Les cyberattaques en Afrique connaissent une hausse alarmante. Notamment, avec une augmentation de 14 % des incidents liés aux logiciels espions et une progression de 26 % des attaques par malwares volant des mots de passe selon Kaspersky.
Cibles prioritaires des cyberattaques
Infrastructures critiques : Attaques contre les compagnies d’électricité (Cameroun), télécommunications (Namibie, Ouganda) et laboratoires de santé (Afrique du Sud).
Secteur financier : Fraude bancaire généralisée en Afrique de l’Ouest et 85 % d’utilisation des services bancaires mobiles exposant les utilisateurs.
Gouvernements : Piratages massifs visant les agences sud-africaines (1 450 attaques/semaine en 2024), dont le fonds de pension public (85 milliards USD).
Sensibiliser davantage sur les risques
Dans le domaine B2C, la croissance des services financiers en ligne, associée à un niveau de connaissance numérique relativement bas, rend les individus particulièrement exposés aux risques.
En 2024, Kaspersky a détecté 131,5 millions de menaces en ligne sur le continent africain. Le Kenya se classe premier avec près de 20 millions de cas, suivi de près par l’Afrique du Sud (17 millions) et le Maroc (12,6 millions). Ces risques, qui ont augmenté de 1,2 % par rapport à 2023, touchent principalement les sociétés.
En plus des cyberattaques, une forte augmentation des logiciels malveillants locaux est constatée, souvent transmis par des dispositifs externes tels que les clés USB : +169 % au Nigeria, +86 % en Éthiopie, +32 % en Afrique du Sud, +11 % au Sénégal et +9 % au Maroc.
Facteurs aggravants
Disparités régionales : le Kenya, Maurice et le Sénégal disposent de stratégies nationales, contrairement au Burundi ou à la Centrafrique.
Défis technologiques : 1 utilisateur sur 9 au Nigeria installe des applications Android infectées.
Nouveaux outils criminels : exploitation de l’IA pour le phishing et chevaux de Troie sophistiqués comme dans l’application 3CXDesktop.
Comment les entreprises africaines peuvent-elles se protéger ?
Les entreprises africaines peuvent adopter une approche multidimensionnelle pour renforcer leur cybersécurité face à la recrudescence des attaques.
Authentification renforcée : Mise en place systématique de mots de passe complexes et authentification à deux facteurs, notamment pour les services bancaires mobiles vulnérables.
Mises à jour logicielles : Maintenance rigoureuse des systèmes pour corriger les failles de sécurité, une pratique souvent négligée selon les audits.
Chiffrement des données : Protection des informations sensibles via des protocoles de chiffrement avancés.
Plans de réponse : Élaboration de protocoles d’urgence pour limiter les dommages lors d’incidents, incluant des sauvegardes hors-ligne.
Contrôle d’accès : Restrictions d’accès aux données sensibles via des politiques de privilèges minimums.
Solutions IA : Déploiement de systèmes capables de détecter les anomalies comportementales et d’automatiser les réponses.
Pare-feux nouvelle génération : Combinaison de filtrage réseau et de surveillance analytique pour contrer les malwares sophistiqués.
Détection d’intrusions : Surveillance en temps réel des activités suspectes sur les réseaux d’entreprise.
Conformité réglementaire : Alignement progressif sur des standards comme le RGPD africain émergent, malgré les disparités législatives régionales.
Perspectives et solutions
Le marché africain de la cybersécurité devrait atteindre 2,7 milliards USD d’ici 2025. Les pays renforcent leurs cadres législatifs, comme l’Afrique du Sud avec son commandement cybernétique militaire, tandis que le Cyber Africa Forum 2025 souligne l’urgence de collaborations transnationales. La sensibilisation des utilisateurs reste un enjeu central face aux arnaques financières et rançongiciels.
