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Investir dans le secteur apicole africain : Bénéfique pour tous

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Investir dans le secteur apicole africain : Bénéfique pour tous

Bien que le prix du miel en Afrique connaisse une grande disparité d’une région à l’autre, l’apiculture demeure un secteur prometteur pour les investissements.

Alternative durable pour l’économie

La culture de miel en Afrique contribue à la préservation des ressources naturelles : la flore, la sylviculture et l’agriculture. Ce produit « vert » offre également une alternative potentielle pour la diversification des exportations, tout en garantissant un impact réduit sur l’écosystème. En 2022, le projet d’apiculture 100 % éco-responsable a permis au Bénin de remédier à la déforestation, causée en majeure partie par les feux de brousses. La filière apicole devient ainsi une option davantage lucrative que l’exploitation forestière, à l’instar des anacardiers et de la production de miel.

En tant qu’activité phare de certains pays africains, la filière apicole permet à de nombreuses communautés de compléter leurs revenus insuffisants. À titre d’exemple, les grands marchés du miel permettent de générer des bénéfices considérables, soutenant ainsi les ménages d’au moins 8 États du Nigéria. De manière similaire, le projet au Bénin précédemment mentionné a permis à 60 apiculteurs du centre et du nord du pays d’ accroître leurs revenus.

En raison de ses bénéfices, diverses organisations gouvernementales et privées soutiennent le développement de ce secteur en Afrique. En septembre 2021, l’Union Européenne (UE), en partenariat avec l’Agence belge de développement (ENABLE), a apporte son soutien à la filière apicole tanzanienne en investissant 11 millions USD. L’UE finance aussi un programme de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pour développer la filière apicole angolaise. L’objectif est de diversifier l’économie de l’Angola, actuellement tributaire de l’extraction du pétrole, qui représente actuellement 90 % des exportations du pays du pays.

Potentiel du secteur apicole

Le cours du miel africain est influencé par sa provenance et sa qualité, connaissant une croissance notable au fil des années. En 2021, l’Égypte domine le marché avec une valeur d’exportation de 8,6 millions USD, suivie de près par l’Afrique du Sud avec 3,36 millions USD de recette d’exportation, et la Zambie avec 3,8 millions USD. Le miel tanzanien, affichant une valeur d’exportation de 2,4 millions USD, demeure une valeur sûre de la filière apicole africaine.

L’industrie du miel africain affiche un rendement économique important totalisant 20 millions USD en 2021. En Afrique australe, cette valeur atteint 6,93 millions USD, dont 51,5 % est assuré par l’Afrique du Sud. De 2017 à 2022, le cours du miel d’Afrique du Sud oscille entre 4,08 USD et 5,45 USD le kg.

Sa valeur a enregistré une croissance annuelle de 10,6 % de 2017 à 2018, puis a chuté de 16, 2 % l’année suivante. En 2020, son prix à l’exportation a légèrement diminué de 4,7 % avant de connaître une hausse de 21,1 % en 2021. Depuis lors, le cours affiche une valeur croissante de 5,45 USD, soit une augmentation de 10,3 % en 2022. En suivant cette tendance, les prévisions indiquent que le coût à l’exportation par kg de miel naturel d’Afrique du Sud devrait atteindre 5,90 USD en 2023 et 6,37 USD en 2024.

En faveur de l’inclusion professionnelle de la femme

En 2022, la sécheresse mellifère au Maroc engendre une dépréciation de 10% du rendement de miel par rapport à la production précédente. Le changement climatique continue de causer des ravages dans toute l’Afrique, impactant l’économie locale, y compris la filière agricole du sucre et apicole en générale. Pour y remédier, le gouvernement marocain a débloqué 16,4 millions USD via un programme du Ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires. Face au même fléau, les femmes maasaï des communautés d’éleveurs de bétail dans le nord de la Tanzanie se sont converties à la cueillette de miel pour améliorer leurs situations financières.

Autrefois pratiquée majoritairement par des hommes, en Angola comme en Tanzanie, la culture du miel implique désormais plus de femmes. Bien que l’apiculture procure un revenu substantiel, le manque d’équipements, de protections, et autres difficultés entrave le développement de ce secteur. Outre la diminution progressive d’effectif de ruches, l’exposition aux risques de blessures, notamment aux piqûres, provoque des inflammations ainsi que des douleurs articulaires.

Fort heureusement, divers partenariats entre organisations intergouvernementales soutiennent la filière apicole africaine, ce qui est particulièrement bénéfique pour les femmes et les jeunes. En 2020, le Forest and Farm Facility en collaboration avec FAO, et l’International Union for Conservation of Nature et International Institute for Environment and Development, ainsi que l’AgriCord, ont lancé un programme de formation bénéficiant aux apicultrices tanzaniennes.

En mai 2023, dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne, la CNUCED et l’Universidade José Eduardo dos Santos collaborent avec le gouvernement angolais pour lancer une formation sur l’exploitation du potentiel du miel. Teresa Moreira, responsable de la division du commerce international de la CNUCED, souligne que la modernisation assurera une hausse significative de la production de miel en Afrique conforme aux normes internationales. Le projet permet de créer des opportunités durables dans les communautés rurales, mais surtout de promouvoir l’inclusion professionnelle des femmes. Cette initiative, visant le renforcement de l’autonomie de la gent féminine, leur attribue un rôle prédominant au sein de l’économie locale ainsi que de leur communauté.

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