Le gouvernement kényan annonce un investissement significatif de 19 millions USD dans la création d’un centre d’excellence halieutique sur les rives du lac Victoria. Ce projet ambitieux vise à renforcer la durabilité de la pêche dans cette région, qui est non seulement une source de subsistance pour des millions de personnes, mais aussi un écosystème vital pour la biodiversité. Capmad explore les implications de cet investissement, les enjeux de la pêche sur le lac Victoria, et les bénéfices attendus pour les communautés locales.
Contexte de la Pêche sur le Lac Victoria
Le lac Victoria, le plus grand lac d’Afrique et le deuxième plus grand lac d’eau douce au monde, est partagé par trois pays : le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Il abrite une riche biodiversité, notamment plus de 500 espèces de poissons, dont le célèbre tilapia et le poisson-chat. La pêche est une activité économique cruciale pour les pays riverains, fournissant des emplois à environ 3 millions de personnes et représentant une source de protéines essentielle pour des millions d’autres.
Cependant, la surpêche, la pollution et les changements climatiques menacent cet écosystème fragile. Selon des études récentes, les stocks de poissons du lac Victoria ont diminué de 50 % au cours des deux dernières décennies. Ce déclin a des conséquences sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés locales.
Objectifs du Centre d’Excellence Halieutique
Le centre d’excellence halieutique, financé à hauteur de 19 millions USD, a pour objectif principal de promouvoir des pratiques de pêche durables et renforcer la gestion des ressources halieutiques.
- Formation et sensibilisation : Le centre propose des programmes de formation pour les pêcheurs locaux sur les techniques de pêche durables, la gestion des stocks de poissons et la préservation de l’environnement aquatique.
- Recherche et développement : Le centre sera également un hub pour la recherche scientifique, visant à étudier les écosystèmes du lac Victoria et à développer des stratégies pour restaurer les populations de poissons.
- Innovation technologique : L’introduction de technologies modernes dans la pêche, comme les systèmes de suivi des stocks de poissons et les méthodes de pêche sélective, sera encouragée pour minimiser l’impact sur l’environnement.
- Collaboration régionale : Le projet favorise la coopération entre les pays riverains pour une gestion intégrée des ressources halieutiques, essentielle pour la durabilité à long terme du lac Victoria.
Impact économique et social
L’investissement dans le centre d’excellence halieutique est attendu pour avoir un impact économique significatif. Selon les estimations, la pêche sur le lac Victoria génère environ 300 millions USD par an. En améliorant la durabilité des stocks de poissons, le centre pourrait contribuer à augmenter ce chiffre, tout en garantissant la sécurité alimentaire pour des millions de personnes.
De plus, le projet devrait créer des emplois dans divers secteurs, notamment la recherche, l’éducation et le développement communautaire. En formant les pêcheurs et en leur fournissant des outils et des ressources, le centre pourrait également améliorer les revenus des ménages, réduisant ainsi la pauvreté dans les communautés riveraines. A l’instar de Madagascar qui démontre des résultats positifs dans le secteur de la pêche.
Enjeux environnementaux
La création du centre d’excellence halieutique s’inscrit dans un contexte environnemental préoccupant. Le lac Victoria fait face à des défis tels que la pollution due aux déchets industriels et agricoles, ainsi que l’invasion d’espèces exotiques comme le poisson-lion. Ces facteurs exacerbent la pression sur les écosystèmes aquatiques.
Le centre aura un rôle clé dans la sensibilisation à ces enjeux environnementaux et dans la promotion de pratiques de pêche qui respectent l’équilibre écologique. En intégrant des approches de conservation dans ses programmes, le centre contribuera à la préservation de la biodiversité du lac.
Un pas important vers la durabilité de la pêche sur le lac Victoria
L’investissement de 19 millions USD dans le centre d’excellence halieutique est un pas important vers la durabilité de la pêche sur le lac Victoria. Cependant, pour que ce projet soit véritablement efficace, il est essentiel que les parties prenantes, y compris les gouvernements, les pêcheurs et les organisations non gouvernementales, collaborent étroitement.
Les résultats de ce projet pourraient servir de modèle pour d’autres initiatives similaires dans la région des Grands Lacs africains, où la pêche est également confrontée à des défis similaires. En partageant les meilleures pratiques et en renforçant les capacités locales, le Kenya pourrait jouer un rôle de leader dans la gestion durable des ressources halieutiques en Afrique.
Revitaliser la pêche dans cette région emblématique
L’investissement du Kenya dans un centre d’excellence halieutique sur le lac Victoria représente une opportunité précieuse pour revitaliser la pêche dans cette région emblématique. En mettant l’accent sur la durabilité, la recherche et la collaboration, ce projet pourrait non seulement améliorer les moyens de subsistance des communautés locales, mais aussi contribuer à la préservation d’un écosystème vital pour l’Afrique.
Actuellement, le Kenya satisfait environ 70 % de ses besoins en poisson par le biais des importations. Afin de réduire cette dépendance et augmenter sa production intérieure, le gouvernement lance des initiatives audacieuses visant à développer les infrastructures liées à la pêche en eau douce.