La Namibie a franchi une étape historique en annonçant la gratuité totale de l’enseignement supérieur public à partir de l’année universitaire 2026. Cette décision, dévoilée par la Présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah lors de son premier discours sur l’état de la nation, marque un tournant majeur dans la politique éducative du pays et répond aux aspirations de sa jeunesse.
Une réforme ambitieuse pour l’avenir des jeunes
Première femme élue à la tête de la Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah a déclaré devant le Parlement : « J’ai le plaisir d’annoncer qu’à partir de la prochaine année universitaire, débutant en 2026, l’enseignement supérieur sera entièrement subventionné par l’État. Cela signifie qu’il n’y aura plus de frais d’inscription ni de scolarité dans les universités publiques et les centres d’enseignement technique et professionnel » .
Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la politique éducative namibienne, qui offre déjà un enseignement gratuit dans les écoles primaires et secondaires publiques. Désormais, les deux universités publiques et les sept centres de formation professionnelle du pays seront accessibles sans frais de scolarité ni d’inscription.
Un levier contre le chômage et la pauvreté
Avec environ 70 % de sa population de moins de 35 ans, la Namibie fait face à un taux de chômage des jeunes estimé à 44,4 %. La gratuité de l’enseignement supérieur vise à :
- Améliorer l’accès à l’éducation
- Renforcer les compétences de la jeunesse
- Stimuler l’économie nationale
Parallèlement, la Présidente annonce le lancement d’un programme national de stages et d’apprentissage en 2025. Il est destiné à offrir aux jeunes une expérience professionnelle dans les secteurs public et privé. Un fonds de 13,7 millions USD sera également mis en place pour soutenir les entreprises informelles et les micro-entreprises détenues par des jeunes.
Défis et perspectives
Bien que cette réforme soit saluée comme une avancée majeure, sa mise en œuvre soulève des questions concernant le financement et la qualité de l’enseignement. La Présidente a précisé que les fonds proviendraient des subventions existantes accordées aux universités publiques et du Fonds d’aide financière aux étudiants de Namibie (NSFAF).
Des voix critiques s’interrogent sur la faisabilité de cette mesure sans augmentation significative du budget alloué à l’enseignement supérieur. Cependant, le gouvernement affirme que cette initiative est une réponse directe aux revendications des étudiants et des familles, et qu’elle constitue un investissement dans l’avenir du pays.
Une inspiration pour le continent africain
En optant pour une prise en charge totale de l’enseignement supérieur public, la Namibie se positionne comme un modèle progressiste en Afrique. Cette décision audacieuse pourrait inspirer d’autres nations du continent à repenser leurs politiques éducatives pour favoriser l’inclusion et le développement socio-économique.
La réforme annoncée par la Présidente Nandi-Ndaitwah envoie un message fort : l’éducation est un droit fondamental et un outil essentiel pour transformer la société. En investissant dans la jeunesse, la Namibie mise sur un avenir plus équitable et prospère pour tous.