En 2024, le Maroc atteint un jalon significatif dans sa gestion fiscale, enregistrant des recettes fiscales record de 28,8 milliards EUR. Ce chiffre, qui représente une augmentation substantielle par rapport aux années précédentes, témoigne des efforts du gouvernement marocain pour renforcer son système fiscal et améliorer la collecte des impôts.
Quels sont les facteurs ayant contribué à cette performance ? Les implications économiques et sociales de cette hausse des recettes fiscales ainsi que les défis à relever pour maintenir cette dynamique ? Tour d’horizon avec Capmad.
Contexte économique marocain
Le Maroc, avec une population d’environ 37 millions d’habitants, enregistre une croissance économique soutenue ces dernières années. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le PIB du Maroc est de 140 milliards EUR en 2023, avec une prévision de croissance de 3,5 % pour 2024. Cette croissance économique est accompagnée d’une augmentation des investissements étrangers, d’une diversification des secteurs économiques et d’une amélioration de l’environnement des affaires.
Chiffres clés des recettes fiscales
Augmentation des recettes : Les recettes fiscales de 28,8 milliards EUR en 2024 représentent une augmentation de 12 % par rapport à 2023, où elles s’élevaient à environ 25,7 milliards EUR. Cette hausse est attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’amélioration de la conformité fiscale et l’élargissement de l’assiette fiscale.
Répartition des recettes : En 2024, les recettes fiscales se répartissent comme suit :
- Impôt sur le revenu : 9 milliards EUR
- Impôt sur les sociétés : 7 milliards EUR
- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : 8 milliards EUR
- Autres taxes et contributions : 4,8 milliards EUR
Taux de conformité : Le taux de conformité fiscale a augmenté, atteignant 85 % en 2024, contre 78 % en 2023. Cette amélioration est le résultat d’efforts accrus pour sensibiliser les contribuables et renforcer les contrôles fiscaux.
Facteurs contribuant à la hausse des recettes
Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation des recettes fiscales au Maroc.
- Réformes fiscales : Le gouvernement marocain a mis en œuvre des réformes visant à simplifier le système fiscal, à élargir l’assiette fiscale et à améliorer la collecte des impôts. Ces réformes ont inclus la numérisation des services fiscaux, facilitant ainsi le paiement des impôts pour les contribuables.
- Croissance économique : La croissance soutenue de l’économie marocaine a également joué un rôle crucial. L’augmentation des activités économiques, en particulier dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’industrie, a entraîné une hausse des recettes fiscales.
- Lutte contre l’économie informelle : Le gouvernement intensifie ses efforts pour formaliser l’économie informelle, qui représente environ 20 % du PIB marocain. En intégrant davantage d’entreprises dans le système fiscal, le Maroc a pu augmenter ses recettes.
Implications Économiques et Sociales
L’augmentation des recettes fiscales a des implications significatives pour l’économie marocaine.
- Investissements publics : Avec des recettes fiscales plus élevées, le gouvernement dispose de ressources supplémentaires pour financer des projets d’infrastructure, d’éducation et de santé. En 2024, le budget d’investissement public a été augmenté de 15 %, atteignant 10 milliards EUR.
- Réduction de la dette : L’augmentation des recettes fiscales contribue également à la réduction du déficit budgétaire et de la dette publique. En 2024, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a diminué, atteignant 65 %, contre 70 % en 2023.
- Amélioration des services publics : Les recettes fiscales accrues permettent également d’améliorer les services publics, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Le gouvernement a annoncé une augmentation de 20 % des dépenses dans ces secteurs en 2024.
Défis à relever
Malgré ces résultats positifs, le Maroc doit faire face à plusieurs défis pour maintenir cette dynamique.
- Économie informelle : Bien que des progrès soient réalisés, l’économie informelle reste un défi majeur. Le gouvernement doit continuer à mettre en œuvre des politiques pour encourager la formalisation des entreprises et améliorer la conformité fiscale.
- Inégalités sociales : L’augmentation des recettes fiscales ne doit pas se faire au détriment des inégalités sociales. Le gouvernement doit veiller à ce que les bénéfices de la croissance économique soient répartis équitablement et à ce que les populations vulnérables soient soutenues.
- Changements économiques mondiaux : Les fluctuations économiques mondiales, telles que les hausses des prix des matières premières et les incertitudes géopolitiques, peuvent affecter la croissance économique du Maroc et, par conséquent, ses recettes fiscales. Le pays doit diversifier son économie pour réduire sa dépendance à certains secteurs.
Le Maroc a franchi une étape importante en atteignant des recettes fiscales record en 2024. Cette performance est le résultat d’efforts soutenus pour améliorer la collecte des impôts, élargir l’assiette fiscale et renforcer la conformité. Les implications économiques de cette hausse sont significatives, offrant des opportunités pour des investissements publics accrus et une amélioration des services.
Cependant, le pays doit également relever des défis importants pour garantir que cette dynamique se poursuive et que les bénéfices de la croissance soient partagés équitablement. En poursuivant ses réformes fiscales et en s’attaquant aux inégalités sociales, le Maroc peut continuer à progresser vers un avenir économique durable et inclusif.