Alors que les économies africaines se redressent, l’AFD prévoit une croissance en 2025 pour le continent. Cette progression repose sur plusieurs facteurs économiques, politiques et sociaux. Cependant, le développement reste inégal.
Dynamique encourageante mais contrastée
Les économies africaines font preuve de résilience face aux défis mondiaux. La croissance du continent atteint 4 %, soit le double de celle de l’économie mondiale estimée à 2 %. Cependant, la croissance par habitant reste limitée à 2 %. « La part de l’Afrique augmente dans l’économie mondiale », souligne le directeur général de l’AFD, Rémy Rioux.
Cette dynamique repose sur la diversification économique et la hausse des cours des matières premières. Les économies diversifiées enregistrent une croissance plus forte que celles dépendantes d’un seul produit ou des ressources naturelles, note l’économiste en chef de l’agence, Thomas Melonio.
Les situations varient considérablement entre les 55 pays du continent. Les matières premières restent un moteur essentiel. Pour illustrer, la Côte d’Ivoire bénéficie de la flambée du cacao. Tandis que les pays riches en minerais profitent de la demande croissante en ressources stratégiques :
- Le Sénégal, grâce au lancement de l’exploitation gazière
- Le Niger avec la production de pétrole en expansion
- La RDC et la Zambie poursuivent leur croissance, soutenue par le cuivre
- Le Ghana ainsi que le Mali en tant qu’exportateurs majeurs d’or
Par ailleurs, les services financiers et technologiques connaissent un essor rapide. Le Bénin et le Rwanda réussissent à diversifier leurs économies grâce à ces secteurs à forte valeur ajoutée, renforçant la stabilité économique.
Gestion de la dette : un point de vigilance
Malgré des perspectives positives, la dette reste une préoccupation centrale pour les économies africaines. Avec des taux d’intérêt élevés, les emprunts contractés auprès de bailleurs internationaux, notamment la Chine, pèsent sur les finances publiques.
Certains pays parviennent toutefois à restructurer leur dette. Le Tchad, le Ghana et l’Éthiopie profitent des mécanismes du Club de Paris pour alléger leur fardeau financier. Cependant, des niveaux d’endettement excessifs pourraient compromettre les avancées économiques.
L’AFD note aussi des progrès en Afrique du Sud. La nation Arc-en-ciel réalise des progrès notables avec une réduction significative des coupures d’électricité. Ces efforts améliorent l’activité économique et renforcent la compétitivité des entreprises locales. En outre, des nations africaines investissent massivement dans les énergies renouvelables pour diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Investissements soutenus par l’AFD
L’AFD finance des projets stratégiques en Afrique depuis plusieurs années. En 2024, l’agence engage 5 milliards EUR d’investissements supplémentaires. Cela représente une augmentation de 10 % par rapport aux fonds émis en 2023. Ces financements, principalement sous forme de prêts, visent à renforcer les capacités productives des pays partenaires. Un exemple marquant, un prêt de 350 millions EUR accordé à l’Office chérifien des phosphates (OCP) au Maroc en 2024. Cet investissement, le plus important jamais accordé à une entreprise, améliore l’efficacité des engrais, un secteur crucial pour l’agriculture africaine.
De manière générale, l’AFD dispose d’un budget annuel d’environ 14 milliards EUR. L’État français contribue à hauteur de 2 milliards EUR. Tandis que l’organisation lève 10 milliards EUR sur les marchés via des obligations, précise Rémy Rioux. Toutefois, l’agence craint une réduction importante des ressources prévues dans le budget 2025. Cette baisse risque de compromettre ses activités dans 150 pays, affectant notamment l’aide publique au développement.