L’industrie agricole est la pierre angulaire de l’économie africaine. Ce secteur embauche plus de 230 millions d’Africains sur le continent et représente 35 % du PIB. La production et le commerce agricoles contribuent largement aux économies nationales, mais malgré cela, une grande partie de l’industrie agricole africaine est non industrialisée, fragmentée et sous-développée.
Importance des parcs agro-industriels
Les parcs agro-industriels sont considérés par de nombreux experts du secteur agroalimentaire comme des moteurs clés de l’industrialisation agricole. Par ailleurs, ces infrastructures permettent d’améliorer la productivité d’une manière qui profite à toutes les chaînes de production. Également appelés zones agro-industrielles ou zones de transformation agricole, les parcs agro-industriels servent de pôles de production, favorisant le développement économique et l’innovation, tout en générant des revenus plus sûrs et plus fiables pour les petits exploitants.
L’industrialisation est un indicateur clé du développement économique et social. En outre, l’industrialisation agricole est particulièrement importante pour les régions en développement. Notamment, lorsque ces zones cherchent à :
- Transformer leurs économies
- Résoudre les problèmes de sécurité alimentaire
- Construire des systèmes alimentaires plus durables et résilients
Fonctionnement des parcs agro-industriels
Les parcs agro-industriels sont des zones industrielles spécialisées dédiées à la production et à la transformation de produits agricoles. Souvent situées en milieu rural ou périurbain, ces zones de terre sont généralement contrôlées par une entité publique-privée. Les parcs agro-industriels se composent de producteurs, de transformateurs et de fabricants, ainsi que d’entreprises auxiliaires telles que les services financiers et les TIC qui soutiennent le bon fonctionnement du parc.
Les parcs agro-industriels agissent comme un réseau physique pour les producteurs et les transformateurs. Un lieu où les ressources sont mises en commun au profit de tous les participants. En travaillant en étroite collaboration, les entreprises peuvent partager des services essentiels tels que la gestion, le transport, le stockage et l’emballage. Ces structures peuvent tirer profit les unes des autres, réduire les coûts et établir un chemin isolé et autosuffisant vers le marché.
Dans de nombreux cas, les entreprises installées dans les parcs agro-industriels sont des PME, pour lesquelles l’action collective permettent une plus grande productivité et des opportunités de croissance. Cela est particulièrement vrai en Afrique, où près de 80 % de la nourriture est produite par des petits exploitants qui ne disposent pas des finances et des ressources nécessaires pour améliorer leurs capacités de production.
Développement des parcs agro-industriels en Afrique
La popularité des parcs agro-industriels augmente rapidement ces dernières années. En particulier, dans les pays à revenu faible et intermédiaire où l’industrialisation agricole est encore naissante. Les gouvernements de ces régions s’accordent à dire que les parcs agro-industriels peuvent accroître la valeur ajoutée des activités agricoles.
Des recherches menées par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) présentent plusieurs exemples réussis d’industrialisation agricole en Afrique. Notamment des parcs intégrés en Éthiopie, au Maroc, au Ghana, au Sénégal et au Kenya. Couvrant des secteurs comme l’horticulture, la pêche, la foresterie, le maïs, le café et l’élevage. Avec des dizaines de parcs prévus ou en construction dans toute l’Afrique, leur influence devrait s’accroître dans les années à venir.
Le développement des parcs agro-industriels en Afrique repose sur des politiques efficaces et sur un soutien institutionnel mixte public-privé. La majorité des parcs sont gérés par des partenariats public-privé (PPP). Ce qui permet aux gouvernements et aux acteurs du secteur privé de travailler ensemble et de partager les risques et bénéfices associés. De nombreux parcs agro-industriels bénéficient également de financements provenant d’institutions financières de développement (IFD) et de banques multilatérales de développement (BMD).
L’Alliance pour les zones agro-industrielles spéciales, récemment créée, représente l’une des plus grandes initiatives du secteur. Elle réunit la Banque africaine de développement, Afreximbank, le Groupe de la Banque islamique de développement et l’ONUDI. Ce groupe a pour objectif d’investir 3 milliards USD pour transformer les zones rurales africaines en zones agro-industrielles.
Vers l’autosuffisance avec l’appui des parcs agro-industriels
La mise en place de systèmes alimentaires autosuffisants, durables et résilients est une priorité à long terme en Afrique. Bien que les parcs agro-industriels ne constituent pas une solution complète à ces défis, ils peuvent y contribuer de manière significative.
Les parcs agro-industriels peuvent jouer un rôle essentiel dans l’autonomisation des petits exploitants en facilitant leur intégration dans des marchés plus vastes. Ces parcs donnent accès à des outils de pointe et au soutien de grandes entreprises. Ce qui augmente considérablement l’efficacité et la productivité des petits exploitants. De plus, l’accès à la R&D au sein des parcs agro-industriels permet aux petits exploitants d’innover et de s’améliorer, ce qui conduit à une augmentation de leur production globale.
En regroupant les petits exploitants, les parcs agro-industriels favorisent également la négociation collective et renforcent le pouvoir de négociation de ces agriculteurs auprès des fournisseurs, des acheteurs et des institutions financières. Cette approche collective améliore leur capacité à obtenir de meilleurs prix, à accéder au financement et à négocier des conditions favorables, améliorant ainsi leur durabilité économique et leur présence sur le marché.
