L’Afrique, riche en ressources naturelles, se trouve à un tournant crucial pour le développement durable. Les politiques énergétiques varient d’un pays à l’autre, en fonction des contextes économiques, politiques et environnementaux. Cet article explore les stratégies des trois leaders africains en matière d’énergies renouvelables : le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigéria. Nous mettons en lumière leurs succès, défis et les leçons à en tirer.
Kenya : Pionnier des énergies renouvelables en Afrique
Le Kenya est un exemple majeur de l’utilisation des énergies renouvelables en Afrique. Avec 90 % de son réseau national alimenté par des sources renouvelables, le pays progresse de manière significative vers une transition énergétique durable.
Incitations mises en place
Le Kenya a mis en place plusieurs mesures incitatives, dont un programme de tarifs de rachat garantis (FiT) qui soutient l’énergie éolienne, solaire et géothermique. Le gouvernement offre également des exonérations fiscales pour les panneaux solaires et impose l’installation de systèmes solaires dans les nouveaux bâtiments.
Développement des infrastructures
En 2024, le Kenya a obtenu un financement de 70 millions USD pour moderniser son infrastructure de réseau et stimuler la concurrence dans le secteur énergétique. L’objectif est de générer 100 % de son électricité à partir de ressources propres d’ici 2030.
Actuellement, 90 % de son réseau national est alimenté par des énergies renouvelables. Le Kenya possède une grande expérience en matière de flexibilité du réseau. Cela permet d’augmenter sa capacité de production via l’intégration d’énergies renouvelables variables et de diversification de son mix énergétique.
Défis techniques
Le pays doit surmonter des défis tels que la sous-utilisation de l’énergie la nuit et une forte demande en heures de pointe. Pour y faire face, il investit dans le stockage d’énergie et améliore la gestion du réseau. Pour y remédier, le pays met l’accent sur le stockage de l’énergie et l’amélioration de la gestion du réseau. Les investissements dans les systèmes de stockage d’énergie par batterie et la participation à la plateforme d’apprentissage REI du CIF sont des étapes clés pour résoudre ces problèmes.
Coopération régionale
Le Kenya partage son expertise avec ses voisins et collabore à l’échelle internationale pour promouvoir les énergies renouvelables en Afrique. Cela démontre l’importance de politiques solides et d’une coopération régionale pour accélérer la transition énergétique.
Énergie renouvelable : L’approche de l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud, traditionnellement dépendante du charbon, se tourne désormais vers les énergies renouvelables. Le Plan de ressources intégré (IRP) 2019 vise à obtenir 42 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030.
Politiques incitatives
Pour promouvoir les énergies renouvelables, l’Afrique du Sud offre diverses incitations telles que :
- Des crédits d’impôt
- Des tarifs de rachat garantis
- Des subventions en capital
Par ailleurs, le programme d’approvisionnement en énergie renouvelable auprès des producteurs indépendants d’électricité (REIPPP), soutient la participation du secteur privé.
Défis à surmonter
Malgré ces efforts, l’Afrique du Sud est confrontée à plusieurs obstacles, notamment :
- Le coût élevé des systèmes solaires photovoltaïques (PV)
- Les possibilités limitées de retour sur investissement
- La concurrence des produits d’énergie renouvelable importés
- La pénurie de travailleurs qualifiés dans le secteur
Progrès réalisés jusqu’à présent
Les énergies renouvelables représentent actuellement 10 % de l’approvisionnement en électricité du pays. D’ici 2030, l’Afrique du Sud souhaite ajouter 18,7 GW de capacité solaire photovoltaïque et 14,4 GW de capacité éolienne. Un bon exemple de ses capacités est le parc éolien de Sere dans le Cap occidental. Il s’agit d’un projet de 100 MW développé par Eskom en 2015, qui démontre la capacité du pays à mettre en œuvre des initiatives d’énergie renouvelable à grande échelle.
Collaboration régionale et mondiale
L’Afrique du Sud collabore avec des organisations régionales comme l’AREA et la CEDEAO pour partager son expertise et faire avancer les projets d’énergie renouvelable. En outre, son engagement envers les accords internationaux, tels que l’Accord de Paris, souligne ses efforts pour passer à une économie à faibles émissions de carbone.
Le parcours du pays souligne à la fois le potentiel et les obstacles liés au passage du charbon aux énergies renouvelables, ouvrant la voie à un examen plus approfondi de la stratégie du Nigeria.
Énergies renouvelables : Stratégie du Nigéria
Le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique, s’efforce de remodeler son secteur énergétique en mettant l’accent sur les énergies renouvelables. Le plan associe des politiques gouvernementales à des mesures concrètes pour concrétiser cette vision.
Cadre politique et mesures incitatives
En 2015, le Nigéria met en place un système de tarifs de rachat garantis visant à encourager l’investissement privé dans l’électrification rurale. Pour stimuler l’adoption des énergies renouvelables, le gouvernement offre des incitations financières telles que :
- Des exonérations fiscales
- Des subventions en capital pour les projets d’énergie propre
- Des options de financement pour soutenir les efforts d’électrification rurale
Défis de mise en œuvre
Malgré ses ambitions, le Nigéria se heurte à plusieurs obstacles pour mettre en œuvre des solutions d’énergie renouvelable. La capacité limitée du réseau et la vétusté des systèmes de transmission s’ajoutent aux obstacles financiers, tels que les coûts initiaux élevés. Ces problèmes techniques sont encore compliqués par la lourdeur des processus réglementaires et le manque de coordination entre les agences gouvernementales.
Résultats et progrès actuels
Le Nigéria se fixe comme objectif de produire 30 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Les progrès réalisés jusqu’à présent comprennent :
- Des nouveaux projets solaires hors réseau visant l’électrification rurale
- Une réglementation simplifiée pour attirer les investisseurs internationaux
- Des partenariats entre les secteurs public et privé
Collaboration régionale
Le Nigéria collabore activement avec des organisations régionales telles que l’AREA et la CEDEAO pour partager son expertise, obtenir un soutien technique et harmoniser ses stratégies en matière d’énergies renouvelables. Le Centre de transition énergétique joue également un rôle clé en fournissant une assistance consultative et juridique pour faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays.
Perspectives d’avenir
Pour atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, le Nigéria doit renforcer la fiabilité de son réseau électrique et simplifier ses procédures réglementaires. La demande croissante de solutions solaires hors réseau dans les zones rurales représente un secteur d’expansion prometteur.
L’approche du Nigéria en matière d’énergies renouvelables souligne une combinaison de succès et de défis. Ces éléments fournissent des informations cruciales pour façonner les politiques énergétiques à travers l’Afrique.
Forces et faiblesses de chaque politique
L’analyse des politiques énergétiques au Kenya, en Afrique du Sud et au Nigéria révèle des stratégies variées et des résultats contrastés. Chaque pays présente des avantages spécifiques tout en devant surmonter des défis uniques dans la mise en œuvre de ses initiatives.
L’Afrique du Sud détient la plus grande capacité en énergies renouvelables, avec 10,62 GW en 2023. À l’inverse, le Kenya se distingue par le fait que 90 % de son électricité provient de sources renouvelables. Ces résultats illustrent les différentes stratégies et priorités en matière de développement des énergies renouvelables à travers le continent.
Ces divergences soulignent l’importance de la collaboration régionale et de l’adoption de stratégies communes pour exploiter pleinement le potentiel des énergies renouvelables en Afrique. Travailler ensemble permettrait de surmonter les défis et de favoriser une approche unifiée pour le développement des énergies propres.