrielle à 100 %, par rapport aux 30 % en 2018. L’objectif déclaré est de multiplier par deux le volume de trafic pour atteindre 24 millions de tonnes d’ici à l’horizon 2030.
Toutefois, la transformation du port de Douala, entamée il y a dix ans, dépend d’un équilibre fragile entre les investissements publics, l’évolution technologique et la gouvernance institutionnelle. La sécurisation n’est qu’un élément, indéniablement crucial, d’une chaîne logistique que le port aspire à rendre davantage fluide, sécurisé et transparent.