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Filière soja d’Afrique s’impose sur le marché international

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Filière soja d’Afrique s’impose sur le marché international

En Afrique, de plus en plus de cultivateurs se tournent vers la filière du soja. La demande internationale pour cet aliment et ses produits dérivés augmente considérablement. Cette graine, appartenant à la famille des légumineuses, a le potentiel de s’imposer sur le marché mondial et devient un produit phare des exportations africaines.

Secteur prometteur en pleine expansion

Le soja, aliment très nutritif, constitue une opportunité d’investissement profitable pour l’Afrique. Cette graine possède un grand potentiel en raison de ses diverses utilisations. Allant de la production de lait et d’aliments pour les bétails, en passant par les transformations industrielles ainsi que la consommation directe.

Les pays occidentaux ont déjà réussi à éradiquer la malnutrition en exploitant les bienfaits du soja. L’Afrique doit s’inspirer de leur exemple et tirer parti des avantages nutritionnels du soja pour améliorer la santé et la qualité de vie de sa population.

Demande accrue de sous-produits de soja

Le soja est reconnu pour ses graines oléagineuses qui fournissent l’huile alimentaire la plus consommée au monde. Sa teneur élevée en nutriments en fait une culture très demandée, particulièrement dans les pays où les consommateurs optent pour une alimentation plus saine. En effet, d’après Mordor Intelligence, près de 23 % des Européens sont flexitariens, dont la majorité aspire à devenir végétarien.

En termes de valeur nutritive, 100 ml de graines de soja sèches contiennent la même qualité de protéines assimilables que 150 g de steak. Cela en fait un excellent ingrédient pour une alimentation saine. Il n’est pas surprenant que la demande de produits dérivés du soja, tels que la farine, le tourteau, l’huile, la lécithine, le tofu et le lait, est en constante augmentation. Cependant, les pays grands consommateurs de soja et de produits dérivés en produisent peu, constituant ainsi une opportunité commerciale pour l’Afrique.

Marché émergent de la lécithine de soja

Le secteur agroalimentaire du soja est en plein essor, avec une croissance attendue de 20 % par an dans les années à venir. La lécithine de soja, un dérivé de choix, répond à une demande accrue pour des suppléments nutritionnels visant à prévenir les affections liées au mode de vie sédentaire. À savoir les troubles métaboliques, le diabète, l’obésité, l’ostéoporose et les pathologies cardiovasculaires.

Par ailleurs, la lécithine est très prisée dans l’industrie des émulsifiants alimentaires, notamment pour les produits ciblant la santé cardiovasculaire. Selon les projections de Mordor Intelligence, le marché de la lécithine devrait atteindre 960 millions USD en 2023, avec une croissance annuelle cumulée de 6,15 % entre 2023 et 2028.

Quels sont les pays africains les plus gros producteurs de soja

Bien que l’Afrique n’est pas officiellement classée parmi les principaux producteurs mondiaux de soja, cette région montre un fort potentiel. Les pays leaders dans ce secteur sont :

  • Afrique du Sud : la nation arc-en-ciel se distingue par une production record de 2,4 millions de tonnes en 2022-2023, soit une hausse de 21 % par rapport à la période précédente.
  • Nigéria : principal producteur en Afrique occidentale, ce pays enregistre une production annuelle de 300 mille tonnes de farine de soja et 68 mille tonnes d’huile de soja.
  • Togo : cette nation connaît une augmentation significative de sa production de soja ces dernières années. Le Togo est actuellement à la conquête.

Togo : principal exportateur de soja bio vers l’Europe

En matière de production, le Togo enregistre une remarquable progression, passant de 25 000 tonnes de soja en 2015 à 200 000 tonnes en 2021. L’année suivante, la récolte atteint 280 000 tonnes et les estimations du CIFS pour 2023 prévoient 300 000 tonnes. Les agriculteurs du Togo font pousser deux variétés de soja : le traditionnel et le biologique.

Au Togo, 80 % du soja traditionnel sera transformé et 20 % pour l’exportation. Près de 60 % du soja bio du pays sont destinés à l’exportation dont la majorité vers l’Europe. Tandis que les 40 % restants sont réservés à la transformation locale. En outre, les fèves de soja togolaises réussissent à pénétrer les marchés des Pays-Bas, du Vietnam, des États-Unis et de l’Inde.

Défis et perspectives de développement de la filière Soja

La culture du soja présente une rentabilité et des avantages sociaux indéniables pour la population africaine. Au Togo, par exemple, cette filière est plus lucrative que les autres cultures, attirant ainsi de nombreux paysans. Pour illustrer, le Conseil interprofessionnel de la filière soja du pays (CIFS) regroupe actuellement 24 000 producteurs dont 9 000 femmes.

Cependant, l’accroissement de la dépendance à une seule culture est préoccupant pour la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale. Concentrer les ressources et l’attention sur la culture du soja au détriment d’autres céréales peut diminuer la diversité alimentaire et agricole. Cela pourrait également rendre les agriculteurs plus vulnérables aux fluctuations du marché du soja.

Conditions de conformité aux normes bio

Passer de la culture du manioc et de l’igname à celle du soja représente un défi considérable. Au Togo, de nombreux paysans ne possèdent pas de terres et doivent donc les louer. Cette filière demande ainsi un investissement important qui dépasse souvent les moyens des agriculteurs africains. La réussite de cette transition est facilitée par le soutien d’associations telles que le CIFS et la Fédération nationale des coopératives de producteurs de soja.

Le soja bio, destiné à l’exportation, doit se conformer aux normes de certification pour être commercialisé sur le marché européen. Cette graine, généralement simple à cultiver, ne nécessite que trois mois pour être prête à la récolte. Toutefois, la culture bio ne doit se faire qu’une fois par an afin de permettre au sol de se reposer. De plus, le producteur doit changer de parcelle tous les quatre ans pour que la terre retrouve les oligo-éléments essentiels.

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