Le gouvernement du Burkina Faso a récemment pris la décision d’interdire l’exportation de noix de cajou sous forme brute jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure, entrée en vigueur le 28 mars 2025, vise principalement à garantir un approvisionnement suffisant en matière première pour les unités locales de transformation, qui ont du mal à fonctionner à pleine capacité.
Aider les producteurs à accroître leurs revenus
Le Burkina Faso a opté pour la rétention de toutes les noix de cajou sur son territoire, dans le but d’augmenter la valeur de cette filière. Une décision appliquée et mise en œuvre sans délai, selon le communiqué ministériel publié mercredi dernier. L’objectif de cette décision est de générer une valeur ajoutée, des postes d’emploi et de consolider la souveraineté économique, en accord avec la vision du Conseil burkinabè de l’anacarde.
Cependant, le prix des noix de cajou est fixé à 385 francs CFA (environ 0,62 USD) le kilogramme, contre 310 francs CFA en 2024. Une augmentation qui pourrait aider les producteurs à accroître leurs revenus grâce à cette hausse de 75 francs CFA. Cela contribue ainsi à la croissance de l’économie nationale, notamment avec une production moyenne de 200 000 tonnes chaque année depuis cinq saisons.
Contexte et Objectifs
Renforcement de l’industrie locale : Le Burkina Faso souhaite dynamiser son industrie de transformation locale, qui n’a transformé que 16 000 tonnes de noix de cajou en 2024, soit environ 10 % de sa récolte, bien que la capacité installée soit de 30 000 tonnes.
Création de valeur ajoutée : L’objectif est de créer davantage de valeur ajoutée sur le territoire en encourageant les industries locales à traiter les noix brutes avant leur exportation.
Soutien aux producteurs : Le prix d’achat plancher des noix brutes a été fixé à 385 francs CFA le kilogramme, contre 310 francs CFA en 2024, pour soutenir les planteurs.
Impact sur les exportations : Cette décision affecte directement les exportations de noix de cajou, qui représentent une part importante des revenus du pays.
Défi de l’absorption : Le succès de cette initiative dépend de la capacité des unités industrielles à absorber l’offre et à proposer des prix compétitifs aux producteurs.
Mesures prises par le gouvernement
Arrêt des autorisations d’exportation : Les Autorisations spéciales d’exportation (ASE) ne sont plus délivrées, et les opérateurs disposant d’ASE en cours de validité ont sept jours pour finaliser leurs démarches.
Sanctions pour non-respect : Tout manquement à cette mesure expose les contrevenants à des sanctions.
En favorisant la transformation locale, le Burkina Faso cherche à renforcer sa souveraineté économique en limitant sa dépendance à l’égard des exportations brutes et en créant une économie plus indépendante et durable. Cette mesure pourrait également contribuer à stabiliser le prix plancher de l’anacarde sur le marché en garantissant une offre plus stable et en réduisant les fluctuations liées aux exportations.